José Maria Veiga, Ministre de l’Environnement du Cap Vert

« Plus que des assurances ou des promesses, des engagements consistants et des actes concrets »

26 décembre 2009

José Maria Veiga, Ministre de l’Environnement du Développement Rural et des Ressource Marines du Cap Vert, est intervenu le 17 décembre lors de la Réunion de Haut Niveau sur le Changement climatique. Voici le texte de son discours, les intertitres sont de ’Témoignages’.

« Le Cap Vert s’associe aux déclarations faites dans cette enceinte au nom de l’AOSIS, de l’Afrique et du Groupe des 77 et de la Chine.

Monsieur le Président, vous présidez aux assises les plus importantes et sans doute les plus difficiles des temps présents. C’est dire que nous saisissons dans toute sa dimension la complexité et la délicatesse de votre tâche et tenons à vous saluer et vous témoigner de la collaboration de la délégation du Cap Vert pour faire de cette Conférence le succès que nous en attendons tous.

Monsieur le Président, en venant à Copenhague nous avions le sentiment que face aux menaces du changement climatique désormais connues, désastreuses et pressantes pour toute l’humanité, la présente conférence nous permettrait de finaliser le processus de négociations depuis l’adoption du plan d’action de Bali.

Nous sommes toujours convaincus de parvenir aux conclusions que le monde attend de nous pour faire face aux retombées dramatiques du réchauffement de la planète.

Les plus vulnérables sont les plus pauvres

En effet nous continuons d’espérer que jusqu’au dernier jour et du fait de la présence à Copenhague de tant de Chefs d’État et de Gouvernement et d’éminentes personnalités d’institutions renommées, nous saurons réagir et trouver les assurances et les engagements nécessaires qui nous permettront de sauver ce qui mérite de l’être et d’assurer l’avenir. Car les menaces du fait du climat sont réelles et nous courons collectivement des risques majeurs qui affecteront de proche en proche, les plus exposés et les plus vulnérables d’entre nous, comme les petits États insulaires, les États côtiers, l’Afrique en général, les pays les moins avancés et enfin, la communauté humaine en général.

Les pays les plus vulnérables qui sont dans le même temps les plus menacés et figurent dans leur écrasante majorité parmi les plus pauvres n’ont pas d’autres choix que de demander que nos discussions puissent aboutir à un document crédible, juridiquement contraignant dans ses deux subdivisions fondées sur le Protocole de Kyoto et sur la Convention.

Plus que des assurances ou des promesses, ces pays attendent des engagements consistants et des actes concrets correspondant à leurs attentes.

Le temps de l’action

Avec eux, comme eux, des millions d’êtres humains qui voient les conditions climatiques extrêmes devenir de plus en plus fréquents et dévastateurs, espèrent des réductions drastiques des émissions de gaz à effet de serre, selon les données scientifiques disponibles. Car une augmentation supérieure serait dévastatrice pour l’ensemble des Petits États Insulaires en Développement et menace sérieusement le survie de plusieurs d’entre nous sur nos terres.

En effet, pour certains pays présents dans cette salle il est plus que temps d’agir, car ils vivent déjà aujourd’hui, dans l’angoisse de lendemains incertains.

Dans la présente conjoncture qui doit être d’actions convergentes et en synergie, nous pensons que des mesures doivent être prises d’urgence par tous, pays développés et pays en développement pour assurer la réduction drastique des émissions dans le cadre du principe de responsabilités communes mais différentiées.

Pour cela, des financements adéquats, prévisibles et disponibles dans une architecture qui permette l’accès rapide aux fonds à ceux qui en ont besoin dans l’urgence doivent être établis très rapidement. Le transfert de technologies également devient plus que jamais nécessaire et urgent et nécessite des moyes importants.

Le Cap Vert plante des arbres

Le Cap Vert s’attache pour sa part, à travers une action commencée dès notre indépendance en 1975, à atténuer les effets de la sécheresse et de la désertification à travers le reboisement, la création de conditions pour la protection de sa biodiversité, des ses cotes et le développement d’énergies renouvelables profitant ainsi, au mieux, de ses richesses naturelles que sont le soleil et le vent, les seules dont il dispose.

Le Gouvernement s’est lancé, plus récemment, en partenariat avec le
secteur privé, dans un ambitieux programme de création de parcs éoliens qui permettront au pays de contribuer à la réduction de l’émission des gaz à effet de serre.

En contact avec nos partenaires dans ce cadre, nous voulons envisager avec optimisme le futur. Notre souhait est que nous puissions effectivement réaliser nos projets de développement dans un environnement plus propres et propices et que les générations futures puisent en profiter comme c’est leur droit.

Pour terminer, je dirais que nous avons l’espoir que cette conférence permettra à nos enfants de rêver à des lendemains qui chantent et puisque l’espoir fait vivre, osons ensemble décider de sauver la planète et la vie sur terre. Pour nos enfants.

Je vous remercie. »

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique Spécial 50 ans du PCR

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