Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) met en évidence une série de conséquences sur l’être humain et son environnement. En effet, insécurité alimentaire, pénurie d’eau, déplacements massifs de populations, risques de conflits, des problèmes que les dirigeants du monde devront régler en commun.
Les sécheresses plus intenses touchent déjà La Réunion. Ce que montre le Grand-Etang à sec l’an dernier. (photo Toniox)
Les experts du GIEC ont assuré que « la probabilité d’impacts graves, étendus et irréversibles s’accroît avec l’intensification du réchauffement ». Cela se traduit par des températures de plus en plus fortes, une diminution importante des ressources en eau, en matières premières et en poissons.
Vers une pénurie alimentaire mondiale
« Tous les aspects de la sécurité alimentaire sont potentiellement affectés », affirme le texte, comme l’accès aux ressources et la stabilité des prix, dans un contexte où la demande mondiale va augmenter, avec la hausse démographique. Les productions de blé, maïs et riz devraient être affectées avec une hausse locale du thermomètre de 2 °C par rapport aux niveaux de la fin du 20ème siècle.
La carte des zones de pêche se modifiera, avec des espèces marines plus nombreuses dans les latitudes moyennes et hautes, et moindre dans les zoner tropiques avec « de forts taux d’extinction au niveau local ». Pour le GIEC, la situation sera d’autant plus grave pour les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud, ainsi que les territoires insulaires.
D’ici à la fin du 21ème siècle, le GIEC prévoit une baisse globale des ressources des océans, avec ou sans le réchauffement. A noter également, la crainte d’une réduction « significative » des eaux de surface et souterraines dans la plupart des régions subtropicales sèches, avec des impacts attendus sur la qualité de ces eaux, a expliqué le journal Le Monde. Les pénuries d’eau devraient se faire sentir en Afrique, en Asie et dans le sud de l’Australie. Une « pression potentiellement accrue » sur les ressources disponibles se ferait sentir en Europe et en Amérique du Nord.
Le changement climatique va « ralentir la croissance économique, rendre plus difficile la réduction de la pauvreté », notamment dans les villes, selon le rapport. A un an du bilan des Etats membres des Nations Unies sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement, dont l’éradication de la pauvreté est l’objectif n°1, l’annonce du GIEC pourrait remettre sur la table des négociations la lutte contre la pauvreté. D’autant plus avec la hausse de la démographie qui est impactée par les changements climatiques.
Des points de tension à venir
Les changements climatiques accroissent les déplacements de population, pouvant entrainer des « risques de conflit violent » avec « une aggravation des facteurs classiques que sont la pauvreté et les chocs économiques ». Ces conflits entre Etats tournent autour des ressources en eau et en aliments de plus en plus rares.
La hausse démographique et les changements climatiques ont un impact sur la santé dans de nombreuses régions, spécialement les pays en développement, en raison de l’augmentation des vagues de chaleur intense, d’une mauvaise nutrition ou des maladies liées à la contamination de l’eau ou de la nourriture. Le GIEC parle d’une « modification de la géographie des maladies dues aux changements du régime des pluies et des températures », en Afrique.
Les inondations et l’érosion vont de plus en plus affecter les zones côtières et les basses terres avec la hausse du niveau de la mer. D’ailleurs, le nombre de personnes touchées va considérablement augmenter avec les crues majeures, notamment dans les aires urbaines d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine, où « l’urbanisation massive augmente les risques d’inondations ».
Enfin, l’extinction d’espèces terrestres et marines est en jeu car beaucoup « ne seront pas capables de se déplacer suffisamment rapidement pour trouver des climats plus adaptés » après le changement climatique. De plus, des écosystèmes marins cruciaux, comme ceux des pôles et les barrières de corail, sont particulièrement exposés à l’acidification des océans.