Changement climatique
Une sécheresse exceptionnelle qui doit nous obliger à repenser notre rapport à l’eau
/ 2 décembre 2020
La Réunion connait une sècheresse exceptionnelle. C’est la matérialisation dans notre quotidien des effets du changement climatique. L’eau c’est la vie, mais à la Réunion nous devons la considérer comme une ressource rare et non plus comme une ressource abondante.
La Réunion connait une sècheresse exceptionnelle. C’est la matérialisation dans notre quotidien des effets du changement climatique. L’eau c’est la vie, mais à la Réunion nous devons la considérer comme une ressource rare et non plus comme une ressource abondante.
« Le bilan cumulé de la saison des pluies 2019/2020 et de la saison sèche en cours est déficitaire dans le Sud-Ouest et le littoral Sud et exceptionnellement déficitaire dans les hauts du Sud-Ouest, l’Ouest, le Nord, l’Est et les hauts du Nord-Est.
La saison sèche actuelle, de mai à octobre, est classée au second rang des saisons les plus déficitaires enregistrées par Météo-France depuis 49 ans. Les prévisions météorologiques pour les prochaines semaines ne sont pas favorables.
L’absence de pluies affecte les cours d’eau de l’Est et du Nord qui ont vu leur débit chuter à des niveaux exceptionnellement bas. Le niveau de la ressource souterraine est en baisse sur tout le territoire et particulièrement dans l’Est et le Nord. » extrait du rapport du comité sécheresse.
Mais nous ne devons pas nous attendre à ce que les choses entrent à la normal. Nous devons au contraire nous préparer à changer de paradigme pour la gestion de cette ressource devenu rare. Le dît comité prend des mesurettes, interdiction de lavage de voiture, de remplissage de piscine, ou de nettoyage à grande eau des voies publics. En matière de démagogie nous allons très loin. Quelle est l’impact sur la ressource en eau de ces mesures ? On doit être dans l’ordre du ridicule.
Mais pour se préparer à cette vague de sécheresse, il nous fait refonder notre relation à l’eau.
Une gestion mutualisée de la ressource, de la distribution
Aujourd’hui la compétence est diluée entre de multiples acteur que ce soit comité de bassin, office de l’eau, fermier et autres. Mais les réseaux ne sont pas interconnectées.
Peux t on imaginer un réseau électrique géré par des multiples acteurs sur un même territoire et non interconnectée les uns aux autres. Ce mode de gestion déresponsabilisée ne peut plus durer. La ressource étant devenu rare, il faut un pilotage centralisé et pour le consommateur final, un seul prix.
Mais la priorité des priorité est d’améliorer le rendement des réseaux d’eau. Entre 30 et 40 % de l’eau prélevé dans la ressource est perdus dans le réseau. Avec une perte ramenée à 20%, nous n’aurions pas connu d’épisode de coupure d’eau. Déjà donnons-nous comme objectif un véritable plan Marschall de rénovation des canalisations.
Une modification des usages
On différencie plusieurs types d’eaux, l’eau potable les eaux grises et les eaux noires. L’eau potable est une eau qui a eu un traitement permettant une consommation humaine. Les eaux grises sont des eaux usées domestiques faiblement polluées (par exemple eau d’évacuation d’une douche ou d’un lavabo)1 et pouvant être utilisées pour des tâches ne nécessitant pas une eau absolument propre, par exemple l’évacuation des excréments ou le nettoyage d’un véhicule. Les « eaux noires », en écologie et dans l’industrie, sont l’autre nom donné aux « eaux vannes », c’est-à-dire aux eaux usées contenant notamment matières fécales et urine, qui doivent recevoir un traitement particulier avant toute réutilisation ou tout rejet dans l’environnement.
Mais nous ne sommes connectée qu’à de l’eau potable qui est transporté pour tous les usages. Est-il vraiment nécessaire de mettre dans les toilettes de l’eau de qualité de consommation. Idem est-il nécessaire d’arroser ses fleur avec de l’eau potable. Il nous faut repenser la consommation ménagère de l’eau et de repenser l’utilisation au sein d’un logement.
L’usage de l’eau et sa gestion doivent évoluer selon les contraintes que nous fais subir le changement climatique. Mais plus qu’une charge supplémentaire, c’est un levier important de la reprise économique. Imaginons seulement la quantité de travail que cela représente pour les travailleurs du BTP et les artisans. A l’identique de l’énergie, une politique nouvelle de l’eau doit être défini et mise en œuvre.
David Gauvin