Réunion d’experts du monde entier à Vienne sur le changement climatique

Les scientifiques interrogent les politiques

29 août 2007

Plus d’un millier de représentants des gouvernements, de l’industrie, de la communauté scientifique et des mouvements écologistes se réunissent à partir de lundi à Vienne pour tenter de définir les moyens d’intensifier la lutte contre le changement climatique au-delà de 2012 dans le cadre de la Convention de l’ONU.

« Cette réunion nous donnera une indication sur la véritable volonté du pouvoir politique d’aller au-delà des platitudes bien intentionnées », a souligné dimanche le président de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (UNFCCC), Yvo de Boer, à Vienne.
La communauté scientifique de son côté « a déjà indiqué quelles seront les conséquences catastrophiques pour le nord et le sud si nous n’agissons pas rapidement », a-t-il rappelé.
Le ministre autrichien de l’Environnement, Joseph Pröll, hôte de cette réunion de cinq jours, a lui aussi souligné qu’il « espérait obtenir un soutien concret à des engagements et pas seulement des discours du dimanche ».
M. de Boer y présentera un nouveau rapport sur les flux financiers internationaux, "car les investissements traditionnels ont besoin d’être réorientés vers des alternatives plus protectrices de l’environnement".
Plus haut responsable de l’ONU pour la lutte contre le changement climatique, il avait récemment chiffré à quelque 200 à 210 milliards de dollars (147 à 155 milliards d’euros) les investissements supplémentaires nécessaires d’ici 2030 pour maintenir les émissions de gaz à effet de serre (GES) à leur niveau actuel.
L’UNFCCC a déjà publié trois rapports scientifiques, a rappelé dimanche M. de Boer. Le premier précise que le changement climatique « est bien réel et qu’il est causé par les êtres humains », le second énumère les conséquences « si l’on n’agit pas immédiatement » et le troisième « montre heureusement que l’on dispose en fait déjà des technologies et solutions permettant de venir à bout du problème ».
Les discussions de Vienne permettront également, selon MM de Boer et Proell, de préparer la réunion de haut niveau sur le climat, prévue à l’ONU à New York fin septembre, et devraient aider la grande conférence des 191 Etats membres de l’UNFCCC du 3 au 14 décembre à Bali (Indonésie) à entamer sans délai des négociations sur les engagements pour la période après 2012, date d’expiration du protocole de Kyoto.
Parlant au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires, Maria Madalena Brito Neves, ministre de l’Environnement du Cap Vert, a insisté dimanche sur le déblocage des ressources de la part des pays industrialisés. « Les instruments existent déjà, il faut maintenant une dynamique pour démarrer la mise en œuvre des mesures ».
Le Cap Vert est prêt, selon elle, à lancer des projets pilote pour l’approvisionnement et la gestion de l’eau grâce aux énergies renouvelables, comme le vent et le soleil, à condition d’obtenir les fonds nécessaires pour les mettre en œuvre.


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