Conférence sur le climat à Bali

Une conférence capitale pour l’avenir de la planète

6 décembre 2007, par Sophie Périabe

La communauté internationale est réunie pour deux semaines face au péril climatique en Indonésie, pays comptant parmi les gros émetteurs de CO2 et menacé directement en cas de montée des océans. Les attentes du public sont grandes, comme partout dans le monde.

Pour lancer cette conférence, l’Australie a offert un engagement de poids, en annonçant qu’elle ratifiait le protocole de Kyoto. La décision de Kevin Rudd, le nouveau Premier ministre travailliste, a été lue en début de conférence par son représentant à Bali. Après onze ans de pouvoir conservateur, le nouveau gouvernement australien issu des Législatives du 24 novembre tient les promesses du candidat. Désormais, les Etats-Unis reste le seul grand pays développé à ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto.
« Action et vite » demandent les environnementalistes. Durant deux semaines, la conférence de Bali espère définir un plan de bataille pour prolonger le protocole de Kyoto qui expire en 2012. L’enjeu est d’importance car actuellement, les émissions de gaz à l’échelle de la planète approchent des niveaux records. Les scientifiques recommandent de les diviser par deux d’ici à 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés.
Si des premières décisions techniques ont été annoncées mardi à la conférence de Bali sur le climat, nations industrialisées et pays en voie de développement ont du mal à trouver des points d’accord.
Deux décisions importantes ont déjà été prises, a indiqué mardi le secrétaire exécutif de la Convention climat de l’ONU, Yves de Boer.
La première est la création d’un groupe de travail chargé de concevoir le cadre et le calendrier des négociations climatiques après Bali.
La seconde décision technique est de permettre à l’un des deux organes subsidiaires permanents de la Convention climat de vérifier la bonne réalisation des transferts de technologies. Ces technologies permettent par exemple à des centrales thermiques de réduire leurs émissions de CO2.
« C’est très important que ce problème soit traité », a déclaré Yves de Boer, car « les pays en voie de développement ont l’impression que les pays riches n’agissent pas assez pour transférer leurs technologies ».
Le Bangladesh, dévasté en novembre par un cyclone qui a fait plus de 3.000 morts, a insisté sur l’importance d’une action immédiate.
« Ce que nous subissons en ce moment au Bangladesh correspond exactement aux prédictions des experts du changement climatique », a déclaré Mozaharul Alam, du Centre d’études avancées du Bangladesh.
« Ce n’est pas que cela va se passer, le Bangladesh est d’ores et déjà confronté à ces problèmes », a-t-il ajouté.
L’Union européenne (UE), quant à elle, a répété des engagements déjà formulés.

La Chine, plus gros pollueur de la planète en 2009

Le Japon et le Canada ont été critiqués en marge de la conférence climat de Bali par des ONG qui reprochent aux deux nations industrialisées de traîner les pieds sur le thème des réductions contraignantes d’émissions des gaz à effet de serre (GES). « Nous sommes quelque peu préoccupés par la position du Japon et du Canada. Leurs propositions ne viennent assurément pas renforcer les fondations du protocole de Kyoto », a déclaré Angela Ledford Anderson, de l’ONG américaine National Environment Trust.
Tokyo et Ottawa ont ratifié le protocole de Kyoto, mais peinent tous les deux à respecter les objectifs prévus par le texte. Le Premier ministre canadien Stephen Harper, à l’issue du récent sommet du Commonwealth, avait estimé que l’erreur du protocole de Kyoto avait été d’imposer des cibles contraignantes de réduction des GES à un nombre limité de pays, mais pas aux plus grands pollueurs comme l’Inde, la Chine et les Etats-Unis.
Justement, la Chine sera en 2009 le plus gros pollueur de la planète, devant les Etats-Unis.
Mais le pays n’a pas pour autant l’intention d’annoncer une révolution “verte” à Bali, Contrairement aux pays industrialisés, le géant asiatique n’est pas tenu par le protocole de Kyoto à des objectifs chiffrés d’économies et de réductions d’émissions, car les pays en développement ne sont pas soumis à des mesures contraignantes. C’est tout l’argument dont se sert Pékin, pour qui la priorité actuelle, c’est l’expansion dans tous les domaines.
Toutefois, la Chine ne renie pas ses responsabilités en la matière, et son approche pourrait même être assez agressive, selon les experts. Le gros défi chinois, c’est le charbon. Tout tourne autour de la houille, 70% de la production d’énergie du pays, hyper polluante. Le pays s’est lui-même fixé des objectifs ambitieux, pour l’instant non atteints. Energies renouvelables, panneaux solaires, fermes éoliennes, barrages gigantesques. Les initiatives existent, mais suffiront-elles ?

SP
(Avec AFP)


Les émissions de CO2 en Calédonie en hausse

Le fort développement de l’industrie métallurgique de nickel inquiète les écologistes en Nouvelle-Calédonie, qui redoutent une augmentation des émissions de CO2, déjà à un niveau record.
A l’occasion de la journée mondiale contre le réchauffement climatique, EPLP (Ensemble Pour La Planète) qui regroupe une vingtaine d’associations, organise samedi à Nouméa une journée de sensibilisation.
Dans le cadre de l’important développement métallurgique en cours en Nouvelle-Calédonie, qui détient environ 25% des réserves mondiales de nickel, trois nouvelles centrales thermiques au charbon sont en projet.
Actuellement, selon l’association, la production de CO2 par habitant est de 12 tonnes par an en Nouvelle-Calédonie, soit un niveau très élevé, équivalent au double de la Métropole.
Bien que la France ait ratifié le Protocole de Kyoto, sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la Nouvelle-Calédonie en a été explicitement exclue.
La Nouvelle-Calédonie, malgré des potentiels en énergies renouvelables, dépend à 80% des énergies fossiles pour sa production d’électricité.
A elle seule, l’usine métallurgique SLN (Société Le Nickel) consomme 67% de l’électricité produite en Nouvelle-Calédonie, indique EPLP dans un communiqué.
L’association écologique préconise, à l’instar de ce qui a été fait à La Réunion, la définition d’un plan de maîtrise de la consommation d’énergie et de développement des énergies renouvelables, ainsi que des “compensations” de la part des industriels émetteurs de CO2.


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