Une nouvelle fois, l’adaptation au centre des débats

Nancy sous les eaux après un orage

23 mai 2012, par Céline Tabou

De fortes précipitations ont provoqué des inondations dans la nuit de lundi à mardi dans la ville de Nancy, qui ont conduit 1.750 foyers à être privés d’électricité. D’après les spécialistes, cette catastrophe aurait pu être anticipée et relance la question de l’adaptation face aux phénomènes climatiques.

Cet évènement reste une exception, car il est tombé 112 mm d’eau en 24 heures. « L’orage a surtout eu aussi une intensité exceptionnelle puisqu’il qu’il est tombé 82 mm d’eau en deux heures, 49 mm en une heure », a expliqué Pascal Scaviner, responsable du service Prévision de Météo Consult.

Une exception climatique à Nancy

Nancy et ses alentours ont subi de violents orages entrainant d’importants dégâts matériels. André Rossinot, maire de Nancy et président de la communauté urbaine du Grand Nancy, a indiqué à France 3 Lorraine avoir demandé à l’État que l’orage soit reconnu comme une « catastrophe naturelle » afin que les sinistrés soient automatiquement couverts par leur assurance.

Les conséquences de cette catastrophe mettent en évidence la nécessité d’adapter le territoire aux pluies diluviennes, coulées de boue et autres phénomènes. En effet, un nouveau mode de construction de logements et d’infrastructures devra être pensé pour que des foyers ne soient pas constamment victimes de la montée des eaux ou des coulées de boue. De même, l’adaptation pourrait concerner le réseau électrique, mais aussi routier.

Comme Pascal Scaviner l’a expliqué, « il y avait depuis le week-end une configuration fortement orageuse avec un conflit des masses d’air chaud et d’air froid. Cette situation générale présentait une fiabilité élevée et un risque de développement de fortes pluies et orages ». Cette déclaration montre que la recherche et l’innovation technologique pour l’observation et la prévention des phénomènes climatiques pourraient être développées, afin que les autorités soient prévenues bien en amont.

Danger d’émission massive de gaz à effet de serre

Cette catastrophe naturelle est en lien avec le réchauffement de la planète et des émissions de gaz à effet de serre qui impactent sur le changement climatique. En Arctique, du méthane stocké depuis des millions d’années s’échappe dans l’atmosphère par des trous visibles dans les glaces. Walter Anthony et son équipe de l’Université de Fairbanks (Alaska) ont découvert des fuites d’origine naturelle dans les régions arctiques, en Alaska et au Groenland. Les chercheurs ont publié leurs résultats dans la revue en ligne “Nature Geoscience”.

L’inquiétude grandit chez les chercheurs, car le méthane est l’un des principaux gaz à effet de serre émis par les activités humaines après le CO2. Son impact sur le réchauffement climatique est plus important que celui du CO2 bien qu’il ait une durée de vie plus courte. En effet, une émission massive de gaz à effet de serre augmentera le nombre de catastrophes naturelles et leurs impacts sur les populations.

En avril 2012, l’étude menée par Eric Kort, membre de l’Institut de Technologie de Californie (Caltech), et également publiée dans la revue “Nature Geoscience”, a expliqué que la fonte des glaces pouvait venir du relâchement de méthane dans l’atmosphère, auquel s’ajoute le réchauffement climatique dû à l’activité humaine. Cette étude a mis en évidence, pour la première fois, la cause du réchauffement climatique produite par les océans.

Céline Tabou

Le réchauffement climatique a déjà des effets

D’après le rapport de Jorgen Randers, intitulé “Prévision globale pour les quarante prochaines années”, « la hausse attendue des émissions humaines de CO2 devrait bien provoquer une augmentation de 2°C de la température mondiale d’ici 2050 et de 2,8°C d’ici 2080, et cela, même en tenant compte des facteurs de pondération que sont la décélération démographique », a relayé le site Notre-Plaete.info.

L’étude explique que l’Homme émet près de 10 milliards de tonnes de carbone par an, en incluant la déforestation, soit deux fois plus que la quantité que peut absorber la Terre, dans ses sols, ses océans et ses forêts.

A cause du manque de volonté d’une politique commune à l’échelle de la planète, et même si un nouveau traité était signé à Rio, « il faudra au moins 20 ans pour que nos émissions de gaz à effet de serre commencent à baisser au niveau mondial », a indiqué l’étude, citée par le site Notre-Planète.


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