Année polaire internationale

Sauver la planète pour préserver l’humanité

16 août 2007

Les régions polaires jouent un rôle moteur pour tout le reste de la planète. Depuis la première année polaire, en 1882-1883, de grandes découvertes ont été faites sur les plans scientifique et technologique. Au vu des nombreux défis environnementaux qui attendent les humains, nous ne pouvons nous priver de mieux connaître La Terre.

Témoins privilégiés des évolutions environnementales et climatiques, les régions polaires appellent un effort de recherches. Depuis la découverte du trou dans la couche d’ozone en 1980, des transformations de l’atmosphère se trouvent amplifiées au niveau des pôles, et notamment l’Antarctique. L’humanité - et loin pour nous l’idée de vouloir effrayer nos lecteurs - est en danger. Le réchauffement du climat aura certainement des incidences sur le niveau des océans. Et nous devons craindre des conséquences sur notre environnement, nos sociétés. Les scientifiques s’entendent déjà sur le fait que ce sont ces régions polaires qui seront le plus rapidement affectées par le réchauffement climatique. Déjà, l’humanité ressent des changements “hallucinants”. Les Réunionnais s’étonnent-ils vraiment de voir leur plus haut sommet s’enneiger ? L’ampleur des inondations qui touchent l’Asie peut-elle paraître exceptionnelle, ou devra-t-on, à l’avenir, s’attendre à l’amplification des phénomènes naturels ? Ainsi, que pourra bien changer cette mission que s’est fixé la communauté internationale ?

Reconstituer l’histoire climatique de notre planète

Reconstituer les climats du passé, dessiner la frise climatique, c’est en quelque sorte l’objectif de cette année polaire. Le lien entre réchauffement climatique et émission de gaz à effet de serre est d’ores et déjà établi par l’étude des glaces polaires. En forant à grande profondeur la calotte glaciaire, les scientifiques se donnent les moyens de reconstituer cette frise climatique. « Les résultats obtenus montrent sans ambiguïté une corrélation entre évolution du climat et teneur en gaz à effet de serre. Or, les concentrations de ces gaz dans l’atmosphère actuelle sont très supérieures, près de 25% pour le gaz carbonique, aux valeurs déduites de l’étude des carottes de glace des 650.000 dernières années », révèle le site officiel de l’Année polaire internationale (www.annee-polaire.fr). Cela permet de mettre en exergue les dangers de l’activité humaine à outrance, et particulièrement de l’usage à l’excès des combustibles fossiles. On connaît aussi l’incidence sur notre biodiversité. Tenez ! un exemple : lors de l’enneigement de nos massifs, les espèces endémiques habituées à un climat bien plus clément sont-elles exposées à des risques de mortalité, voire d’extinction ? Si rien n’est fait, on ne devra pas s’étonner de la disparition de notre faune, à La Réunion comme dans bon nombre de contrées. Cette année polaire pointe-t-elle du doigt nos habitudes ? Ne serait-ce pas le temps de réduire significativement l’usage des gaz responsables de l’altération dangereuse de la couche d’ozone ?

Une lutte à mener ensemble

Année Polaire Internationale ! Les Réunionnais sont-ils seulement au courant ? Quelles actions sont menées à La Réunion pour que nous appréhendions toute la pertinence de cette mission planétaire ? L’Homme veut sauver sa planète pour se sauver lui-même. On rabâche à souhait les grands défis environnementaux, qui nous concerneront bien plus tôt que nous le pensons. Les apocalyptiques en feront leurs choux gras. Et si cette année polaire nous aidait à revenir sur nos pas ? Est-ce vraiment possible ? Excusez mon pessimisme. Surtout quand on constate l’attitude de certains pays du Nord, qui refusent d’appliquer le Protocole de Kyoto, ou le défendent sur le bout des lèvres ! Si l’année polaire se chante à l’internationale, alors il faudrait vraiment se questionner sur la mise en place d’une lutte collective contre le réchauffement climatique. Là, seuls les scientifiques du monde entier travaillent en commun. A quand une séance internationale où tous les grands décideurs de ce monde se décideraient à changer “radicalement” les habitudes de l’Homme ? L’actualité du pôle Nord n’est malheureusement pas portée sur tout le potentiel d’une recherche scientifique interdisciplinaire à mener unitairement. Russes et Danois en revendiquent la souveraineté, non pour sa contribution au devenir de l’humanité, mais pour son pétrole et son gaz. Il y a encore beaucoup à faire pour changer l’air de notre planète.

Willy Técher


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