10 espèces emblématiques menacées

UICN : Réduire les émissions de gaz à effet de serre pour sauver la biodiversité

15 décembre 2009, par Manuel Marchal

L’ours polaire n’est pas le seul à être menacé par le changement climatique. Hier, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a rappelé l’ampleur des conséquences des émissions de gaz à effet de serre, et en particulier sur les milieux marins.

L’acidification des océans menace dès maintenant le cinquième des récifs coralliens du monde, précise l’UICN. « Les humains ne sont pas les seuls concernés, plusieurs des espèces les plus connues prennent le choc à cause de nos émissions de CO2 », précise Wendy Foden, co-auteur du rapport "Espèces et changement climatique". Parmi les espèces en danger, l’ours polaire est sans doute la plus emblématique. Mais elle est loin d’être la seule. L’UICN constate que le réchauffement climatique a pour effet de révéler combien les écosystèmes reposent sur des équilibres précis.
Le koala est un exemple révélateur. Cet animal a les capacités pour résister à une hausse des températures de quelques degrés, mais ce n’est pas le cas de l’eucalyptus, sa nourriture. Lorsque la température augmente, les qualités nutritives de l’eucalyptus diminuent.
Dans le domaine marin, les exemples sont nombreux. 48% de la faune corallienne est menacée. C’est notamment le cas du poisson-clown. L’acidification de l’océan perturbe son odorat, ce qui nuit à sa capacité de trouver son hôte, l’anémone.

Le moment d’agir

Dans les mers plus froides, le saumon est menacé par la hausse de la température de l’océan, qui diminue le niveau de l’oxygène dans l’eau.
Pour les tortues marines, la hausse de la température a une influence sur la répartition des sexes à la fécondation : la part des mâles diminue, ce qui est un souci pour la survie à long terme de l’espèce. De plus, la hausse du niveau des mers et celle de la fréquence des cyclones menacent les lieux de nidification de la tortue luth.
« Les citoyens ne sont pas sans pouvoirs pour stopper ces pertes tragiques », indique Simon Stuart, responsable de la Commission de l’UICN sur la survie des espèces, « ils peuvent réduire leurs émissions de CO2 et affirmer leur soutien pour une action forte de la part de leur gouvernement pour changer le sombre pronostic auquel nous faisons face ».
Le climat ne condamne pas ces espèces à l’extinction, mais c’est la rapidité du changement climatique qui est la menace pour les espèces en danger, car le temps est trop court pour s’adapter.


An plis ke sa

• 150% d’augmentation de l’acidité des océans
Hier, l’UICN a tenu une conférence de presse, le jour de la publication du résultat d’une importante étude. Selon la Convention pour la Biodiversité et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, l’acidité des océans pourrait augmenter de 150% d’ici 2050. Cela serait une situation sans précédent depuis 20 millions d’années. L’étude rappelle que les océans absorbent le quart des émissions de gaz à effet de serre, ce qui explique l’augmentation de cette acidité. Et selon les auteurs de l’étude, il faudrait des dizaines de milliers d’années pour que la situation revienne à la normale. « L’acidification des océans est irréversible et des dommages considérables aux écosystèmes peuvent être évités uniquement par une rapide et significative diminution des émissions de CO2 », indique Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif de la Convention pour la Biodiversité.

• Le beluga deviendra-t-il le "dodo du Pôle Nord" ?
Pour sa part, le beluga n’est pas physiologiquement perturbé par la hausse des températures. Mais cet animal polaire est une proie facile pour les prédateurs, dont l’être humain. Pour se protéger, il utilise donc des refuges situés sous la glace de la banquise. Si les glaces du Pôle Nord disparaissaient, alors le beluga serait définitivement vulnérable, et pourrait connaître en quelques décennies le même sort que les oiseaux géants qui peuplaient La Réunion et l’île Maurice lors de l’arrivée des premiers navigateurs.


Deux ans après le message de La Réunion

En juillet 2007, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature avait co-organisé avec la Région Réunion une conférence internationale sur le changement climatique et la biodiversité. Cette conférence avait souligné la vulnérabilité des îles aux conséquences de ces brusques changements, et elle s’était conclue sur "Le message de La Réunion", déclaration appelant au développement de stratégies gagnant-gagnant conjuguant mesures d’atténuation du changement climatique et protection de l’environnement. Lors de cette rencontre, Paul Vergès avait proposé que l’ensemble des îles puissent atteindre l’autonomie énergétique en 2050. Deux ans plus tard, le Groupe ad-hoc de suivi de la coopération sur le long terme de la Convention-cadre sur les changements climatique propose une réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le monde pouvant aller jusqu’à 95% d’ici 2050, autrement dit une quasi-autonomie énergétique.


http://www.temoignages.re/changement-climatique.html

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