Conférence sur le climat à Vienne

Un pas vers un nouveau pacte contre le réchauffement climatique

4 septembre 2007, par Sophie Périabe

La semaine dernière, 158 États ont participé à la conférence sur le climat sous l’égide des Nations Unies à Vienne. Objectif : trouver un accord de principe sur un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Après d’ultimes négociations vendredi, un accord a enfin été trouvé. Ce texte devrait servir de base de travail aux ministres de l’Écologie des pays concernés, qui participeront à un Sommet international sur le climat qui se tiendra en décembre à Bali, en Indonésie. Cette prochaine conférence à Bali lancera officiellement les négociations sur un nouveau traité de lutte contre le réchauffement climatique, pour l’après 2012, lorsque le Protocole de Kyoto signé en 1997 aura expiré.

En prélude à la conférence de l’ONU sur le climat, qui doit se tenir à Bali, en Indonésie, du 3 au 14 décembre prochains, un millier de représentants des gouvernements, de l’industrie, des organisations environnementales et des instituts de recherche se sont réunis à Vienne durant cinq jours pour tenter de définir les moyens d’accélérer la lutte contre les changements climatiques au-delà de 2012, c’est-à-dire pour la deuxième phase du Protocole de Kyoto (2013-2017).
Lors de cette réunion, Greenpeace a rappelé aux gouvernements que le monde attend de sérieux progrès en faveur de lutte contre les changements climatiques, et selon Karine Gavand, de Greenpeace France, « la réunion de Vienne va donner le ton des négociations à venir. Selon ce qui se décide, nous saurons si nous sommes sur la bonne voie ou si la volonté politique fait défaut ».
Même si le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Russie et la Suisse étaient pointés du doigt par les organisations de défense de l’environnement pour leur opposition à un projet d’accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, un protocole d’accord a été signé vendredi dernier à Vienne.
La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) prévoyait un objectif de baisse de 25% à 40% des émissions d’ici 2020 par rapport à leur niveau de 1990. Une réduction qui permettrait de prévenir les effets les plus catastrophiques du réchauffement.
De son côté, l’Union Européenne s’est déjà engagée à réduire leurs émissions de 20% à cette date.
En France, d’ici à la conférence de Bali, le Grenelle de l’environnement fera office de test pour le gouvernement, qui doit désormais prendre les mesures qui lui permettront de respecter son engagement en faveur du “facteur 4”, c’est-à-dire une division par 4 des émissions françaises à l’horizon 2050.
Ne pas réduire les émissions d’au moins 30% d’ici 2020 condamnerait des millions de personnes à la maladie, des pénuries d’eau et à la misère notamment dans les pays en développement, expliquait un responsable de Greenpeace International.
Les objectifs définis pour 2020 ne sont pas contraignants, mais ils sont destinés à montrer la bonne volonté des pays industrialisés dans le domaine de la réduction des émissions et à lancer un signal fort en direction des pays en voie de développement.
« Ces conclusions montrent ce que les pays industrialisés doivent accomplir pour faire preuve de leadership, a néanmoins fait valoir Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Cette réunion a mis la conférence de Bali sur les rails », a-t-il ajouté.

Sophie Periabe


L’épineuse question de l’élargissement de Kyoto

Autre point à l’agenda de Vienne : les discussions sur l’élargissement de la Convention-cadre des Nations Unies sur le climat. Aujourd’hui, dans le cadre du Protocole de Kyoto, seuls certains pays industrialisés sont liés par un accord contraignant. « Il est impératif que d’autres nations entrent dans le processus, comme l’Australie ou les États-Unis, mais aussi les nouveaux pays industrialisés tels que le Mexique, la Corée du Sud et l’Arabie Saoudite, explique Karine Gavand, de Greenpeace France. Quant aux pays en développement en phase d’industrialisation rapide, comme la Chine, le Brésil, la Malaisie ou l’Afrique du Sud, il va falloir développer des outils incitatifs pour les impliquer dans le Protocole de Kyoto ».

S. P.


Ce que Greenpeace préconise

Pour maintenir l’augmentation globale des températures moyennes en dessous de 2° C et pour que les gouvernements honorent leurs engagements, il faut que les émissions de gaz à effet de serre soient réduites d’au moins 50% d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 1990, à l’échelle mondiale ; ce qui implique pour les pays développés une réduction d’au moins 30% d’ici à 2020 par rapport aux niveaux de 1990 et d’au moins 80% d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 1990.

S. P.


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