Protéger la population du changement climatique

Un fonds climat face à l’urgence climatique à La Réunion

5 mars 2016, par Manuel Marchal

Pour le PCR, c’est maintenant qu’il faut discuter des mesures sur l’urgence climatique à La Réunion. Le Parti communiste réunionnais déplore que la protection de la population face aux effets du changement climatique ne figure pas dans les débats sur les orientations budgétaires des collectivités. Il appelle les élus à se ressaisir et rappelle plusieurs propositions pour La Réunion : plan d’éradication des 500 radiers submersibles et l’endiguement de toutes les rivières. Le financement proviendrait d’un Fonds climat réunionnais, qui pourrait être éligible à une partie des 100 milliards de dollars annuels du Fonds mondial pour l’adaptation au changement climatique.

Maurice Gironcel et Ary Yée Chong Tchi Kan, secrétaires généraux du PCR.

Le PCR insiste sur les conséquences de l’Accord de Paris adopté en décembre dernier par plus de 190 pays représentés à la COP 21. Les États sont en train de ratifier le traité, et en avril à New York aura lieu une signature collective. « Ce sera le grand moment », affirme Ary Yée Chong Tchi Kan. Pour que le document devienne plus contraignant, deux conditions sont nécessaires. Tout d’abord la signature de 55 % des États parties à la Convention-cadre sur le changement climatique, et ensuite les signataires doivent représenter au minimum 55 % des émissions de gaz à effet de serre.

L’adaptation pas dans les orientations budgétaires

L’accord de Paris est un engagement pour que la hausse de la température ne dépasse pas 2 degrés. Il ne concerne pas seulement les États, car il « appelle les collectivités, les entreprises et les citoyens à s’engouffrer dans la brèche », précise le secrétaire général du PCR.

Le Parti communiste réunionnais fait le lien entre cette actualité mondiale et deux réalités à La Réunion : les intempéries et le débat sur les orientations budgétaires des collectivités. Ces dernières ne prennent pas en compte l’urgence climatique. Ces problèmes n’auront pas de traduction budgétaire. Le PCR lance une alerte maximale pour prendre en compte cette urgence. C’est notre part de responsabilité vis-à-vis des autres pays et des générations futures, explique Ary Yée Chong Tchi Kan.

Il rappelle les intempéries de ces derniers jours. À Saint-André, à l’Etang Salé, Saint-Louis, Saint-Joseph, c’était des routes coupées, des écoles fermées. Tout cela à cause de fortes pluies. Heureusement que ce n’était pas un cyclone.

Car selon la Direction régionale à l’environnement, l’aménagement et au logement (DEAL), 25 % de la population vit dans les zones à risque.

500 radiers submersibles à éradiquer

Le PCR rappelle quelques propositions. Il demande un plan d’éradication des 500 radiers submersibles. « Cela peut être fait rapidement et pas cher, avec la technique du pont Bellay ou des buses ». Le PCR note que cela créera 500 chantiers, soit un coup de pouce au BTP et des emplois. Car à chaque forte pluies, les mêmes scènes se répètent, comme la fermeture du radier du Ouaki.

Les inondations sont dues également au débordement des ravines et à une évacuation incorrecte. D’où la proposition du PCR d’un plan d’endiguement des ravines, et d’entretien des canaux d’évacuation.

« Voilà une application concrète dans le cadre du grand service de l’environnement », précise Ary Yée Chong Tchi Kan. Il s’agit de former des personnes pour s’occuper en permanence du curage des canaux d’évacuation et des ravines.

Fonds climat géré par un Comité réunionnais

De plus, la montée du niveau de la mer se fait dans des proportions plus rapide que prévu.

Les zones inondables sont connues, c’est pourquoi le PCR fait part de sa préoccupation que ce sujet ne figure dans les orientations budgétaires.

Pour financer ces travaux, le PCR propose la création d’un Fonds climat à La Réunion, géré par un Comité représentant les acteurs concernés. Ce fonds pourrait bénéficier d’une mesure décidée lors de la COP21.

L’Accord de Paris demande aux États et population de donner les mesures qu’ils prendront pour ne pas dépasser 2 degrés. D’où des évaluations tous les 5 ans. En 2020, les discussions porteront sur le fonds mondial d’adaptation au changement climatique. Les pays riches contribuent à cette dotation à hauteur de 100 milliards de dollars. L’argent doit être réparti entre les pays en voie de développement qui subissent les effets du changement climatique. Le PCR appelle à se préparer pour que La Réunion soit éligible dans ce Fonds mondial, car « de qualité de nos projets pourra dépendre l’accès à ce fonds ».

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