Alerte sécheresse dans notre île comme à Madagascar

Quelles répercussions sur notre agriculture ?

27 décembre 2011, par Manuel Marchal

Dans l’île sœur de Madagascar, le changement climatique a des conséquences dramatiques. À moins de 1.000 kilomètres de Madagascar, La Réunion connaît également une sécheresse, et ce serait se voiler la face que de dire que cela ne sera pas sans conséquence.

Jeudi dernier, à la suite de la réunion du Comité sécheresse, le préfet a publié un arrêté changeant la réglementation de l’usage de l’eau dans 15 communes de notre pays. Les restrictions d’usage concernent des régions qui sont d’habitude bien arrosées, l’Est entre Sainte-Suzanne et Saint-Benoît en passant par Salazie et la Plaine des Palmistes, le Sud sauvage et Le Tampon. Pour les communes de Saint-Louis, des Avirons et de l’Etang Salé, la pluviométrie est habituellement plus faible, ce qui fait que ces zones sont plus souvent touchées par la sécheresse. Les terres à canne du Sud figurent d’ailleurs dans un des premiers périmètres irrigués de l’île, celui du Bras de Cilaos.
À Madagascar, la sécheresse bouleverse l’équilibre du pays. Ce sont en effet les régions de riz pluvial qui s’apprêtent à subir le choc de la pénurie. Pour pallier à une production domestique insuffisante, le recours aux importations va s’imposer, avec un prix plus cher.
À La Réunion, le riz n’est pas cultivé, mais l’agriculture fournit de nombreux autres produits. Or, ce sont précisément dans les zones de captage des réseaux d’irrigation que les restrictions s’appliquent. C’est dans l’Est que le basculement des eaux doit venir chercher la ressource qui doit arroser l’Est, tandis que le Sud de l’île est irrigué par les Bras de Cilaos et de la Plaine, qui se situent actuellement dans des communes concernées par des restrictions d’eau.
Cette sécheresse rappelle que le changement climatique est un phénomène qui peut s’aggraver de manière très rapide. Lorsque ses ouvrages d’irrigation ont été conçus, qui pouvait penser que l’Est de l’île serait un jour touché par une interdiction d’arroser les jardins à cause de la sécheresse ? Aujourd’hui la pénurie existe alors que notre île compte à peine 800.000 habitants, quelle sera la situation quand nous serons un million ?
Les données des scientifiques concordent vers une analyse, le changement climatique va encore accélérer. Il ne reste donc que peu de temps pour anticiper, afin que nous soyons capables de partager une ressource limitée entre tous les usagers.
La gestion de l’eau, c’est une des clés de l’adaptation au changement climatique, et une des conditions du maintien de la cohésion sociale.

Manuel Marchal


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