Un rapport de l’ONU assure que le réchauffement s’accélère

7 novembre 2022

Si les projections pour 2022 se confirment, les huit années de 2015 à 2022 seront les plus chaudes jamais enregistrées, s’est alarmée ce 6 novembre l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un rapport qui tient plus d’une "chronique du chaos climatique".

"Alors que la COP27 commence, notre planète envoie un signal de détresse", a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans un message vidéo diffusé à Charm el-Cheikh.

Cette "chronique du chaos climatique" montre "tellement clairement que le changement se produit à une vitesse catastrophique, dévastant les vies sur tous les continents", a-t-il ajouté. Ce dernier a appelé les pays à y répondre par des "actions ambitieuses et crédibles" durant les deux semaines de cette conférence sur le climat en Egypte.

Avec une température moyenne estimée de 1,15°C supérieure à celle de l’ère préindustrielle, l’année 2022 devrait se classer "seulement" à la cinquième ou sixième place de ces années les plus chaudes, en raison de l’influence inhabituelle, pour une troisième année consécutive, du phénomène océanique La Niña qui entraîne une baisse des températures.

"Mais cela ne renverse pas la tendance de long terme ; c’est seulement une question de temps avant qu’il y ait une nouvelle année plus chaude", a insisté l’OMM, agence spécialisée de l’ONU.

Selon une évaluation définitive en 2023 faite par l’organisation, "les huit années de 2015 à 2022 seront probablement les huit années les plus chaudes enregistrées". La température moyenne sur la décennie 2013-2022 est estimée à 1,14°C au-dessus de celle de l’ère préindustrielle, contre 1,09°C sur la période 2011-2020.

L’Accord de Paris (COP15) sur le climat devrait limiter le réchauffement bien en dessous de 2°C, si possible 1,5°C. Alors que la science a prouvé que chaque dixième de degré multiplie les événements météorologiques extrêmes, cet objectif le plus ambitieux de +1,5°C est devenu l’objectif à "maintenir en vie".

"Les concentrations de CO2 dans l’atmosphère sont tellement élevées que l’objectif de 1,5°C (...) est à peine du domaine du possible", a commenté le directeur de l’OMM, Petteri Taalas.

"C’est déjà trop tard pour de nombreux glaciers et la fonte va se poursuivre pendant des centaines voire des milliers d’années, avec des conséquences majeures sur l’approvisionnement en eau", a-t-il ajouté.

Concernant l’élévation du niveau des océans, principalement liée à la fonte des calottes glaciaires., il est aussi à un "record" en 2022, avec une hausse de 10 mm depuis janvier 2020, soit 10% de la hausse enregistrée depuis le début des mesures par satellite il y a près de 30 ans. De plus, le rythme d’élévation a doublé depuis 1993.

D’ailleurs, la planète a été victime en 2022 d’une avalanche d’événements extrêmes, des inondations historiques au Pakistan aux canicules répétées en Europe, en passant par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique.

"Nous savons que certains de ces désastres, les inondations et la chaleur au Pakistan, les inondations et les cyclones dans le sud de l’Afrique, l’ouragan Ian, les canicules extrêmes et la sécheresse en Europe n’auraient pas été aussi graves sans le changement climatique", a indiqué Friederike Otto, climatologue à l’Imperial College de Londres.

"S’il y a bien une année où il faut réduire en lambeau et brûler les œillères qui empêchent l’action climatique, c’est celle-là", a ajouté Dave Reay, de l’Université d’Edimbourg.


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