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Rapport sur le changement climatique et la sécurité alimentaire mondiale

9 janvier 2018

IRIN vient de publier un livre électronique consacré à l’impact du changement climatique sur l’agriculture en Afrique. Cet ouvrage présente le défi que les paysans doivent relever pour nourrir la population, ainsi que des moyens de lutte contre les effets du changement climatique. Voici la présentation de cet ouvrage et sa conclusion avec des inter-titres de Témoignages.

Au cours des deux dernières décennies, 200 millions de personnes à travers le monde ont été sauvées de la famine. Mais ce succès est menacé, notamment pour ces agriculteurs, alors que le changement climatique provoque des perturbations météorologiques plus fréquentes et plus sévères comme les sécheresses et les inondations, et se traduit par des précipitations moins prévisibles.

Hausse plus rapide des températures

L’agriculture est le premier secteur d’emploi en Afrique. Mais les températures moyennes devraient y connaitre une hausse plus rapide que dans le reste du monde, ce qui entraînera une baisse du rendement des cultures et une aggravation de la pauvreté.

IRIN a terminé un projet de rapport – réalisé avec le soutien de l’Open Society Foundations – visant à mettre en lumière les défis engendrés par le réchauffement mondial, à étudier les méthodes d’adaptation des communautés locales et leurs stratégies de réduction de la vulnérabilité.

Le projet s’intéresse à quatre pays – le Kenya, le Nigeria, le Sénégal, et le Zimbabwe – et a pour objectif de partager les enseignements tirés afin que les petits exploitants à travers le monde reçoivent une aide plus efficace, alors que les défis auxquels ils sont confrontés se multiplient. Il offre une plateforme pour discuter des politiques ainsi qu’une tribune aux hommes et aux femmes qui se trouvent sur la ligne de front des changements climatiques.

Il contient des reportages de terrain sur : les problèmes et les menaces liés au changement climatique, comme la désertification au Nigeria, la salinisation des sols au Sénégal, et l’insuffisance du soutien technique offert aux petits exploitants agricoles au Zimbabwe ; l’éventail des actions et des solutions adoptées par les agriculteurs et les gouvernements ; et l’attitude des éleveurs de bétail kényans du comté du Turkana qui sont confrontés à l’un des pires épisodes de sécheresse jamais connus.

Le livre inclut également trois fiches techniques présentant les informations à retenir sur le fonctionnement du financement de l’adaptation ; le lien entre le changement climatique, la sécurité alimentaire et l’adaptation ; et les défis spécifiques posés par le changement climatique pour les communautés pastorales.

Conclusion

Une chose est sûre : le changement climatique n’est pas prêt de se résorber et les centaines de millions de petits paysans des pays en voie de développement, qui figurent pourtant parmi les populations qui émettent le moins de carbone, vont continuer à pâtir des pires effets des émissions de gaz à effet de serre générée par les pays industrialisés. Il est extrêmement difficile pour ces paysans de parvenir à des rendements suffisants pour nourrir leur famille et réaliser un minimum de profit.

La situation n’est cependant pas désespérée. Les articles de ce livre numérique l’illustrent bien : il existe de nombreuses manières pour ces paysans de commencer à s’adapter aux réalités du changement climatique. Souvent, il s’agit de mesures simples, nécessitant peu d’investissement, comme semer d’autres variétés de plantes, utiliser plus d’engrais, conserver le sol et l’eau, planter des arbres dans les champs ou pratiquer la rotation des cultures.

Mais les paysans ne peuvent pas le faire seuls. Les conseillers agricoles, ces formateurs publics qui enseignent aux paysans comment utiliser au mieux leurs parcelles, ont besoin de fonds, de personnel et de ressources. Peu d’agriculteurs ont accès aux services des banques classiques. Il est nécessaire de leur faciliter le crédit pour qu’ils puissent acheter des intrants afin d’accroître leurs rendements et pour qu’ils investissent dans de meilleures infrastructures et technologies pour augmenter la valeur de leurs récoltes et vendre à meilleur compte.

Il faudrait que les États africains soient plus nombreux à honorer leur engagement à consacrer 10 pour cent de leur budget à l’agriculture. Mais cela risque de ne pas suffire. La responsabilité de respecter l’un des premiers objectifs de développement durable, celui d’éliminer la faim dans le monde, revient à la communauté internationale. L’adaptation est le cousin pauvre des initiatives mondiales de lutte contre le changement climatique et la part du lion revient aux mesures d’atténuation qui visent principalement à réduire les émissions de carbone. L’Accord de Paris de 2015 et la création de nouveaux fonds laissent entrevoir un changement d’orientation en faveur de « l’équité climatique ». Il faut poursuivre les efforts en ce sens ».

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