France : présentation du “Plan climat”

Quels moyens pour lutter contre le réchauffement climatique ?

23 juillet 2004

Le ministre de l’Écologie a présenté hier son plan de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Le projet phare, le “bonus-malus” (taxation des voitures les plus dangereuses pour l’atmosphère et bonus pour les moins polluantes) est rétrogradé au stade d’étude et soumise à "une concertation nationale et européenne". Pourtant, c’est le transport qui est responsable du quart des émissions de gaz à effet de serre. Cette “reculade” est un symbole : le gouvernement veut-il vraiment faire du développement durable une priorité nationale ?
Le “bonus-malus” a fait les frais de l’opposition des députés UMP, et des ministères de l’Intérieur et de l’Économie, ce dernier étant peu enclin à mettre en œuvre une nouvelle taxe dont il n’était pas l’auteur.
La présentation du plan Climat a sans surprise été fraîchement accueillie par les écologistes et la gauche. "Cet exercice de communication n’est qu’un écran de fumée qui dissimule mal l’absence totale de volontarisme du chef de l’État et du gouvernement", indique un communiqué commun de sept organisations écologistes.
Plusieurs constructeurs automobiles se sont félicités du report de la mesure, qualifiée "d’unilatérale et discriminatoire".
Le Plan comprend finalement une soixantaine de mesures, pour un montant total de 90 millions d’euros. Parmi les principales mesures, figure l’incorporation progressive de biocarburants dans les carburants, pour parvenir à l’objectif européen de 5,75% d’ici 2010, l’instauration au 1er janvier de crédits d’impôts renforcés pour les équipements économes en énergie (fenêtres, chaudières, chauffe-eau solaires), et la généralisation de l’étiquette énergie (classes A à G) aux climatiseurs, aux véhicules, logements et bureaux.
En revanche, les mesures les plus radicales, comme la diminution de la vitesse maximale légale pour les automobiles sont écartées. Quant aux financements de Plan locaux de déplacements, qui ont pour but de promouvoir des moyens alternatifs comme le vélo ou les transports collectifs, ils ont disparu.
Pourtant, le secteur des transports, qui pèse un quart des émissions françaises de gaz à effet de serre, est le principal responsable du dérapage des émissions en France. Les véhicules particuliers pèsent 60% des émissions de CO2 en France, a rappelé le ministre.


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