La politique et les effets du réchauffement climatique

Pluies, canicules, famine : comment le climat va tout bouleverser

3 avril 2014

Et pendant ce temps-là, à La Réunion, certains se congratulent ! Mais où donc sont les mesures à prendre pour faire face aux pires conséquences d’un bouleversement qui se lit tous les jours dans les données météo ? Voilà une des nombreuses questions que l’on peut se poser au sujet de la politique désastreuse menée par Paris à La Réunion (avec la complicité de certains élus et profiteurs ’péi’), lorsqu’on lit cet article de Jean-Paul Fritz publié le mardi 1er avril dans le ’Nouvel Obs’.

Le changement climatique a beau faire l’objet de gros débats politiques, la communauté scientifique, elle, n’en doute globalement pas. Et il suffit de lire le rapport publié aujourd’hui par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour s’en rendre compte. [1]
Les études réalisées sous la houlette du GIEC laissent entrevoir de possibles conséquences dramatiques pour notre vie sur Terre, avec des effets différents en fonction des régions du monde. Sans changements drastiques, le portrait donné de l’avenir possible à horizon 2050 est loin d’être rose.

Océans : le niveau monte partout

Submersion, érosion, disparition de dunes et plages de sable, acidification de l’eau... l’avenir des océans n’est pas radieux. Le niveau des mers va monter, c’est désormais acquis. Seule l’ampleur du phénomène reste incertaine.
Dans ce nouveau rapport, pas de grandes percées. Le texte prend en compte diverses hypothèses liées à la concentration en dioxyde de carbone de l’atmosphère, et d’ici 2100 table sur des valeurs moyennes allant d’une augmentation du niveau des eaux de 43 cm (hypothèse basse) à 73 cm (hypothèse haute). Bien sûr, localement, ces hausses peuvent être beaucoup plus importantes en fonction de la configuration des lieux.

Europe : trop de pluies au Nord, pas assez au Sud

La température moyenne va continuer à croître, et les conséquences seront différentes en fonction des régions. Les températures extrêmes vont elles aussi devenir plus fréquentes.
Les inondations vécues par les Européens cette année ne seraient qu’un avant-goût de ce qui deviendrait la norme pour l’Europe du Nord, avec des précipitations plus importantes. Sur les côtes, les fortes tempêtes deviendraient elles aussi plus nombreuses, sans compter l’impact de la hausse du niveau des mers.
Les températures augmenteraient en Europe du Sud, avec sécheresses et canicules à la clé, avec de sérieux impacts pour la nature, la santé et l’économie. L’Europe du Sud est décrite comme "vulnérable" à ces changements : feux de forêt, problèmes de santé avec une croissance du nombre de morts liés à la canicule, chute du tourisme, conséquences sur l’agriculture, sur l’énergie...

Amérique du Nord : canicules, pollution et tempêtes

Même si l’Amérique du Nord, excepté le Mexique, est décrite comme ayant des ressources pour s’adapter, le rapport mentionne le stress croissant des températures et des variations climatiques sur les écosystèmes, les risques d’inondations dues à la montée du niveau des eaux sur les côtes (notamment à New York).
Les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les tempêtes et les ouragans, se déplaceraient vers le nord. La santé des citadins se dégraderait du fait de l’exposition à une pollution en augmentation associée à des canicules.
Des invasions d’insectes, des sécheresses, des incendies de forêt et inondations sont également des risques en forte augmentation. Le Mexique, lui, aurait à lutter contre une sécheresse persistante et la baisse de ses ressources en eau potable.

Amérique Centrale et du Sud : la forêt et la terre en danger

Baisse de la biodiversité dans la région, dégradation des sols due à l’agriculture intensive et à la déforestation, fonte des glaciers des Andes menaçant les sources d’eau potables... L’Amérique du Sud elle aussi souffrira du climat.
Par exemple, le Nord du Brésil perdrait 22% de précipitations d’ici 2100, alors que dans le Sud-Est du continent les pluies augmenteraient de 25%. La montée du niveau des eaux menacerait aussi bien la pêche que le tourisme.
La pauvreté est un facteur clé dans les difficultés d’accès à l’eau potable et à des hébergements adéquats. Des famines sont également à prévoir, ainsi que des épidémies liées aux modifications climatiques et à l’eau (choléra...). Cette même pauvreté rendra difficile l’adaptation aux changements.

Afrique : inondations, sécheresses et famines

Le futur problème numéro 1 de l’Afrique ? La sécurité alimentaire. Inondations, sécheresses et une variation dans les saisons des pluies et dans les températures affecteront autant les cultures que l’élevage. L’érosion des sols deviendra encore plus importante. La chaleur croissante, plus importante que dans les autres régions du monde, augmentera aussi les risques d’épidémies.
Là aussi, la pauvreté rendra également l’adaptation aux changements difficile.

Asie : menaces sur le riz

Dans la plupart des régions du continent asiatique, le manque d’eau potable sera un sérieux problème, alors que paradoxalement les phénomènes maritimes extrêmes causeront des inondations sur les côtes. La culture du riz, très importante en Asie, sera affectée par la hausse des températures, diminuant la période de croissance de la céréale.
Il y aura moins d’eau dans les régions tropicales, et davantage dans la partie Nord de l’Asie, notamment en Russie. Au Nord également, le permafrost continuera à se dégrader. La production de nourriture est aussi menacée, et le rapport estime que jusqu’à 139 millions de personnes pourraient faire face à des périodes de disette au moins une fois tous les dix ans d’ici à 2070.

Des îles qui rétrécissent

L’Australie et le Sud-Est asiatique sont une plus grande incertitude. On évoque davantage d’épisodes chauds, moins d’épisodes froids, une plus grande fréquence et intensité des inondations en Australie et Nouvelle-Zélande, une diminution des ressources en eau potable dans le sud de l’Australie, et de plus fréquentes et plus dangereuses vagues de canicules dans ce pays. On y verra aussi davantage de feux de forêt.
Les petites îles, notamment dans le Pacifique mais aussi jusqu’en Méditerranée, vont voir leur côtes s’éroder de plus en plus.
Aux pôles, les écosystèmes vont être grandement modifiés. Ces régions sont peu habitées, donc il y aura peu d’impact direct sur les populations. Mais on notera une acidification des océans avec des conséquences sur la pêche, la migration de certains animaux marins, sans parler bien sûr de la fonte des glaces.
D’une manière générale, le changement climatique affecte les propriétés physiques, chimiques et biologiques des océans, et donc de leur écosystème, ce qui a aussi un fort impact sur les ressources maritimes (pêche...).

On peut encore s’adapter

Le GIEC insiste bien là-dessus, ce ne sont que des prédictions tirées de l’état actuel de la planète. Nos sociétés ont la possibilité de s’adapter, et c’est pourquoi le rapport insiste aussi sur la nécessité de prendre des mesures en conséquence.
Et comme le déclarait en ouverture le Dr Rajendra Pachauri, président du GIEC, l’étendue des changements sera grandement liée à notre capacité à les prendre en compte. Mais principalement à celle de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Accord de Paris sur le climat

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