Les voix des plus menacés s’expriment à la COP21

« Si nous sauvons Tuvalu, nous sauvons le monde »

2 décembre 2015

La COP21 est une conférence de l’ONU. Elle garantit donc une égalité de temps de parole pour tous les orateurs, quelle que soit leur pays d’origine. La conférence de Paris a commencé par les prises de parole des chefs d’État et de gouvernement. Au cours des interventions, les représentants des îles se sont exprimés. Voici quelques extraits du discours de Enele Sopoaga, Premier ministre des Tuvalu, avec des inter-titres de Témoignages.

Après le passage de Pam aux Vanuatu. (photo Care Australia)

Aujourd’hui, nous sommes face à un des plus grands défis de l’humanité, le changement climatique. Pendant que nous condamnons dans les termes les plus forts les actes barbares infligés par des terroristes au peuple de France et à d’autres, nous devons saisir l’opportunité de la COP21 pour prendre les décisions les plus fortes pour protéger et sauver les humains des impacts catastrophiques du changement climatique.
Pour un pays comme Tuvalu, notre survie dépend des décisions que nous prendrons à cette conférence. Les réfugiés que nous voyons aujourd’hui ne sont rien à côté de ceux auxquels le monde fera face si nous ne sommes pas capables de nous attaquer au changement climatique. Nous devons transformer l’économie mondiale en un avenir sans énergie fossile.

« Toute autre attitude sera honteuse »

Nous sommes face à des défis politiques à cette conférence. Nous devons arriver à un accord ou protocole juridiquement contraignant dans le cadre de la Convention. Il doit inscrire fermement objectifs et principes. Tout autre chose voudrait dire au monde que nous ne sommes pas sérieux face au changement climatique.
J’encourage fermement quelques partenaires de négociation de mettre de côté nos problèmes intérieurs et de s’unir avec le monde pour un traité juridiquement contraignant. Toute autre attitude sera honteuse.

Nous devons tous nous engager à des actions substantielles pour l’atténuation. Nous sommes obligés d’appliquer les Engagements nationaux et pas seulement communiquer dessus.
Le Traité de Paris doit être clair pour fixer un but pour le futur. Pour les Petits États insulaires en développement, le groupe des Pays les moins avancés et beaucoup d’autres, maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle est critique.

J’appelle les peuples de l’Europe de réfléchir attentivement à leur obsession de 2 degrés. Nous devons viser le meilleur avenir possible et non un compromis faible.

Construire ensemble notre futur

Tuvalu souffre déjà des impacts du changement climatique. Le cyclone Pam en début d’année a eu un effet dévastateur sur notre économie. Si nous sommes reconnaissants des secours que nous avons reçus par les organisations caritatives, cette réponse au changement climatique ne peut pas continuer. Nous avons besoin d’un mécanisme permanent pour Perte et Dommage ancré dans le traité de Paris pour nous donner l’assurance que la réponse nécessaire au changement climatique est à venir.

Le traité de Paris devra avoir des objectifs clairs qui protègent les droits humains, il devra promouvoir l’égalité des sexes, le respect des droits des peuples indigènes et assurer que toutes les actions protègeront l’environnement.

L’heure a sonné. Nous devons être ensemble et construire notre futur. Un nouveau traité complet sur le changement climatique est notre but. Faisons-le maintenant. Faisons-le pour le futur de l’humanité.

Faisons-le pour Tuvalu. C’est pourquoi si nous sauvons Tuvalu, nous sauvons le monde.

A la Une de l’actuAccord de Paris sur le climat

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus