Dégâts considérables après le passage du typhon Haiyan

Les Philippines peinent à faire face au typhon

12 novembre 2013, par Céline Tabou

Plus de 10.000 personnes sont décédées et 4,5 millions sont affectées par le typhon Haiyan qui a dévasté le centre des Philippines le samedi 9 novembre. Les rescapés sont désespérés, affamés et poussés au pillage, ont annoncé hier les médias.

es secours ont dû mal à venir en aide aux zones sinistrées et l’état de catastrophe nationale a été déclaré face à l’ampleur des dégâts émergeant peu à peu. Quatre jours après le passage de Haiyan, les autorités craignent un nombre plus important de morts, car plusieurs vagues géantes ont dévasté des zones entières, notamment sur les îles de Leyte et Samar.

Des habitants désespérés

Nerveux, les habitants sont affamés, privés d’eau et d’électricité. Certains pillent les magasins d’alimentation et un convoi de la Croix-Rouge a été attaqué, selon l’“Agence France Presse”, qui a expliqué que le travail des secours est retardé par les pillages et les tensions. Des centaines de militaires et policiers ont été dépêchés sur place hier pour rétablir l’ordre et récupérer les cadavres. Certains rescapés souhaitent apporter leurs aides pour « ramasser les cadavres, apporter à manger et mettre fin aux pillages », a déclaré Joan Lumbre-Wilson à l’“AFP”.

Selon l’UNICEF, près de 4 millions d’enfants philippins pourraient être touchés par les conséquences du typhon, notamment la famine et les maladies. Tomoo Hozumi, représentant aux Philippines de l’agence de l’ONU pour l’enfance, a expliqué : « Nous nous dépêchons d’envoyer des secours essentiels aux enfants, qui sont les premières victimes de cette crise. Mais atteindre les zones les plus touchées est très difficile. Nous travaillons 24 heures sur 24 ».

Elmer Soria, haut responsable de la police de Tacloban, a évoqué dimanche 10 novembre la mort de 10.000 personnes sur Leyte.

De son côté, le gouverneur de Samar, où le typhon a débuté, a confirmé la mort de 433 personnes. « Un bilan probablement largement sous-estimé », a estimé l’“AFP”.

Catastrophe nationale

Le Président des Philippines, Benigno Aquino, a annoncé l’état de catastrophe nationale, afin de bloquer les prix et d’accélérer le déblocage de fonds.

Pour sa part, le délégué des Philippines à la Conférence internationale sur le climat à Varsovie (11 au 21 novembre 2013), Naderev Sano, a annoncé qu’il s’abstiendrait de manger jusqu’à la fin de la réunion le 22 novembre. « Par solidarité avec mes compatriotes, qui luttent pour trouver de la nourriture (...), je vais commencer un jeûne volontaire pour le climat », a-t-il déclaré.

Face à l’ampleur de la catastrophe, les États-Unis, l’Union européenne, l’ONU et plusieurs pays et organisations ont proposé leur aide financière ou matérielle. Haiyan est considéré comme l’un des typhons les plus violents à n’avoir jamais touché terre.

Une aide qui arrive bien, car le ministre de l’Énergie, Jericho Petilla, a estimé que les autorités n’avaient pas les moyens matériels et humains suffisants pour faire face aux conséquences de ce typhon.

Ce dernier a expliqué à la chaine ABS-CBN : « On n’avait jamais connu une tempête de cette intensité. Vous pouvez prendre autant de mesures préventives que vous voulez, elles ne serviront pas à grand-chose face à quelque chose d’aussi violent ». Au même moment, des experts ont mis en évidence les problèmes structurels d’urbanisme et de construction du pays.

Les Philippines doivent se préparer à l’arrivée d’une dépression tropicale qui pourrait apporter de nouvelles inondations. Celle-ci est attendue sur le Sud de l’archipel aujourd’hui, avant de se diriger vers le centre.

Céline Tabou

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