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par le Dr Raymond Vergès

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Près de 70 pays ont signe le traité pour protéger la haute mer

Traité historique de protection de la haute mer

vendredi 22 septembre 2023


La haute mer commence là où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à un maximum de 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n’est donc sous la juridiction d’aucun Etat. Représentant près de la moitié de la planète et plus de 60% des océans, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental.


Près de 70 pays ont signé un traité historique de protection de la haute mer, faisant espérer une entrée en vigueur dès 2025 pour mettre à l’abri des écosystèmes marins vitaux pour l’humanité.

"Il est clair que l’océan a un besoin urgent de protection, et si nous ne le faisons pas, c’est la fin de la partie", a lancé le vice-Premier ministre belge Vincent van Quickenborne.

Etats-Unis, Australie, Royaume-Uni, France, Allemagne, Chili, Chine, Costa Rica, Mexique, Norvège, Fidji... Soixante sept pays (plus l’Union Européenne en tant qu’organisation) ont signé le traité dès l’ouverture des signatures, selon l’ONU.

"C’est le début d’un nouveau chapitre lors duquel la communauté internationale devra prendre des actions audacieuses", a réagi Nichola Clark, de l’ONG Pew Charitable Trusts.

Après une ultime négociation en mars, le texte a été formellement adopté par consensus le 19 juin. La haute mer commence là où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des États, à un maximum de 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n’est donc sous la juridiction d’aucun État.

Même si elle représente près de la moitié de la planète et plus de 60% des océans, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental. L’outil phare du nouveau traité prévoit la création d’aires marines protégées.

Aujourd’hui, environ 1% seulement de la haute mer fait l’objet de mesures de conservation. Mais en décembre 2022 à Montréal, les États de la planète se sont engagés lors de la COP15 sur la biodiversité à protéger, d’ici COP2030, 30% des terres et des océans de la planète.

Pour y parvenir, le nouveau traité est indispensable, mais tout dépendra de sa date d’entrée en vigueur, 120 jours après la 60ème ratification. Il s’agit d’un processus plus ou moins long selon les pays.

"La course aux ratifications commence et nous appelons les pays à être ambitieux, à ratifier le traité pour s’assurer qu’il entre en vigueur en 2025", au moment de la prochaine Conférence des Nations unies sur l’océan en France, a déclaré Mads Christensen, patron par intérim de Greenpeace International.

"Nous avons moins de sept ans pour protéger 30% des océans, il n’y a pas de temps à perdre". Même si le seuil de 60 ratifications semble être possible dans un futur proche, ce chiffre est éloigne de celui espérée par les défenseurs d’un océan sans frontières.

"Nous sommes tous dans le même bateau", a insisté le commissaire européen à l’Environnement Virginijus Sinkevicius. "Aucun pays, aucun groupe de pays ne peut lutter seul contre la triple crise planétaire : perte de biodiversité, changement climatique et pollution".

La science a prouvé l’importance de protéger l’océan dans sa globalité, foisonnant d’une biodiversité souvent microscopique qui fournit la moitié de l’oxygène que nous respirons et limite le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines. Mais il est menacé par le changement climatique, les pollutions et la surpêche.

Hormis les aires marines, le nouveau traité introduit l’obligation de réaliser des études d’impact sur l’environnement des activités envisagées en haute mer.

Le texte ne liste pas ces activités, qui pourraient aller de la pêche à l’exploitation minière du plancher océanique en passant par le transport maritime. Ces activités dépendent parfois d’autres organisations internationales, comme l’Autorité internationale des fonds marins.

Le secrétaire d’Etat français à la Mer, Hervé Berville, a réitéré l’appel non consensuel de la France à un moratoire sur l’extraction minière sous-marine. "Nous ne serons pas crédibles si nous ratifions le traité sur la haute mer mais permettons une activité qui va causer du tort au climat, à la biodiversité, et aux communautés à travers le monde", a-t-il insisté.


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