Une nouvelle catastrophe rappelle l’urgence de l’adaptation

Thaïlande, plus de 500 morts

8 novembre 2011, par Céline Tabou

Au moment où l’ONERC célèbre ses 10 ans d’actions contre les effets du changement climatique, une catastrophe vient rappeler l’urgence de l’adaptation. Le bilan des inondations a dépassé dimanche les 500 morts, a annoncé le gouvernement, au moment où les eaux continuent de menacer le centre de Bangkok, qui reste à l’abri de toute inondation. Le bilan officiel est désormais de 506 morts dans tout le pays.

Depuis la montée de l’eau dans certaines zones de la banlieue de Bangkok, les inégalités se sont accrues, entre les Thaïlandais vivant dans les zones inondées et les citadins, à l’abri dans le centre-ville de la capitale. L’injustice vécue par les Thaïlandais pourrait être évitée, si les inégalités sociales avaient été traitées bien en amont.

Bangkok bientôt sous les eaux

L’eau continue de monter autour de la capitale, et deux zones industrielles de l’est de Bangkok sont cernées par les eaux bien que le centre reste relativement épargné par les inondations qui frappent la Thaïlande. Le site de Lat Krabang, à 10 km au nord de l’aéroport international Suvarnabhumi, regroupe 254 usines qui emploient près de 50.000 personnes et la zone industrielle de Bang Chan sont inondées depuis quelques jours. Cette situation va conduire des milliers de personnes au chômage et entrainer un désastre économique. Pour le moment, tous les efforts sont concentrés sur Bangkok, afin d’éviter que le centre financier et commercial de la capitale ne soit inondé.
La mégapole de 12 millions d’habitants qui se déplie sur le delta du fleuve Chao Phraya, lequel se jette dans le golfe de Thaïlande, sera submergée d’ici quelques jours. Le chef du gouvernement, Yingluck Shinawatra, a ordonné l’ouverture des 200 écluses qui régulent quelque 2000 kilomètres de cours d’eau et de canaux de la capitale. Depuis l’annonce du premier ministre qu’« on ne peut pas bloquer l’eau indéfiniment », les Bangkokiens ont déserté les rues et tentent de se procurer le plan d’évacuation de la ville.

Inégalités de traitement

L’état a décidé de sacrifier ses faubourgs afin de sauver le centre de Bangkok, cependant, ce sacrifice a créé des inégalités et surtout la colère des Thaïlandais, vivant les pieds dans l’eau depuis des semaines. Alors que les citadins ont encore de la marge pour se mettre à l’abri, faire des réserves et sauver les meubles, certains habitants des banlieues alentour ont décidé d’ouvrir des brèches dans certaines digues, afin d’éviter la stagnation de l’eau. Ces pires inondations depuis 50 ans ont conduit à l’exaspération des habitants des campagnes. Face à cette situation, l’état a décidé de mobiliser 80.000 hommes pour empêcher les habitants des zones inondées de s’attaquer eux-mêmes aux digues. Pendant que les campagnes sont sous les eaux, le quartier des affaires, de Silom, la Bangkok Bank a empilé les sacs de sable sur deux mètres de hauteur selon la correspondante du Figaro à Bangkok.
Cette inégalité de traitement met en évidence les différences sociales entre les citadins et les ruraux. En effet, le centre de Bangkok est le poumon économique du pays, plus de 40% du PIB du pays y est produit, toutefois cette catastrophe naturelle va entrainer une crise économique et sociale considérable.

Céline Tabou

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