Pierre Larrouturou veut ’une banque européenne du climat’

19 janvier 2019

Dans une interview accordée au quotidien 20minutes, le climatologue Jean Jouzel et l’économiste Pierre Larrouturou veulent pousser l’Union Européenne à engager réellement la bataille climatique.

L’économiste Pierre Larrouturou et le climatologue Jean Jouzel ont rédigé un Pacte Finance Climat, visant à donner les moyens à Bruxelles de mettre la finance européenne au service de la transition écologique.

A la tribune de la conférence de Pierre Larrouturou : Maurice Gironcel, Pierre Larrouturou et Jean-Claude Carpanin Marimoutou.

Ce plan s’appuie sur une banque européenne du climat qui accorderait des prêts à taux zéro aux pays signataires du traité, et sur un budget européen, doté de 100 milliards d’euros par an et financé par une hausse de la taxe sur les bénéfices.

Entre les conférences et les rencontres politiques, Pierre Larrouturou expose son plan au plus grand nombre. « Il y a une fenêtre de tir pour l’adopter avec conseil européen du 21 et 22 mars prochain », explique-t-il. "C’est le moment ou jamais. Angela Merkel, Emmanuel Macron et d’autres chefs d’Etat ne cessent de dire que l’Union européenne mourra si elle ne dote pas d’un nouveau projet", a-t-il ajouté.

Les décisions devaient être prises lors au Conseil européen, les 21 et 22 mars prochain, où plusieurs chefs d’Etats et de gouvernements "ont dit vouloir profiter de ce moment pour envoyer un signal fort avant les élections européennes de mai", a souligné Pierre Larrouturou.

Devant la Commission « développement durable » du Sénat le 23 janvier, et dans plusieurs grandes villes de France, les deux hommes jouent contre la montre, afin de faire adopter leur Pacte Finance Climat.

"Nous sommes dans un moment stressant car nous réalisons la gravité de la situation. Mais la bataille climatique n’est pas perdue si nous réagissons rapidement. La condition est d’obtenir un sursaut politique comme il y en a eu plusieurs par le passé", a expliqué Pierre Larrouturou.

Ce dernier a évoqué les nombreux chocs financiers, ayant conduit les gouvernements et institutions à financer les banques, soutenir la croissance, ... :

"L’argent existe donc, pourquoi ne pas l’utiliser plus intelligemment ? Partout en Europe, la transition écologique bute sur des questions financières. Nicolas Hulot espérait 7 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments ou 5 milliards d’euros pour le plan hydrogène qui vise à trouver des solutions pour stocker les énergies renouvelables. Il n’a eu que des miettes. En Allemagne ou aux Pays-Bas, le problème est le même : aucun pays n’arrive à financer la transition écologique".

Ce dernier un meilleur fléchage de l’argent disponible afin de le mettre au service de la transition écologique, via notamment le Pacte Finance Climat. "Nous voulons créer une banque du climat. Elle aurait pour mission d’utiliser les liquidités disponibles afin d’octroyer aux pays signataires du traité des prêts à taux zéro pour financer la transition écologique. Chaque pays bénéficierait chaque année d’une enveloppe correspondant à 2 % de son PIB pendant 30 ans. Pour la France, le montant serait ainsi de 45 milliards d’euros annuellement. Cette banque du climat peut naître en un an".

A cela s’ajoute la création d’un budget européen pour le climat car "personne ne conteste la nécessité d’un budget pour l’éducation, la défense, la sécurité sociale… De même, il faut créer un budget climat, doté de 100 milliards d’euros à investir chaque année. 40 milliards pour un plan Marshall pour l’Afrique, dix milliards pour un grand plan de recherche (stockage des énergies renouvelable, voiture sobre, ordinateur sobre) et 50 milliards d’euros pour aider chacun de nous à financer la lutte contre le dérèglement climatique dans nos vies personnelles ou dans nos entreprises".


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