Persistance des blocages à Washington

Les Etats-Unis vont-ils encore faire perdre un an de plus au monde ?

18 janvier 2010

Un mois après Copenhague, Washington n’est toujours pas prêt à signer le Protocole de Kyoto. Pire encore, les moyens légaux visant à créer les conditions d’une baisse de 4% des émissions pour 2020 par rapport à 1990 sont loin d’être votés. Le prétexte choisi pour retarder ce vote sont la crainte d’une hausse du prix de l’énergie pour le consommateur américain. Une question relative au niveau de vie de 4% de la population mondiale va-t-elle faire perdre encore un an au monde ?

Jeudi, Todd Stern, négociateur en chef des Etats-Unis à Copenhague, a dit que « la Maison Blanche déploierait un effort important pour obtenir une loi musclée et étendue sur le climat ». La proposition américaine est une diminution de 4% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à 1990 à condition que le Congrès soit d’accord. Bien que cet engagement soit inférieur de moitié à celui du Protocole de Kyoto que Washington refuse d’appliquer, il est encore très loin d’être adopté.
« L’environnement politique et économique est très difficile actuellement et rend totalement imprévisible » l’adoption d’une loi sur le climat, estime Michael Levi, expert au Council on Foreign Relations cité par l’AFP. Aux Etats-Unis, 50% de l’énergie provient du charbon, ce qui montre l’étendue du retard pris par un pays qui a pourtant commencé sa révolution industrielle depuis plus de 150 ans. À cela s’ajoute un taux de chômage de 10%.
Une autre partie du problème vient du fait que « toute loi sur le climat se traduira par une hausse des coûts de l’énergie », a dit Frank Maisano, représentant des industriels américains de l’énergie, ajoutant que les responsables politiques « ne peuvent pas dire dans une année électorale qu’ils vont augmenter les factures d’électricité ».
Rappelons que les Etats-Unis sont les principaux responsables de la pollution actuelle : un habitant des Etats-Unis pollue cinq fois plus qu’un habitant de Chine. Malgré cela, les intérêts particuliers dans un pays qui représente 4% de l’humanité continuent de primer sur le droit au développement durable de 100% de l’humanité.

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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