La question de l’adaptation de La Réunion une nouvelle fois posée

Premier cyclone de l’année dans notre région : sommes-nous prêts ?

18 février 2016, par Manuel Marchal

Météo France annonce l’arrivée dans le sud-ouest de l’océan Indien d’un cyclone tropical intense, Uriah. La semaine dernière, une perturbation tropicale était passée à plusieurs centaines de kilomètres des côtes de La Réunion. Elle a provoqué de nombreux problèmes. De quoi être inquiet si jamais ce cyclone se rapprochait de La Réunion.

Rivière en crue, passage bloqué.
Les nombreux radiers qui existent à La Réunion sont des pièges en cas de montée rapide des eaux.

Hier, deux informations importantes liées au climat ont été diffusées. La première vient de la NASA et concerne le monde entier. Selon les données en sa possession, la NASA annonce que le mois de janvier 2016 a été le plus chaud jamais mesuré, et de loin. Ceci va dans le sens d’une accélération du réchauffement climatique. L’année 2015 était en effet la plus chaude jamais mesurée. 2016 part sur des bases encore plus élevées. Dans notre région, les effets se font durement ressentir. Cela confirme les craintes de la FAO. L’organisme de l’ONU chargé de la nourriture et de l’alimentation prévoit une chute des récoltes à cause de la sécheresse prolongée dans notre région, du fait du bouleversement climatique. Les émeutes de la faim sont à l’horizon mais cette fois tout prêt de La Réunion.

Les effets d’une simple perturbation

La seconde information émane de Météo France. C’est l’arrivée dans notre bassin du sud-ouest de l’océan Indien du premier cyclone de l’année. Dénommé Uriah, il a des vents suffisamment puissants pour être classé cyclone tropical intense. Il rappelle que La Réunion est une île qui peut être concernée par ce type de phénomène climatique extrême.

La semaine dernière, une dépression tropicale est passée à quelques centaines de kilomètres de La Réunion. Cela a entrainé de nombreux problèmes. Tout d’abord celui du calendrier scolaire, car un collège a été évacué. La réduction de la durée des vacances d’été augmente le nombre de semaines de cours pendant la période cyclonique. Ce sont des journées de classe qui peuvent être perdues sans possibilité de rattrapage, à cause d’un calendrier scolaire inadapté au climat.

C’est sur le réseau routier que les conséquences étaient les plus notables. Dans le Sud, la fermeture du radier du Ouaki a considérablement allongé les temps de parcours. Dans le Nord, des centaines de milliers d’automobilistes ont perdu des heures dans les embouteillages causés par la réduction du nombre de voies de la route du littoral. Dans une île où circulent près de 400.000 voitures, le tout-automobile n’est pas adapté à l’étroitesse du territoire.

400.000 voitures et plus de 500 radiers

Avec un cyclone dans notre région, il y a donc de quoi être inquiet. Cela fait des décennies que La Réunion n’a pas été frappée de plein fouet par un cyclone tropical intense. Et durant cette période, elle a totalement changé. La population atteint désormais 850.000 habitants, mais cette croissance ne s’est pas accompagnée d’une politique d’aménagement prenant comme première priorité l’adaptation aux phénomènes cycloniques. En témoigne l’arrêt du chantier du train qui aurait permis une liaison sécurisée par tous les temps entre le Nord et l’Ouest de La Réunion, ainsi que l’existence de plus de 500 radiers qui sont autant de pièges lors de soudaines montées des eaux. Notre île comptera 150.000 habitants de plus dans les 20 ans à venir. Il est encore possible de corriger le tir à condition de ne plus perdre de temps.

A la Une de l’actuCyclones et ouragansMétéo

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus