Changement climatique, une préoccupation internationale -1-

Les mesures prises par la Chine

27 décembre 2008

En 1999, la Région a lancé le mot d’ordre d’autonomie énergétique pour 2025. A partir de cette volonté politique se sont mises en place des outils et des moyens pour atteindre cet objectif. Le dernier exemple en date est le budget 2009 du Conseil régional. Ce dernier utilise la fiscalité pour récompenser les vertueux, et faire payer les pollueurs afin de responsabiliser et d’accélérer la mise en place de solutions alternatives.
Cette préoccupation n’est pas isolée. Future première grande puissance économique du monde, la Chine a inscrit la lutte contre le changement climatique au centre de ces politiques. Elle a par exemple réduit sa consommation d’énergie entre 2007 et 2008. Un article publié sur le site ’Actu-environnement.com’ décrit les grandes lignes de cette stratégie

La Chine influence l’économie et l’écologie du monde. En 2006, elle est même arrivée en tête des pays émetteurs de dioxyde de carbone : elle a émis 6,2 milliards de tonnes de CO2, dont 550 millions de tonnes issues de la production de ciment, dépassant les émissions américaines, qui se sont élevées à 5,8 milliards de tonnes.
Inversement, la situation écologique nationale de la Chine est affectée par les changements climatiques. Ses dirigeants en sont désormais pleinement conscients. Le ministre chinois du Développement, Xie Zhenhua, l’a exprimé la à la tribune de la conférence de Poznan : « le gouvernement Chinois attache une grande importance à l’enjeu du changement climatique. Nous avons mis en œuvre un ensemble de mesures politiques fortes afin de lutter contre le changement climatique, et nous parvenons à des résultats déjà remarquables ». Le gouvernement de Chine a lancé son Plan national contre le changement climatique l’année dernière, et a diffusé le mois dernier le Livre Blanc sur les politiques chinoises face au changement climatique. Dans ce Livre Blanc, diffusé à la conférence de Poznan par la délégation chinoise, on apprend que la Chine a réduit sa consommation énergétique de 3,7% en 2007 par rapport à l’année précédente.
Cette tendance se serait renforcée entre janvier et septembre 2008, où la consommation d’énergie aurait baissé de 3,46%. Entre 2006 et 2007, l’efficacité énergétique et la restructuration de l’économie auraient permis à la Chine de réduire ses émissions de 335 millions de tonnes. En 2007, la Chine a en effet fermé des unités de production thermique d’une capacité de 14 gigawatts, ainsi que des aciéries et des cimenteries (plus 1.000 d’entre elles devraient encore fermer), et quelque 2.322 mines de charbon. Le mouvement s’est poursuivi au cours des neuf premiers mois de 2008. Autant de mesures qui ont significativement réduit les émissions chinoises.

500 millions de tonnes de CO2 en moins

En 2008, l’hydroélectricité en Chine affiche une capacité installée de 164 gigawatts, suivie par l’électricité photovoltaïque, qui produit 120 gigawatts. 130 millions de mètres carrés de panneaux photovoltaïques ont été installés sur le territoire.
En 2007, les énergies renouvelables ont contribué à réduire les émissions de 500 millions de tonnes de CO2. Dans le Programme du XIème plan quinquennal (2005-2010), le gouvernement chinois a formulé explicitement l’objectif selon lequel la consommation des énergies pour 10.000 yuans de PIB devra diminuer de 20% en 2010, et l’émission des principales matières polluantes baisser de 10%. Selon le Plan national de développement des énergies renouvelables de Chine, la proportion des énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale nationale devrait doubler dans les quinze années à venir.
L’hydroélectricité deviendra l’énergie renouvelable la plus importante avec une puissance installée qui augmentera de 156% pour atteindre 300 millions de kW ; l’électricité éolienne et l’énergie solaire seront multipliées par quinze environ. Selon les autorités, cet accroissement fulgurant sera annonciateur de la future structure énergétique en Chine, qui substituera progressivement les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique aux énergies fossiles, pétrole et charbon.

En 2007, le gouvernement chinois a accordé 48 milliards de yuan à la maîtrise de l’énergie et à la protection de l’environnement. Il est prévu que ces dépenses atteignent un total de 243 milliards de dollars entre 2006 et 2010. Par exemple, toute considération (géo)politique mise à part, pour tenter d’endiguer l’assèchement du “château d’eau” de la Chine, situé dans le plateau tibétain de Qinghai, le gouvernement a créé en 2000 la réserve naturelle de Sanjiangyuan, une des plus importantes de la planète par sa surface de 363.000 km2, située à une altitude moyenne de 4.000 mètres, au cœur du Plateau du Qinghai-Tibet, l’un des toits du monde. Les autorités nationales et locales se sont engagées à investir 904 millions de dollars (7,5 milliards de yuans) pour la construction de la réserve entre 2004 et 2010. Quelque 84.709 hectares ont été reforestés, 2,73 millions d’hectares de pâturages ont été remis en herbe, tandis que 1,39 million d’hectares sont interdits aux troupeaux afin de réduire l’érosion.

Un tournant politique

L’économie d’énergies en Chine est devenue un principe d’administration, que le gouvernement est en train de mettre en application. Tous les gouvernements provinciaux du pays font annuellement l’objet d’une appréciation et d’un examen portant sur l’atteinte de l’objectif de l’économie d’énergies et sur les mesures qu’ils ont appliquées pour l’atteindre ; après approbation, le résultat de ces évaluations est rendu public, et soumis à la surveillance de la société. L’Etat cite en exemple et récompense les provinces qui ont accompli ou dépassé leur objectif, et sanctionne les provinces qui ont failli.

Les dirigeants chinois présents à Poznan reconnaissent que si la Chine ne change pas son mode actuel de développement industriel, ses ressources et ses énergies ne pourront plus répondre à sa croissance économique. « Pour nous, rappelle, à la conférence de Poznan, le ministre chinois du Développement, Xie Zhenhua, la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie de la population constituent le défi prioritaire. Bien qu’elle ait déjà payé un très lourd tribut social et économique pour lutter contre le changement climatique, la Chine poursuivra son effort pour modifier son mode de développement et développer une économie à basse consommation de carbone ». Et d’en appeler les pays industrialisés « à montrer l’exemple et à ne pas utiliser la crise financière comme l’alibi du relâchement de leurs efforts ». Selon M. Zhenhua, les investissements dans la lutte contre le changement climatique sont une des solutions à la crise financière. Et il ne doit plus y avoir d’antinomie entre protection du climat et développement économique...

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