Changement climatique et menace sur la biodiversité

Les Réunionnais souhaitent la bienvenue à tous les congressistes

Paul Vergès, l’artisan du développement durable

5 juillet 2008, par Manuel Marchal

C’est ce lundi que commence la conférence ’Union européenne et l’Outre-mer : stratégies face au changement climatique et à la perte de la biodiversité’. Cet événement international inscrit à l’agenda de la présidence française de l’Union européenne est la conséquence du travail de Paul Vergès, élu réunionnais, véritable artisan du développement durable. Cela fait en effet sept ans qu’a été promulguée la Loi Vergès faisant de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité nationale, et créant l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique. Cela démontre qu’un Réunionnais peut faire prendre conscience aux décideurs de problèmes cruciaux pour l’humanité.

Pendant au moins cinq jours, 350 personnes venues de plus de 40 pays sont à La Réunion pour participer au premier événement de la présidence française de l’Union européenne. Organisée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), la Région Réunion et l’Observatoire national des effets du réchauffement climatique (ONERC), en partenariat avec plusieurs ministères français, cet événement a été rendu possible grâce au travail de Paul Vergès, président de l’ONERC, véritable artisan du développement durable.
Pendant au moins cinq jours, tous les participants pourront voir le résultat concret de l’application d’une volonté politique, celle de faire de La Réunion un pays capable en 2025 de couvrir toute sa consommation électrique à partir des énergies renouvelables.
Cela fait maintenant onze ans que lors d’une conférence de presse tenue avec Philippe Berne, Paul Vergès avait souligné l’importance des enjeux du réchauffement climatique.
Elu président du Conseil régional, Paul Vergès lance lors d’une rencontre du Syndicat des énergies renouvelables à l’UNESCO le mot d’ordre d’autonomie énergétique pour La Réunion en 2025. A partir de ce mot d’ordre, une dynamique est lancée depuis La Réunion et elle s’étend bien au-delà des rives de l’océan Indien, jusqu’à devenir la raison d’être du premier événement inscrit à l’agenda de la présidence française de l’Union européenne.

La création d’un Observatoire national

En effet, si depuis l’an dernier, la France a donné au ministère du Développement durable le rang le plus élevé (ministère d’Etat), et que cette année, elle décide de placer sa présidence de l’Union européenne sous le mot d’ordre de « Faire de l’Europe un modèle de développement social, écologique et économique durable », c’est parce que huit ans plus tôt, un élu réunionnais a proposé une loi faisant de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité nationale.
Votée à l’unanimité par le Sénat en 2000 et par l’Assemblée nationale en 2001, la loi Vergès prévoit également la création d’un Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC). Mis en place en 2002, cet observatoire national est présidé par Paul Vergès.
Très rapidement, l’ONERC est devenu une institution nationale incontournable. L’ONERC a ainsi signé des conventions pour l’élaboration de Plan climat pour de nombreuses collectivité territoriales de la République. Il a également rédigé plusieurs rapports sur les mesures à prendre pour anticiper les effets du réchauffement climatique. Ses travaux ont servi à l’élaboration du Plan climat national. Autrement dit, l’ONERC, né de l’action d’un élu réunionnais, est un outil indispensable pour la prise de conscience par toutes les collectivités de la République.

Un résultat de la Loi Vergès

En décembre 2006, l’ONERC organisait en Martinique un colloque dont l’audience a dépassé les prévisions les plus optimistes. En effet, les participants venaient de toute la Caraïbe, ainsi que des États riverains du Golfe du Mexique. C’est à cette occasion qu’est venue l’idée d’organiser à La Réunion un séminaire international.
Or, parce que depuis 2001 et le vote de la loi Vergès, la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité nationale, et du fait que cet événement coïncide avec la présidence française de l’Union européenne, il est donc logique que ce colloque prenne une toute autre dimension.
Et c’est en décembre 2006, lors d’un colloque en Martinique, qu’est née l’idée d’organiser à La Réunion, un séminaire international. Cela se traduit par l’implication des plus hautes instances de l’Union européenne, et par un événement sans précédent. En effet, pour la première fois, les Régions ultrapériphériques et les Pays et territoires d’Outre-mer de l’Union européenne, ainsi que les pays de la Commission de l’océan Indien et les représentant de l’organisation des Petits États insulaires en développement (PEID) sont rassemblés autour d’une même table pour discuter de deux problèmes qui les concernent tous au plus haut point : l’adaptation au changement climatique et la protection de la biodiversité.
Ce premier événement de la présidence française de l’Union européenne est le résultat du travail d’un élu réunionnais, Paul Vergès. Il démontre qu’un Réunionnais peut être un acteur décisif pour que les décideurs de tous niveaux puissent prendre en compte des problèmes cruciaux pour l’avenir de l’humanité.

Manuel Marchal


Loi Vergès : le réchauffement climatique devient une priorité nationale

Voici le texte de la loi promulguée au "Journal officiel" du 20 février 2001, proposée par Paul Vergès, soutenue par tous les groupes parlementaires du Sénat et votée à l’unanimité par le Sénat et l’Assemblée nationale.

LOI

LOI no 2001-153 du 19 février 2001 tendant à conférer à la lutte contre l’effet de serre et à la prévention des risques liés au réchauffement climatique la qualité de priorité nationale et portant création d’un Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique en France métropolitaine et dans les départements et territoires d’outre-mer (1)

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Article 1er
La lutte contre l’intensification de l’effet de serre et la prévention des risques liés au réchauffement climatique sont reconnues priorité nationale.
Article 2
Il est créé un Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique en France métropolitaine et dans les départements et territoires d’outre-mer.
Article 3
L’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique est chargé de collecter et de diffuser les informations, études et recherches sur les risques liés au réchauffement climatique et aux phénomènes climatiques extrêmes en France métropolitaine et dans les départements et territoires d’outre-mer, en liaison avec des établissements et instituts de recherche concernés et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Il peut mener dans son domaine de compétence toute action d’information auprès du public et des collectivités territoriales.
Article 4
L’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique élabore chaque année, à l’intention du Premier ministre et du Parlement, un rapport d’information. Ce rapport peut comporter des recommandations sur les mesures de prévention et d’adaptation susceptibles de limiter les risques liés au réchauffement climatique. Il est rendu public.
Article 5
Le siège, la composition, les modes de désignation des membres et les règles de fonctionnement de l’observatoire sont fixés par décret.
La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.
Fait à Paris, le 19 février 2001.

(1) Travaux préparatoires : loi no 2001-153.
Sénat :
Proposition de loi no 159 (1999-2000) ;
Rapport de M. Paul Vergès, au nom de la commission des affaires économiques, no 293 (1999-2000) ;
Discussion et adoption le 6 avril 2000.
Assemblée nationale :
Proposition de loi, adoptée par le Sénat, no 2328 ;
Rapport de M. Elie Hoarau, au nom de la commission de la production, no 2903 ;
Discussion et adoption le 6 février 2001.


L’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique

Présidé par Paul Vergès, l’ONERC a les missions suivantes :

Collecter et diffuser les informations, études et recherches sur les risques liés au réchauffement climatique et aux phénomènes climatiques extrêmes.
L’observatoire recense les activités existant dans les différents organismes opérationnels et de recherche. Il peut proposer des évolutions de ces activités pour mieux répondre aux besoins de connaissance des impacts du réchauffement climatique en France, en vue d’une meilleure information des décideurs à tous les niveaux. L’observatoire fonctionne en liaison avec les organismes où se trouvent les compétences scientifiques (CNRS, Météo France, IRD...) au moyen d’un réseau de concentration et de diffusion des informations, couvrant la Métropole et l’Outre-mer. L’ONERC organise la collecte des informations et les rassemble dans sa banque de données.
La loi prévoit également que l’ONERC travaille en liaison avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Formuler des recommandations sur les mesures de prévention et d’adaptation à envisager pour limiter les risques liés au changement climatique.
De par sa mission d’information, l’observatoire doit développer la connaissance des effets du réchauffement climatique et des phénomènes climatiques extrêmes sur les modes de vie des Français, ainsi que les conséquences pour l’aménagement des régions. Le Plan climat 2004 donne à l’ONERC la mission de préparer une stratégie pour l’adaptation au changement climatique, et de conduire un certain nombre de projets dans ce domaine.

L’ONERC contribue au dialogue sur le changement climatique avec les pays en développement.
De nombreux pays en développement proches de la France métropolitaine ou d’Outre mer sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques (Méditerranée, Océan indien, Caraïbes, Pacifique,...). L’ONERC apporte son expertise aux projets de coopération régionaux sur les impacts, la vulnérabilité et l’adaptation, aux côtés du Ministère des affaires étrangères et des Régions françaises concernées.

Les atouts de La RéunionEnergies renouvelablesMondialisationA la Une de l’actuClimat et biodiversité

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus