Conférence sur le Climat

Une déception en perspective à Cancún

2 décembre 2010, par Céline Tabou

Comme à Copenhague, l’intransigeance de l’Occident est en train de faire échouer le sommet de Cancun sur le Climat. Or, un nouvel échec ne pourra qu’accentuer la difficulté dans la recherche de solutions.

La Conférence de Cancún sur le climat vient d’ouvrir ses portes lundi, et les experts admettent qu’elle risque d’être une nouvelle déconvenue. Les anciennes divisions refont surface, malgré l’espoir de la signature d’un accord.
Un an après l’échec du sommet de Copenhague, la communauté internationale va tenter de se mettre d’accord sur des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. En plus du peu d’enthousiasme suscité par la poursuite des négociations, les vieilles tensions entre les pays riches et les pauvres refont surface, notamment sur le plan visant à réduire le réchauffement global de la planète.
Mais les deux camps ont réaffirmé leur intention de parvenir à un « paquet équilibré » sur le sujet. « Un paquet équilibré signifie des choses très différentes pour les pays développés et ceux en voie de développement », estime Tim Gore, de l’ONG humanitaire Oxfam, cité par "Le Point.fr". Selon lui, le risque est de voir certaines nations prendre les discussions en otage pour favoriser leurs objectifs.
Les États-Unis et l’Union européenne mettent la pression sur les pays en voie de développement comme la Chine et l’Inde, pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 et « une plus grande supervision de leurs actions ».
« Toutes nos exigences ne trouvent pas satisfaction dans les documents actuels », a déclaré le Belge Peter Wittoeck, qui conduit la délégation des Vingt-Sept de l’Europe à Cancún. « Mais nous pensons qu’un accord est possible ».

Contrôle des émissions de gaz à effet de serre (GES)

Depuis la convention-cadre sur les changements climatiques, adoptée en 1992, les États n’ont pas eu les mêmes obligations. Seule une quarantaine de pays développés sont tenus de déclarer annuellement leurs niveaux d’émissions. Aujourd’hui, les pays riches remettent en cause leurs obligations et pointent du doigt les grandes puissances émergentes. « Je peux vous garantir que la question va faire débat », a déclaré Artur Runge-Metzger, négociateur de la délégation de l’Union européenne qui avait participé également à la conférence de Copenhague.
L’Union européenne propose que les émissions des pays en développement soient soumises à une supervision internationale, sans être pour autant pénalisables. L’objectif de cette conférence est de limiter à 2 degré Celsius la hausse moyenne de la température de la planète. D’autant plus que l’année 2010 est en passe de devenir l’une des années les plus chaudes, sinon la plus chaude.

Céline Tabou

Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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