L’augmentation du niveau de la mer d’un demi-mètre d’ici 2050 coûtera 28.000 milliards de dollars

Température +2°= montée des eaux +1/2 métres

25 novembre 2009, par Sanjiv Dinama

Jusqu’à 28.000 milliards de dollars, soit 18.840 milliards d’euros, c’est ce que pourraient causer les dommages d’inondations dans plus d’une centaine de grandes villes côtières à la suite de la fonte des glaces en 2050, selon une étude publiée lundi 23 novembre par le WWF et l’assureur Allianz.
Si les politiques actuelles en matière de protection du climat ne changent pas, il est plus probable que nous enregistrions une hausse de 2 degrés en 2050, selon les experts. C’est la raison pour laquelle nous devons tout mettre en œuvre pour empêcher une hausse des températures supérieure à 2 degrés par rapport aux températures pré-industrielles.

On a beaucoup parlé de la crise financière et du sauvetage des banques, qui ont coûté 3.000 milliards de dollars (2.000 milliards d’euros). En cas d’augmentation du niveau de la mer d’un demi-mètre d’ici 2050, la valeur des biens exposés à des inondations, des tornades, des destructions liées aux événements climatiques dans 136 villes portuaires dans le monde entier s’élèverait à 28.000 milliards de dollars. C’est donc presque 10 fois plus que ce qu’a coûté la crise financière, selon le rapport.

Attirer l’attention des décideurs politiques

L’idée était d’attirer l’attention des décideurs politiques mais aussi des investisseurs sur le fait que le coût du réchauffement climatique va être beaucoup plus important que celui de la crise financière.
« Si la température augmente entre 0,5 et 2 degrés d’ici à 2050, il est possible que le niveau des mers progresse d’un demi-mètre, entraînant d’importants dégâts financiers », a expliqué à la responsable Climat et Énergie auprès du WWF Suisse, Ulrike Saul.
« Un tel scénario de hausse du niveau des mers provoquerait jusqu’à 28.000 milliards de dollars de dommages dans les 136 villes portuaires les plus importantes du monde », selon l’étude.

Par exemple, sur 21 millions d’Australiens, 85% vivent sur les côtes. Alors que les projets immobiliers se sont multipliés depuis 30 ans, le développement s’est fait avec peu de régulations, et des logements ont été construits très proches de l’océan. « Il existe déjà des problèmes ; les grands immeubles à côté des plages ne permettent pas aux dunes de se restaurer naturellement après les tempêtes », dit Rodger Tomlinson dans “Le Monde”, spécialiste de la conservation du littoral à l’Université Griffith.

Et selon un rapport publié il y a quelques jours par le Ministère du Changement climatique, la situation pourrait devenir catastrophique. Partant de l’hypothèse d’une montée du niveau des océans de 1,1 mètre d’ici à 2100, le rapport, préparé par des scientifiques australiens, estime que près de 250.000 logements pourraient être inondés régulièrement d’ici à la fin du siècle. Des infrastructures, des écoles seraient menacées : 75 hôpitaux sont ainsi à moins de 200 mètres des côtes. « C’est un peu l’effet Venise ; chaque fois qu’une grande marée va se produire, davantage de terre sera affectée », estime Bruce Thom, qui a dirigé le rapport. « Un mètre de montée du niveau de la mer, c’est 10 à 20 mètres de retrait pour la ligne côtière », précise Andy Short (“Le Monde” 23 novembre 2009), professeur à l’Université de Sydney.
« Si les politiques actuelles en matière de protection du climat ne changent pas, il est plus probable que nous enregistrions une hausse de 2 degrés en 2050 », a insisté Mme Saul, responsable Climat et Énergie auprès du WWF Suisse.
« C’est la raison pour laquelle nous devons tout mettre en œuvre pour empêcher une hausse des températures supérieure à deux degrés par rapport aux températures préindustrielles », avertit l’un des directeurs du WWF Suisse, Walter Vetterli.

Pour y parvenir, les pays industriels devront réduire leurs émissions de CO2 de 40% d’ici à 2020, estime l’organisation, en exhortant les gouvernements qui participeront au Sommet de l’ONU sur le climat en décembre à Copenhague à adopter « un accord ambitieux et contraignant » pour remplacer le Protocole de Kyoto qui arrive à échéance en 2012.
Aucun pays ne sera épargné, à l’exemple de l’Australie. Les îles de l’océan Indien sont également très vulnérables à la montée du niveau de la mer.

La Réunion doit bénéficier d’un soutien annuel de l’État

Si nous voulons lutter contre le réchauffement climatique, nous devons monter l’exemple. Démographie, changement climatique et conditions des échanges économiques mondiaux vont imposer de revoir les modèles de développement. Il faut construire l’autonomie énergétique en changeant le modèle énergétique des transports, en développant tout le potentiel d’énergies renouvelables afin de réduire les émissions de CO2 responsables du réchauffement climatique et de la montée des eaux.

Le changement du modèle de transport passe par le Tram-train.
En France continentale, l’État verse à toutes les Régions assumant la compétence du transport ferroviaire une dotation annelle. Au nom de l’égalité territoriale, La Réunion doit bénéficier d’un soutien annuel de l’État. Il ne manque à ce jour que l’engagement de ce dernier sur la dotation annuelle pour permettre le bouclage financier du projet. En l’absence de cette garantie, l’Assemblée plénière du Conseil régional sera dès le 1er décembre dans l’obligation de constater l’impossibilité de financer le projet Tram-train.
1,5 milliard d’euros, 520 millions d’euros pour les TPE et PME de La Réunion, 435 millions d’euros que l’État reprendra dans ses caisses, 100 millions d’euros de l’Europe, sans compter les milliers d’emplois attendus avec ce chantier qui seront alors perdus. Tout cela se produira s’il nous est refusé la dotation annuelle dont bénéficient toutes les Régions françaises.

Sanjiv Dinama

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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Messages

  • La seule manière de couper court à cette folie de destruction, c’est de changer notre état d’esprit et de cesser notre hypocrite contribution à l’effet de serre. Mais l’inertie de ce mouvement planétaire est d’une telle ampleur que même si nous décidions de changer radicalement de société, en revenant à des principes fondamentaux bien malmenés depuis l’avènement du pétrole, il nous faudrait attendre un siècle au moins pour qu’un équilibre se fasse dans la biosphère. Cessons donc les artermoiments et agissons pour que l’espèce puisse survivre aux aberrations de ses ancêtres.


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