Changement climatique et développement durable

Les propositions de l’Alliance au Grenelle de l’Adaptation

16 octobre 2010, par Sophie Périabe

Hier, c’était dans le magnifique cadre de la plage de l’Ermitage que l’Alliance a dévoilé sa contribution au Grenelle de l’Adaptation qui vise à prévenir et à réduire les effets du changement climatique sur l’île de La Réunion. Un lieu fragile et en danger à cause du changement climatique, menacé par la montée des eaux.

Les politiques du climat comportent deux volets : l’atténuation, objet principal des grandes négociations internationales, et l’adaptation, qui se décline territorialement, car les conséquences sont multiples et différenciées selon les régions.
La Réunion doit elle aussi avoir son plan régional de l’adaptation au changement climatique. « Les services de l’État ont bien réalisé leur contribution en juin dernier », a rappelé Jean-Pierre Marchau, mais le débat public qui devrait se tenir en ce moment même sur ce plan régional de l’adaptation n’a pas encore eu lieu.
La contribution de l’Alliance est donc actuellement la seule, hormis celle de la Préfecture, qui va être remise à l’État dans le cadre du Grenelle de l’Adaptation.
Les risques du changement climatique ne semblent pas être au cœur des préoccupations de tous. Or, citoyens, politiques, acteurs économiques doivent prendre en compte ce changement climatique dans toutes les décisions prises ainsi que dans nos comportements au quotidien.

Mutualiser les moyens

Les propositions de l’Alliance reprennent le schéma du programme national. Différents thèmes y sont abordés, notamment la problématique de l’eau, la santé, les infrastructures, l’éducation, etc.
« Un exemple de mesure qu’on pourrait prendre est la mutualisation des moyens dans la zone Océan Indien, pour lutter contre les feux de forêt par exemple », indique Jean-Pierre Marchau, faisant référence à l’incendie qui dévaste actuellement la forêt primaire du Piton Maïdo. Il est nécessaire de « penser à ce qu’on peut faire à La Réunion avec l’ensemble de la zone ».
Selon Philippe Berne, « nous sommes dans une situation qui s’aggrave ». Pour faire face au dérèglement climatique, à la pression démographique et aux erreurs de construction, « il est essentiel de faire des propositions concrètes, notamment au niveau de l’urbanisme et des infrastructures ». Les experts le disent, les cyclones vont être de plus en plus puissants avec des dégâts plus importants également, « se pose le problème notamment de l’évacuation des eaux pluviales. Les PLU (Plan local d’urbanisme) des communes doivent prendre en considération des nouveaux paramètres, par exemple le niveau de perméabilité des sols ».
Catherine Gaud a ensuite abordé le thème de la santé, « qui n’a fait l’objet d’aucune proposition dans le document de la Préfecture », déplore la conseillère régionale.
Or, de nombreuses maladies, présentes chez nos voisins, nous guettent, notamment la dingue. Selon elle, « il est nécessaire de renforcer les capacités de veille sanitaire dans toute la zone et favoriser la recherche sur toutes ces maladies ». En prenant l’exemple du chikungunya, Catherine Gaud indique que ce virus n’intéressait personne avant qu’elle ne touche notre île.
« Si les malades des pays pauvres étaient soignés correctement, ces maladies n’atteindraient pas les pays riches. Outre la nécessité de nous protéger, c’est aussi un devoir humanitaire ».

Intégrer le changement climatique au programme scolaire

Bien sûr, les premières victimes du changement climatique sont les populations les plus pauvres. A La Réunion, la population pourrait subir une « double peine », celle de l’inégalité sociale héritée de l’histoire coloniale et post-coloniale (52% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté) et une aggravation de cette inégalité devant les impacts du changement climatique.
Toute la population doit donc être sensibilisée aux conséquences du réchauffement climatique, et cela passe par l’information.
L’Alliance propose de mettre en place « un véritable apprentissage à la vulnérabilité au changement climatique en milieu tropical insulaire ».
« Le changement climatique devrait être intégré au programme scolaire », insiste Catherine Gaud.
Pour sa part, l’Alliance ira à la rencontre des Réunionnais en organisant des réunions publiques aux quatre coins de l’île. Le développement durable et les conséquences du réchauffement climatique seront bien sûr abordés, mais pas seulement. « Il y aura d’autres thématiques comme le social ou l’économie », rajoute Philippe Berne.
La sensibilisation et l’information de la population seront les clés de la réussite d’un projet de développement durable pour notre île.

 Sophie Périabe 

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