Intensification des catastrophes naturelles

Pas de répit pour la planète

17 août 2010, par Céline Tabou

Après des inondations dévastatrices en Asie, c’est le continent Africain, qui connaît aujourd’hui de graves inondations, notamment au Niger. Le fleuve Niger, troisième fleuve d’Afrique, a connu sa plus forte crue depuis 1929, selon un expert de l’Autorité du bassin du Niger (ABN).

Depuis trois décennies, l’ABN (composée du Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Nigeria, Tchad et du Niger), s’inquiète « de la mort lente du fleuve Niger, troisième d’Afrique avec 4.200 kilomètres de longueur et un bassin couvrant 2,1 millions de kilomètres carrés ». Ce fleuve assure la survie de 110 millions de personnes dans la région. Il est menacé par des baisses de pluviométrie, l’ensablement, les végétaux flottants et les déchets industriels. Mais depuis début août, le Niger est sorti de son lit provoquant la destruction de plus de 500 hectares de rizières et de cultures maraîchères.

Crue sans précédent du fleuve Niger

Des inondations ont fait début août, plus de 5.500 sinistrés à Niamey. Elles ont surtout touché les quartiers Lamordé, Karadjé, Zamagandey, Kossey et Kombo de la capitale, Niamey. En outre, 220 hectares de cultures maraîchères et 229 hectares de culture de riz ont été endommagés. Une première assistance a été fournie en eau, assainissement et biens non-alimentaires pour une partie des sinistrés.
Les spécialistes sont formels, comme le docteur Adamou Garba du Centre africain pour l’application de la météorologie au développement (ACMAD), qui a indiqué à Radio France Internationale (RFI) : « Nous n’avons jamais vu une crue pareille depuis plus de cinquante ans. Le fleuve est complètement sorti de son lit et ça a inondé pratiquement tout. Même les habitants sont obligés d’emprunter des pirogues pour rentrer chez eux ».

Éviter ce genre de catastrophe

Daniel Sighomnou, docteur de Sciences naturelles au Centre de recherches hydrologiques de Yaoundé au Cameroun, et consultant permanent pour l’Autorité du Bassin du Niger a expliqué sur “Afrik.com”, que pour éviter les inondations, le fleuve est endigué par endroit.
Ce dernier indique que des travaux d’approfondissement ou d’élargissement du chenal d’écoulement sont prévus sur certains biefs du fleuve, notamment au Nigeria. La construction de trois barrages structurants (Fomi en Guinée, Taoussa au Mali et Kandadji au Niger) est également envisagée dans « un très proche avenir ». Le chercheur termine en expliquant que « le projet de lutte contre l’ensablement du fleuve Niger actuellement en cours à l’ABN, contribue à la régénération de la végétation sur certaines parties du bassin et par ricochet à la diminution du taux de ruissellement des eaux de pluie, diminuant de fait les risques d’inondation ».

Céline Tabou


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