Après la conférence de Pierre Larrouturou, premier événement demain à Sainte-Suzanne

Renforçons le rassemblement avec la Marche pour le climat

10 mars 2018, par Manuel Marchal

Demain a lieu à Sainte-Suzanne la Marche pour le climat. Organisée par le SIDELEC Réunion, c’est la première manifestation suivant l’annonce de la création dans notre île d’un collectif local Climat-2020. La venue de Pierre Larrouturou a montré que le climat peut être la base d’un nouveau rassemblement. La Marche pour le climat sera l’occasion de conforter cette avancée.

Vue d’une partie des participants à la conférence de Pierre Larrouturou à l’Université mardi dernier.

Prévue initialement le 4 mars, la Marche pour le climat a été reportée à demain 11 mars en raison du passage au large du cyclone Dumazile. Elle devait se tenir la veille de la conférence de Pierre Larrouturou à l’Université. Le changement de calendrier fait que cet événement sera le premier sur le thème du climat organisé après une conférence qui a rencontré un grand succès.

La venue de Pierre Larrouturou a été le résultat d’un partenariat entre plusieurs collectivités et associations qui ont par nature des orientations politiques différentes. Mais autour de l’initiative du SIDELEC, un rassemblement s’est constitué illustrant une prise de conscience : la lutte contre le changement climatique et l’adaptation à ses conséquences sont des causes essentielles qui transcendent les divergences.

L’initiative pionnière des communistes

Ceci montre tout le chemin parcouru depuis le moment où Paul Vergès et le PCR avaient alerté sur l’importance de cette cause. Quand le dirigeant communiste et Philippe Berne avaient tenu leur première conférence de presse sur ce sujet en 1996, cette initiative avait été décriée. Ceci n’a pas empêché la poursuite de l’action sur la base d’un programme de promotion des énergies renouvelables qui était inscrit dans le Plan de survie publié par le PCR en 1975. Dès 1975, le PCR demandait à faire de La Réunion un laboratoire d’expérimentation pour les énergies produites à partir du soleil, du vent, de la mer, des rivières, de la biomasse et du volcan. L’objectif de l’époque était de sortir La Réunion de la dépendance aux sources d’énergies importées, charbon et pétrole. Il s’avère que l’utilisation de ces dernières sont responsables à 95 % du réchauffement climatique accéléré que connaît la Terre, selon les chiffres donnés mardi dernier par Pierre Larrouturou lors de sa conférence.

La Réunion est capable

Quand Paul Vergès est devenu président de la Région, des moyens ont pu alors être mis en œuvre pour appliquer les préconisations du Plan de survie. Cela s’est traduit notamment par l’installation de 100.000 chauffe-eau solaires en quelques années. La Réunion était également devenue une base d’expérimentation et devait accueillir un démonstrateur chargé de produire de l’électricité à partir de l’énergie thermique des mer (ETM). Pour une île tropicale comme La Réunion, l’ETM est un moyen écologique de remplacer le charbon qui est aujourd’hui le combustible permettant la production de base de l’électricité. L’autre aspect de la réduction des émissions des gaz à effet de serre était une nouvelle politique des transports, articulée autour d’un réseau ferroviaire fonctionnant à l’électricité.

En 2010, une coalition d’adversaires de ce projet a permis un changement de majorité à la Région. Tous les projets ont alors été remis en cause. Plus de train, et le démonstrateur d’ETM a échappé à La Réunion pour être implanté en Martinique.

Nouvel élan du rassemblement

8 ans plus tard, force est de constater que la prise de conscience a progressé. Certains de ceux qui avaient combattu le projet du PCR se sont investis dans la venue de Pierre Larrouturou à La Réunion, et ont même pris la parole lors de la conférence de mardi pour dire qu’ils veulent s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui suppose une adhésion aux idées inscrites dès 1975 dans le Plan de survie et mises en œuvre par Paul Vergès à la Région. On ne peut que saluer la progression du rassemblement autour d’une cause essentielle, le climat.

À la fin de sa conférence, Pierre Larrouturou a annoncé la création d’un collectif local Climat-2020. C’est la contribution réunionnaise à la demande d’un changement radical de la politique de l’Union européenne. Le but est que l’UE se donne les moyens pour convertir en quelques années toute son économie pour réduire par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Cela nécessitera à La Réunion la relance du plan d’autonomie énergétique. Autour de la venue de Pierre Larrouturou, un rassemblement s’est constitué. La Marche pour le climat de demain lui donnera un nouvel élan.

M.M.

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