Mobilisation du mouvement social à Copenhague

Manifestation pour la ’justice climatique’

16 décembre 2009, par Manuel Marchal

Le collectif Climate justice appelle à une manifestation. Rassemblement prévu à 8 heures pour arriver devant le lieu de la conférence de Copenhague à 12 heures. Cette initiative rassemble des personnes venues du monde entier réunies autour d’un mot d’ordre : l’Occident doit reconnaître sa responsabilité historique dans le déclenchement et l’amplification du changement climatique, il doit donc payer sa dette. Ce mouvement illustre combien la crise climatique est capable de radicaliser les positions.

À l’intérieur et à l’extérieur de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, le mouvement social continue de se mobiliser. La prochaine initiative est une manifestation aujourd’hui. Les acteurs de ce mouvement estiment que les négociations ne vont pas vers des propositions suffisamment ambitieuses selon eux.
L’accord qui est en discussion devrait intégrer la reconnaissance de la responsabilité historique de l’Occident. Dans ces conditions, cette reconnaissance doit déboucher sur le droit des pays du Sud à la réparation. Dorothy Guerrero (Philippines) rappelle que la capitale de son pays, Manille, a été submergée par les flots récemment, provoquant des dégâts humains et matériels considérables. C’est une conséquence du changement climatique. Beverly Keene (Argentine) constate que la lutte concerne non seulement des droits de l’Homme, les droits des peuples, mais aussi les droits de la nature. Elle annonce que des actions vont être menées tous les jours pour que, vendredi, un accord équitable soit signé.

« Laisser le pétrole dans le sol » 

Stine Gry Jonassen (Danemark) souligne que cette journée d’action traversera les frontières et les cultures. Elle vise à faire comprendre aux représentants de l’Occident le fond du problème.
Wahu Kaara (Kenya) affirme avec force que « nous sommes les créanciers, nous sommes l’alternative. Ce n’est pas une question de négociations, si nous négocions, nous sommes morts », affirme-t-elle. « Plus personne ne doit être sacrifié par l’économie ultralibérale, nous marchons pour la vie », dit-elle.
Yvonne Yadez (Equateur) porte un jugement sévère sur le déroulement de la conférence. Selon elle, « les discussions sont faussées par les entreprises qui ne veulent pas payer un centime ». La prédation des énergies fossiles doit cesser : « laisser le pétrole dans le sol, le charbon dans la mine et le sable bitumeux dans la terre ».
Dionicio Cabrera (Bolivie) rappelle les revendications en trois points : réduction drastique de la pollution par l’Occident, paiement de la dette climatique et respect pour la Terre-mère dont « nous venons tous ». Et il constate que « si nous ne manifestons pas, nous ne sommes pas écoutés ».
Au lendemain de la conférence de presse de Jubilee South (voir page ci-contre), le mouvement Climate justice est un autre exemple de l’expression de revendications radicales. Ce fait rappelle que les manifestations du changement climatique sont bien réelles et tuent chaque année des milliers de personnes dans les pays pauvres.
L’aggravation des phénomènes climatiques extrêmes conjuguée à l’augmentation de la population et à la libéralisation des échanges va favoriser l’expression de ces mouvements qui demandent à l’Occident de payer sa dette historique avant toute chose.
Cinq siècles de colonisation ont laissé dans le Sud de graves séquelles. Aujourd’hui, ces pays doivent faire face aux conséquences d’un phénomène provoqué par les anciennes puissances coloniales. Ces faits expliquent toute la difficulté des discussions. Car les victimes de ces injustices, ce sont 80% de l’humanité.

 Manuel Marchal 

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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