Conférence de Durban sur le Climat

Les femmes sont les plus exposées aux catastrophes climatiques

8 décembre 2011

Les femmes, en particulier celles qui vivent dans les régions montagneuses des pays en développement, voient de manière générale leurs moyens de subsistance et leur santé être plus menacés par le changement climatique et par les risques qui en découlent comme le trafic d’êtres humains, indique un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Selon ce rapport, rendu public dans le cadre de la Conférence de l’ONU sur le changement climatique qui se tient à Durban, en Afrique du Sud, les femmes dans les communautés exposées au changement climatique sont beaucoup plus menacées de perdre leurs vies en cas de catastrophes naturelles, du fait de leur accès insuffisant aux stratégies de lutte ou de facteurs culturels qui limitent la mobilité des femmes.
Le rapport "Femmes en première ligne du changement climatique : Risques et Espoirs" indique que les impacts des changements climatiques tels que les sécheresses, les inondations et les glissements de terrain affectent un nombre croissant de personnes à travers le monde.
De 1999 à 2008, les inondations ont frappé près d’un milliard de personnes en Asie, 28 millions aux Amériques, 22 millions en Afrique et quatre millions en Europe.

Favorisons les énergies renouvelables

Dans certaines régions de l’Asie et de l’Afrique, où la majorité de la main-d’oeuvre agricole est composée de femmes, le rapport souligne que ces catastrophes ont des impacts majeurs sur les revenus, la sécurité alimentaire et la santé des femmes.
Les femmes sont responsables d’environ 6 pour cent de la production alimentaire des ménages en Afrique et de 75 pour cent en Afrique, selon ce rapport.
« Les femmes jouent souvent un rôle plus important que les hommes dans la gestion des services d’écosystème et la sécurité alimentaire. Ce qui fait qu’une adaptation durable doit se concentrer sur les femmes et leur rôle pour être couronnée de succès », a déclaré le Secrétaire général-adjoint de l’ONU et directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner.
« Les préoccupations des femmes, leurs responsabilités et leur connaissance de l’environnement et les défis qu’elles doivent relever doivent être au coeur des réactions d’adaptation des gouvernements à un changement climatique en évolution constante », a-t-il ajouté.
L’investissement dans des technologies vertes à faible émission de carbone et économes en ressources, la récupération de l’eau et les alternatives au combustible ligneux peuvent renforcer l’adaptation au changement climatique et améliorer les conditions de vie des femmes, explique le rapport.

Recrudescence des trafics d’êtres humains

Il souligne également comment le trafic des êtres humains organisé, notamment celui des femmes, apparaît comme un risque potentiellement grave associé aux catastrophes liées au changement climatique et comment les inondations ou les glissements de terrain disloquent les réseaux de sécurité sociale, rendant davantage de femmes isolées et vulnérables.
Les statistiques suggèrent que le trafic d’êtres humains augmente d’environ 20 à 30 pour cent en cas de catastrophes.
L’Organisation de la Police Criminelle Internationale (INTERPOL) a également averti que les catastrophes climatiques pourraient accroître l’exposition des femmes au trafic, alors que les familles sont séparées et que les moyens de subsistance sont perdus.
En raison du rôle-clé des femmes dans l’agriculture, l’économie forestière, la biodiversité et d’autres secteurs, notamment dans les pays en développement, l’élaboration de programmes d’adaptation en se concentrant fortement sur l’égalité entre hommes et femmes est essentielle pour réussir à limiter les impacts du changement climatique, recommande le rapport.
Il recommande également de plus gros investissements dans les technologies vertes et à faible main-d’oeuvre comme les systèmes d’irrigation ou la récupération de l’eau qui peuvent améliorer la qualité de vie et accroître la productivité des ouvrières agricoles, tout en bénéficiant à l’environnement avec le remplacement du bois de combustion souvent ramassé par les femmes par des combustibles alternatifs, par exemple.

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