Johnson Toribiong, président de la République de Palau

Mère Nature lance un appel à la réconciliation

24 décembre 2009

Palau est un pays de l’océan Pacifique directement menacé par l’impact du changement climatique. En effet, comme toutes les petites îles, la montée du niveau des mers commence à provoquer de graves dommages, alors que la menace de cyclones plus intenses et fréquents s’accroît. Le 16 décembre lors de la séance plénière de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, Johnson Toribiong a appelé le monde à s’unir pour faire face au changement climatique.

« Monsieur le Président,
Je suis vraiment reconnaissant d’avoir cette possibilité de m’adresser aux dirigeants de la planète Terre. Je suis ici du fait de mon statut de chef d’État, mais je m’adresse à vous en tant que fils des îles du Pacifique.

Monsieur le Président,
La légende de Palau nous apprend que nous sommes issus de Mère Nature. Et historiquement, nous partageons une relation de symbiose. Mais, en raison des abus que nous avons commis contre elle, la capacité de tolérance de Mère Nature a été poussé à son point de rupture.
De bienfaitrice, elle est devenue notre adversaire sous la forme du changement climatique.

Monsieur le Président,
Nous sommes de ceux qui ont commencé ce conflit avec Nature, et nous sommes dans l’obligation de trouver une fin à ce conflit. Pour finir ce conflit, nous devons travailler ensemble pour mobiliser toutes nos ressources, créativités et déterminations. Nous avons besoin d’aller au-delà des distinctions de classe, de race, de croyance, d’ethnie, de frontières nationales, et de couleur — et de réapprendre comment vivre en harmonie avec Nature.

Monsieur le Président,
Le changement climatique est un signe que le désespoir de Mère Nature doit être entendu. Je crois, et nous écoutons attentivement, que nous pouvons entendre dans sa voix un appel à la réconciliation. Comme une mère aimante, elle veut nous placer à nouveau sur le bon chemin. J’ai peur que si nous ne faisons pas attention à son appel, nous pourrons être destinés à une condamnation éternelle.

Monsieur le Président,
Allons répondre à l’appel de Mère Nature par une action drastique de sévère limitation des émissions de gaz à effet de serre et tournons nous vers l’économie verte. Cela signifie une transition de l’énergie fossile aux énergies renouvelables Dans cette bataille, l’énergie verte est l’antidote aux effets toxiques du changement climatique. Je crois que Mère Nature nous demande d’urgence d’aller vers l’économie verte pour sauver notre planète et nous-mêmes.

Monsieur le Président,
La nature existentielle de notre travail requiert que tous les habitants de notre planète doivent travailler ensemble.

Monsieur le Président,
Nous connaissons le défi auquel l’humanité fait face. Nous avons besoin d’un résultat positif. Agissons maintenant avant qu’il soit trop tard. La défaite est juste un autre mot pour "trop tard".
Je souscris à la position de l’AOSIS [1]. Nous avons besoin d’un résultat solide pour cette rencontre. Nous ne devons économiser aucune ressource. Car ce que nous envisageons n’est ni plus, ni moins, que la vie ou la mort de Mère Nature et de l’humanité.

Notre première priorité doit être de protéger les plus faibles et les plus vulnérables d’entre nous. Pour faire cela, nous devons tous travailler ensemble. Et ici, je souhaiterais demander à nos partenaires et nos amis, les pays industrialisés, de monter sur le pont et de faire un plan global pour combattre cette menace globale.

Je suis un optimiste et je crois que nous pouvons trouver ensemble un moyen de revenir sur le bon chemin. Allons retourner dans nos foyers avec un sentiment d’optimisme pour le futur en raison de ce que nous avons fait ensemble à Copenhague. Laissons derrière nous un héritage fait d’espoir pour nos générations futures.

Je vous remercie. »

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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