Station météorologique de Gillot

Météo France : 90 personnes contre vents et cyclones

16 octobre 2004

Météo France inaugurait hier une nouvelle station météorologique sur l’aérodrome. Parmi les missions de cet organisme : informer les compagnies aériennes, la base militaire, les pilotes de tourisme...
L’expertise réunionnaise est particulièrement précieuse en cas de cyclone.

En cinquante ans, la météo a bien changé... La station météorologique a été installée de façon permanente sur l’aérodrome de Gillot Mapérine le 1er novembre 1952. Auparavant, seules des mesures ponctuelles de vent et de pression atmosphérique étaient effectuées lors de rares passages d’avions, de 1934 à 1941, puis de juin 1946 - date de l’inauguration officielle de l’aérodrome - à novembre 1952.

"Ces données ont un caractère stratégique"

La station météorologique se situait alors dans la partie Est du bâtiment abritant l’aérogare et la tour de contrôle. En 1980, elle a été transférée dans le nouveau bloc technique des services de l’aviation civile, à proximité du nouvel aérogare. Une station flambant neuve accueille une fine équipe de scientifiques, depuis le 5 octobre dernier.
Jean-Pierre Macveigh, directeur délégué pour l’Outre-mer à Météo France, rappelle les missions de Météo France à La Réunion. "Elle assure 24 heures sur 24 la veille météorologique en matière d’observation, et dans le domaine aéronautique sur un plan régional, conformément aux responsabilités de Météo France", indique-t-il.
Dans le cadre de la convention de Chicago, l’État français a confié à Météo France la mission d’assistance météorologique à la navigation aérienne. Les prévisionnistes aéronautiques de la station de Gillot fournissent quotidiennement, grâce à sa connexion sur Météosat 5 et à ses messages METAR, des informations spécialisées aux services de l’aviation civile, aux compagnies aériennes, à la base aérienne 181 et à l’aviation légère.

Lors de la visite des lieux, M. Rivière, prévisionniste de Météo France, explique que ces données permettaient d’assurer la sécurité et la régularité du transport aérien, d’optimiser les vols, de minimiser la consommation de carburant, ainsi que de mieux dimensionner la charge utile au décollage.

"La mémoire des climats"

D’où l’importance de son implantation sur le site aéroportuaire, pour un coût total de 263.289 euros, financé par la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion, la direction générale de l’aviation civile et Météo France.
Parmi toutes ses missions, Jean-Pierre Macveigh a indiqué que cette station travaillait à "la constitution de la mémoire des climats", étudiant l’évolution des changements climatiques. Et de préciser que "ces données ont un caractère stratégique", notamment en matière de surveillance du réchauffement de la planète et de la création des cyclones.
Dominique Vian, préfet de La Réunion, se disait satisfait de l’ampleur du travail effectué par Météo France. Auparavant préfet dans les Caraïbes, il observe, impuissant, la catastrophe survenue à Haïti où l’absence de moyens n’a pas servi à diminuer l’exposition à risque de la population.

L’expertise concernant les cyclones permet aux Réunionnais de mieux vivre les cyclones et de réagir comme il se doit. Le préfet note l’importance de la recherche sur les conditions climatiques : 3.700 personnes, dont 80% d’ingénieurs, travaillent à Météo France. Parmi eux, 90 personnes œuvrent à La Réunion pour observer le temps de manière régulière, prévoir les anomalies atmosphériques. Le préfet a soulevé toute l’importance de connaître les conséquences de nos activités sur le réchauffement de la planète.

Bbj


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