Table-ronde sur le climat à Paris et réunion du Groupe de travail numéro 1 du GIEC à Brest

Paul Vergès participe à une semaine décisive

23 juillet 2011

Nous reproduisons ci-après le communiqué diffusé hier par l’ONERC. Il revient sur la participation de Paul Vergès, président de l’ONERC, à plusieurs événements importants la semaine dernière à Paris et à Brest dans la perspective du Sommet de Durban sur le climat à la fin de l’année.

Semaine importante en matière de changement climatique, trois rendez-vous auxquels a participé Paul Vergès, président de l’ONERC.

Quelques mois avant le Sommet de Durban au mois de novembre prochain, la communauté scientifique et les États du monde se préparent à ce rendez-vous, nouvelle étape dans le processus des négociations internationales sur le changement climatique visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à enrayer le phénomène du réchauffement planétaire. Après l’échec du Sommet de Copenhague et le succès très mitigé de la dernière conférence des parties à Cancún, Durban s’annonce déjà comme un rendez-vous historique. Les États parviendront-ils à se hisser au niveau de l’Histoire en assurant un avenir au Protocole de Kyoto ? Ou, au contraire, assistera-t-on, près de vingt ans après le protocole adopté à la Conférence de Rio en 1992, véritable acte de naissance de la prise de conscience sur le défi que représente la lutte contre le changement climatique, à l’acte de décès des efforts engagés ?

Rencontre au Ministère de l’Environnement

Ces questions étaient au cœur de la rencontre organisée cette semaine à Paris au Ministère de l’Écologie, à l’invitation de madame Nathalie Kosciusko Morizet, ministre de l’Écologie, à l’occasion de la visite en France du président du GIEC, Rajendra Pachauri, Prix Nobel de la Paix. Paul Vergès, président de l’ONERC, était invité à prendre part au débat et à apporter son éclairage aussi bien sur les aspects liés à la négociation climatique que sur l’action de la France, notamment en matière d’adaptation.
Dans son exposé, le président de l’ONERC a insisté sur la sous-estimation de la révolution démographique, qui combinée aux effets du réchauffement climatique, ouvre pour le monde une période inédite, peut être de menaces. Il a fait remarquer que les changements climatiques étaient déjà en cours et étaient déjà à l’origine de grands désordres, aggravant par exemple les famines en Afrique.
Le président de l’ONERC s’est interrogé sur l’efficience des politiques de lutte contre le changement climatique si celles-ci n’étaient pas accompagnées de « remises en cause fondamentales », notamment dans les modes de vie les conceptions actuelles du progrès et du développement. Insistant sur la nécessité d’opérer des changements profonds, il a rappelé l’importance pour les petites îles de l’objectif d’autonomie énergétique et les efforts commencés à être accomplis en ce domaine à La Réunion. La Réunion qui, par ailleurs, doit, selon Paul Vergès, s’impliquer en avant dans la mise en œuvre de politiques d’adaptation tenant compte des impacts aggravés du réchauffement climatique dans les territoires insulaires. Pour Paul Vergès, il n’est pas responsable de projeter la construction d’infrastructures ou de définir une politique d’aménagement du territoire sans tenir compte de l’élévation quasi certaine aujourd’hui du niveau de l’océan.
En réponse à l’intervention de Paul Vergès, le président du GIEC a rappelé ses relations anciennes d’amitié avec le président de l’ONERC qui fut l’un des premiers hommes politiques dans le monde à accorder un intérêt aux travaux du GIEC. Le GIEC qui avait tenu une de ses sessions en 2005 à La Réunion à l’invitation du président Vergès et qui fut également auditionné par les commissions du Parlement européen la même année sur proposition de l’élu de La Réunion.
En formulant le vœu de pouvoir continuer à entendre Paul Vergès au cours des années qui viennent, le président du GIEC a conclu sa réponse en indiquant que la parole du président de l’ONERC était précieuse et participait d’élargir la vision. Invité à participer au débat, Serge Lepeltier, ambassadeur à l’Environnement chargé des négociations climatiques, s’est souvenu du vote de la loi Vergès au Sénat et rappelé que Paul Vergès fut l’un des premiers hommes politiques français à s’intéresser à la question du réchauffement climatique.

Le Plan national d’adaptation

La Loi Vergès, votée à l’unanimité au Sénat et à l’Assemblée nationale qui fut le point de départ de toute la politique nationale française en matière d’adaptation au changement climatique. Politique d’adaptation au changement climatique qui fut le deuxième temps fort de cette semaine avec la présentation par la Ministre du Plan national d’adaptation. Ce plan, qui contient des mesures réglementaires, a été élaboré suite aux recommandations formulées dans le cadre de la large concertation lancée il y a un an par Jean-Louis Borloo, et placée sous la présidence de Paul Vergès.
Un PNA qui est également la traduction en mesures concrètes de la stratégie nationale d’adaptation élaborée par l’ONERC et adoptée par le Conseil interministériel du développement durable. Le vote de la Loi Vergès aura donc eu une portée considérable, avec d’une part la création de l’ONERC, et d’autre part la mise en œuvre de mesures réglementaires pour préparer la France et l’Outre-mer à affronter les impacts du réchauffement climatique. Sans oublier le rôle de l’ONERC au niveau international, puisque l’Observatoire présidé par Paul Vergès est le "point focal" du GIEC en France.

Session du GIEC à Brest

C’est à ce titre que l’ONERC a eu la responsabilité d’organiser cette semaine la tenue à Brest d’une importante session du GIEC qui réunissait plus de 150 experts du monde entier. Des travaux importants, puisque consacrés à la préparation du 5ème rapport du GIEC, très attendu par la communauté scientifique mondiale et les États.
C’est sous la double présidence, au nom de la France, de Serge Lepeltier et de Paul Vergès que se sont ouverts lundi les travaux à Brest. Dans son discours d’ouverture, le président de l’ONERC a mis en exergue l’importance des travaux du GIEC et le rôle décisif des scientifiques sans lesquels la décision politique serait rendue impossible.
L’organisation de cette manifestation à Brest a également permis la visite de la DCNS (Chantier naval), leader en matière d’énergie marine. La DCNS a présenté aux personnalités présentes les projets en ce domaine et notamment l’expérimentation à La Réunion et en Martinique en matière d’énergie thermique des mers. Une expérimentation qui, si elle devait être concluante, aurait une valeur d’exemplarité et de rayonnement considérable auprès de l’ensemble des îles du monde.

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