Le rôle de l’ONERC

Prévenir et préparer

29 octobre 2004

Marc Gillet, climatologue et directeur de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique présidé par Paul Vergès, était l’invité hier matin de l’émission “Appels sur l’actualité” sur les ondes de KOI. En direct de Paris, Marc Gillet a rappelé la fonction de cette instance.

Hier matin, le directeur de l’ONERC, Marc Gillet, était en direct depuis Paris l’invité d’“Appels sur l’actualité”. Interrogé dans le cadre de la série d’émissions “La Réunion s’ouvre sur le monde”, il est intervenu sur un sujet très important : le réchauffement climatique, ces conséquences et les moyens d’atténuer les impacts.

M. Gillet, pourriez-vous nous présenter l’ONERC ?

Marc Gillet : L’ONERC est un observatoire qui a été créé en 2001 par une loi qui a été votée à l’unanimité des députés et des sénateurs. Ce texte demande d’informer les décideurs, les politiques sur ces questions de réchauffement climatique. On nous demande de faire régulièrement un rapport au gouvernement et au Parlement et de proposer des mesures dans le domaine de l’adaptation au réchauffement climatique.
Notre champ d’action va au-delà de la problématique du climat, parce qu’il y a deux activités principales dans le changement climatique. Tout d’abord, la réduction des émissions qu’on appelle les gaz à effet de serre, causes du réchauffement climatique.
C’est une activité extrêmement importante qui vise dès que possible à réduire ces émissions et réussir à obtenir que le réchauffement climatique soit limité. Malheureusement, depuis plusieurs siècles, et notamment dans les dix dernières années, on a émis beaucoup de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique est parti malgré tout. Il va falloir s’y adapter. Le rôle de l’ONERC est de prévenir les gens des conséquences que ce réchauffement climatique peut avoir, et puis essayer de préparer des mesures d’adaptation pour limiter les dégâts.

Lorsque Paul Vergès a pris l’initiative de cette loi, il a voulu que l’étude des changements climatiques deviennent une priorité nationale. Vous nous expliquez que vous n’êtes pas chargé de faire des études mais plutôt un bilan, un rapport sur tout ce qui se fait dans le domaine. Vous travaillez en collaboration avec la Mission interministérielle de l’Effet de Serre (MIES), je crois aussi que vous travaillez à partir des travaux du Groupe international d’experts sur le climat (GIEC). Est-ce que vous nous pouvez nous expliquer, ce qu’est la MIES, ce qu’est le GIEC et la manière dont vous arrivez à coordonner toutes ces informations pour les mettre à disposition des décideurs, du gouvernement et des collectivités locales ?

- Un peu avant la convention de Rio en 1992, la communauté internationale s’est inquiétée de cette question du réchauffement climatique. Il y a eu deux accords internationaux : la convention de Rio en 1992, signée par pratiquement tous les pays du monde, vise à limiter les émissions et préparer à l’adaptation au réchauffement climatique.
Elle essaie de coordonner l’action internationale dans ce domaine. Si on a des données sur le réchauffement climatique, c’est beaucoup grâce au groupe d’experts environnemental sur l’étude du climat : le GIEC en français, et le IPCC en anglais. Il a été constitué par l’Organisation météorologique mondiale, et par le programme des Nations-Unies sur le développement, afin de faire des synthèses sur les connaissances scientifiques dans le domaine du réchauffement climatique.
Le GIEC a été crée en 1989, il a d’ailleurs fait sa première synthèse un peu avant la conférence de Rio, ce qui a permis aux diplomates, aux chefs d’État qui étaient à la conférence de Rio de s’appuyer sur une base aussi solide que possible.

1.000 à 2.000 chercheurs dans le monde

Le but du GIEC est de synthétiser les résultats scientifiques de façon objective, pour qu’ensuite les politiques puissent se faire une idée aussi raisonnable que possible de ce qui se passe.
Le GIEC fonctionne maintenant depuis un peu plus de quinze ans, il se réunit en plénière pratiquement tous les ans ; il va y avoir une réunion du 8 au 12 novembre à New Delhi en Inde, après Paris en 2003. Il prépare tous les 4 ou 5 ans une synthèse qui fait le point sur l’ensemble des questions, un rapport qui mobilise 1.000 à 2.000 chercheurs du monde entier, qui ont plusieurs années pour le faire et qui se basent sur toutes les publications scientifiques qui ont été publiées.
Le GIEC fait également des rapports sur des sujets précis, sur les effets de l’aviation sur le climat...
Le deuxième accord international est le protocole de Kyoto qui est sur le point de rentrer en vigueur, on attendait la ratification par la Russie, qui semble en bonne voie.
Ces deux accords internationaux suscitent beaucoup d’échanges entre les pays. Parce qu’évidemment, le propre de ce réchauffement climatique, c’est que ce n’est pas un effet qui n’est que local, cela concerne l’ensemble du globe.


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