UNICEF : Les enfants pauvres seront les principales victimes du changement climatique

2 mai 2008

D’après un rapport de l’UNICEF publié mardi, les enfants les plus pauvres du monde seront les victimes les plus vulnérables et les plus paradoxales du changement climatique. Ainsi, ceux qui auront le moins contribué au changement climatique seront ceux qui en souffriront le plus.

Des millions d’enfants faisant partie des plus pauvres du monde seront les victimes les plus vulnérables et les plus involontaires du changement climatique causé par le monde développé et riche, d’après un rapport des Nations Unies publié mardi et appelant à une action urgente.

Le rapport de l’UNICEF, intitulé “Notre climat, nos enfants, notre responsabilité”, calculait les actions effectivement prises dans le cadre des Objectifs de Développement du Millenium visant à diviser par deux le taux de pauvreté d’ici 2015. Le rapport de l’UNICEF a découvert des échecs dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’égalité des sexes et de la survie.

« Il est clair qu’un échec pour résoudre le problème du changement climatique est un échec en termes de protection des enfants », a déclaré le Directeur de l’UNICEF britannique, David Bull.
« Ceux qui ont le moins contribué au changement climatique - les enfants les plus pauvres du monde - en souffrent le plus », a-t-il ajouté, soulignant le paradoxe.

Le rapport de l’UNICEF indique que le changement climatique pourrait être à l’origine de 40.000 à 160.000 décès d’enfants supplémentaires chaque année en Asie et en Afrique sub-saharienne, du fait d’une croissance économique réduite.

Le rapport de l’UNICEF ajoute que si les températures augmentent de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, près de 200 millions de personnes dans le monde seront confrontées à la famine. Elles seront 550 millions à en souffrir si les températures augmentent de 3°C.

Le rapport affirme par ailleurs que les dégâts économiques liés au changement climatique forceront les parents à retirer leurs enfants des écoles - le seul endroit où beaucoup d’entre eux sont assurés d’avoir au moins un repas par jour - pour aller chercher de l’eau et du carburant à la place.

Les changements environnementaux liés au changement climatique étendront également la portée des maladies mortelles telles que la malaria, qui tue déjà 800.000 enfants par an et est désormais signalée dans des zones qui n’étaient auparavant pas affectées.

Les scientifiques prédisent que les températures moyennes mondiales augmenteront d’entre 1,6°C et 4,0°C au cours de ce siècle à cause des émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion d’énergies fossiles pour l’électricité et le transport. Ces changements climatiques provoqueront des inondations, des famines, de violentes tempêtes et des sécheresses.

Des efforts sont faits pour parvenir à un accord international qui permettrait de garantir que les températures internationales n’augmentent pas de plus de 2,0°C.

Mais certains écologistes disent qu’une augmentation de 2,0°C est inévitable quelles que soient les mesures qui sont prises aujourd’hui, en partie parce que des nations comme la Chine ne peuvent pas arrêter de brûler du dioxyde de carbone.

La Chine, qui possède de vastes réserves de charbon et une économie qui croît de 10% par an, devrait dépasser les Etats-Unis et devenir le plus grand émetteur au monde de gaz à effet de serre alors qu’elle ouvre une nouvelle centrale électrique au charbon par semaine.

Les nations en développement, qui sont sous pression de signer de nouvelles réductions sur les émissions de dioxyde de carbone à la fin de l’année prochaine, disent qu’elles n’ont pas à maintenir la pauvreté dans leur pays quand le problème a été causé par le monde développé et riche.


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