Un bloc de glace capable d’engloutir Saint-Denis s’est détaché du Groenland

Protégeons la population de la hausse du niveau de la mer

25 août 2015

Dans son édition d’hier, le JIR a consacré sa une et deux pages intérieures aux conséquences de la hausse du niveau de la mer. 5.000 personnes sont déjà menacées à La Réunion, écrit notre confrère. Une information publiée ce week-end par l’Agence spatiale européenne souligne que nous ne sommes qu’au début des difficultés. La fonte des glaciers s’accélèrent, et ce sont des kilomètres cubes d’eau douce qui s’écoulent brutalement dans les océans.

Le glacier Jakobshavn.

Au Groenland, dans l’Antarctique et dans les plus hautes montagnes, les glaciers sont les plus importants réservoirs d’eau douce. Depuis des centaines de milliers d’années, ils la stockent sous forme solide. Mais depuis le début de l’année, plusieurs études rendues publiques affirment que les glaciers fondent de plus en plus vite. C’est un problème autrement plus grave que la disparition de la banquise. Car l’eau qui coule des glaciers vers la mer apporte un volume supplémentaire aux océans. Par conséquent, ces derniers voient leur niveau moyen augmenter.
L’interprétation des données des satellites de la NASA amène à proposer une hausse de 6 mètres du niveau de la mer d’ici la fin du siècle. Sur son site web, la NASA a déjà publié des simulations. Elles permettent de se rendre compte des surfaces considérables qui disparaîtront sous les eaux. Par exemple en Europe, la moitié des Pays-Bas seront engloutis. Dans notre région, les conséquences seront dramatiques. Aux Maldives, c’est la question de la survie de ce pays qui est posée. Aux Seychelles, combien d’îles vont disparaître ? À Mayotte, comment se conciliera la croissance vers une population de plus de 700.000 habitants avec une baisse de la surface de l’île ?
Quant à La Réunion, l’impact sera énorme, car la population et les infrastructures les plus importantes se concentrent sur le littoral. Les aéroports et le port sont en danger.

Plus de 17 kilomètres cubes

Au Groenland, un glacier a perdu en deux jours un bloc de 12,5 kilomètres carrés, haut de 1.400 mètres. Cela fait plus de 17 kilomètres cubes de glace qui vont se disperser dans l’océan. C’est ce que révèlent des observations par satellite du Jakobshavn publiées le 21 août par l’Agence spatiale européenne (ESA). Pour illustrer ce propos, l’ESA indique que la glace relâchée pourrait recouvrir l’île de Manhattan sous une couche d’une hauteur de 300 mètres. Ce glacier retient 6,5 % des glaces du Groenland, et il est à l’origine de 10 % des iceberg qui viennent de cette calotte glaciaire. En 2011, un bloc de 7 kilomètres carrés s’était déjà détaché. Cette fois, c’est une superficie deux fois plus grande, dans le contexte des sept premiers mois les plus chauds jamais mesurés.
Tout cela n’est pas rassurant et confirme l’urgence de protéger la population d’un effet désastreux du réchauffement climatique : la montée du niveau de la mer.

A la Une de l’actuGlaciersAccord de Paris sur le climat

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Messages

  • Lorsque des blocs de glace de plusieurs kilomètres cubes se détachent des glaciers du Groenland ou du continent Antarctique , ils ne font pas qu’élever sensiblement le niveau de la mer , ils peuvent aussi modifier sensiblement la température des régions qui sont sur le chemin des eaux froides qu’ils déversent dans la mer .

    En effet ,lorsque les blocs de glaces qui se sont détachés des glaciers polaires fondent , leurs eaux douces sont transportées par les courants marins froids qui descendent du pôle nord ou qui remontent du pôle sud vers les régions tropicales et vont à la rencontre des courants marins chauds qui remontent ou qui descendent de l’équateur vers les régions polaires . Mais comme les courants chauds venant de l’équateur sont beaucoup plus chargés en sels que les courants froids transportant de l’eau douce qui viennent des pôles, lors de la rencontre de ces courants chauds et froids qui a lieu aux environs des 45eme parallèles sud ou Nord , les eaux des courants chauds plus lourdes que les eaux des courants froids peuvent passer au dessous de celles ci qui sont moins chargées en sels et par conséquent plus légères . En plongeant vers les profondeurs marines les courants chauds ne peuvent plus distribuer leur chaleur aux régions qu’ils arrosent et celles ci devront alors subir des températures beaucoup plus froides .

    Sans être prophètes , mais seulement en se basant sur la vitesse des courants marins froids descendant du pôle nord (environ 5Km/H ) et le temps qu’il leur faudra pour parcourir les 8000 kilomètres qui séparent les côtes du Groendland du 45eme parallèle , on peut raisonnablement penser que les milliards de mètres cubes d’eau douce qu’ils transporteront vont avoir une conséquence sur la chaleur distribuée par le Gulf Stream et que cela va générer un prochain hiver très rigoureux , ou en tout cas des périodes de froids très intenses à partir de fin Novembre . Ce qui va entrainer des tempêtes de neiges , des blocages de routes et une plus grande consommation d’énergie pour chauffer les habitations et les lieux de travail de toute l’Europe de l’ouest .

    C’est l’effet boule de neige du réchauffement climatique . Il augmente la température de la plupart des régions du monde en été mais peut aussi réduire la température de certaines régions en hiver par un dérèglement de la distribution de la chaleur transportée par les courants marins suite à l’arrivée brutale dans les océans de trop grandes quantités d’eau douce provenant de la fonte des glaciers et des blocs de glace qui s’en seront détachés .

    Dans l’évaluation du coût du réchauffement climatique , il faut aussi prendre en compte le coût du refroidissement de certaines régions en hiver . Et celui ci peut être très important si on tient compte de toutes les conséquences des grands froids qui occasionnent non seulement des dépenses supplémentaires de chauffage, mais aussi des pertes importantes dans le domaine agricole , et d’une manière générale un ralentissement de la vie économique .

    Si le monde connait actuellement une crise économique très grave qui traine en longueur c’est sans doute aussi par ce qu’il n’arrive pas à faire face efficacement à toutes les conséquences du réchauffement climatique tant en été qu’en hiver. Et comme le phénomène est en train de s’accélérer suite au dégel du permafrost . Il devient très urgent de trouver les bonnes solutions pour le stopper rapidement . La prochaine conférence internationale qui doit se tenir bientôt à Paris est peut être la dernière chance de sauver la terre . Espérons que les dirigeants de notre planète ne la rateront pas .


Témoignages - 80e année


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