80 % des communications rétablies

Vanuatu : la pénurie d’eau et de nourriture menace

27 mars 2015, par Céline Tabou

Après le passage du cyclone Pam dans les îles du Vanuatu, l’urgence a été de rétablir le réseau de communications de l’archipel. Celui-ci est depuis mercredi 25 mars rétabli à 80 %, selon les deux opérateurs locaux, Télécom Vanuatu et Digicel. Ainsi, les secours pourront connaitre l’étendue des dégâts humains et matériels et les familles pourront appeler leurs proches.

Deux semaines après le passage du cyclone, le rétablissement des communications permet seulement de commencer à avoir une idée de l’ampleur globale des dégâts. (Photo Care Australia)

En dépit de cette bonne nouvelle qu’est le rétablissement de 80 % des communications, l’archipel est menacé de pénurie alimentaire et d’eau potable. Dans un tel contexte, de nombreuses organisations internationales ont appelé à l’aide pour un montant global de 40,7 millions de dollars, soit 44,4 millions d’euros pour venir en aide aux Vanuatais.

Les moyens de communications rétablis

Les opérateurs ont donc rétabli la quasi-totalité du réseau et tentent désormais d’améliorer leurs installations, en cas de nouvelle catastrophe naturelle. Cependant, Simon Fraser, le PDG de Digicel Vanuatu, a expliqué au quotidien « La dépêche de Tahiti » qu’en cas de cyclone de catégorie 5, il est impossible de préserver les communications : « On avait mis en place un système très résistant avant le passage du cyclone, mais quand un phénomène comme ça se produit, cela détruit tous les sites cellulaires ».

« Par exemple, l’une de nos tours de communication a été complètement détruite à Erromango, jetée à terre, et c’était une tour de communication de 50 mètres de haut, en acier, conçue pour être très résistante. Donc on commence à réfléchir à de nouveaux moyens de rendre le réseau encore plus résistant », a expliqué ce dernier, qui tient maintenant à anticiper de tels phénomènes climatiques.

Autre moyen de communication indispensable, la radio. Celle-ci est utilisée par les autorités pour prévenir la population des risques encourus, et lui indiquer de se réfugier dans des centres d’évacuation. Cependant, le système utilisé a été défaillant, raison pour laquelle les compagnies de téléphonie mobile ont dû avertir les gens par SMS de l’arrivée de Pam.

Depuis le passage de Pam, le réseau radio a été perfectionné, « les émetteurs sont dans un meilleur état qu’avant le cyclone. Lors de nos opérations, on s’est rendu compte que certaines stations ne retransmettaient plus depuis novembre dernier, depuis le début de la saison cyclonique, donc on a restauré l’ensemble des installations. On prépare maintenant un rapport pour le gouvernement vanuatais, avec des recommandations pour améliorer le système », a expliqué le directeur de programme de ABC, Francis Herman.

De nombreux appels aux dons

Le dernier bilan humain provisoire du cyclone Pam, daté du 23 mars, fait état de 11 morts, selon les Nations Unies. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a revu à la baisse son annonce de 44 morts, se fiant désormais aux chiffres des autorités. Ainsi, près de 166.000 personnes ont été affectées sur 22 des 80 îles de l’archipel, soit plus de la moitié de la population du pays. « Les premiers rapports confirment la destruction de 20 à 90 % des maisons, des écoles, des dispensaires, des églises et des cultures sur ces 22 îles », a indiqué l’OCHA.

110 000 personnes sont privées d’eau potable et près de 75 000 personnes ont besoin d’un abri, d’après l’institution qui a lancé un appel aux dons, afin d’obtenir 29,9 millions de dollars. De son côté, la Croix Rouge a demandé 6 millions de dollars pour aider des dizaines de milliers de personnes devenues sans abri à cause du cyclone dans les îles de Tuvalu, Kiribati, Salomon et Papouasie Nouvelle Guinée.

En effet, selon Aurélia Balpe, directrice régionale de la Fédération Internationale de la Croix Rouge et des Sociétés du Croissant Rouge (FICR), « l’attention du monde s’est fortement concentrée sur l’impact du Cyclone Pam sur Vanuatu, mais ces tempêtes ont aussi provoqué des dommages dans les pays voisins ».

Ces derniers ont subi d’importantes inondations côtières, des précipitations importantes et des raz de marée générés par le cyclone. « Il est nécessaire de trouver un meilleur équilibre dans la réponse humanitaire dans la région » a déclaré Aurélia Balpe, ajoutant que « les besoins des autres pays sont peut être d’une ampleur différente, mais ils sont tout aussi importants pour ceux qui sont affectés ».

Risques sanitaire et alimentaire

De son côté, l’UNICEF a lancé un appel pour 4,8 millions de dollars pour aider 82 000 enfants à Vanuatu, ainsi que dans les communautés affectées de Tuvalu, des îles Salomon et de Kiribati. « Les enfants, notamment ceux qui se trouvent dans les îles les plus difficiles à atteindre, sont en grave danger actuellement », a indiqué Karen Allen, représentante de l’UNICEF dans le Pacifique.

Les enfants et les populations sont confrontés à un risque significatif de maladie à cause des inondations, des mauvaises conditions sanitaires et des soins médicaux limités. D’autant plus que l’eau potable vient à manquer, à cause de la contamination de la nappe phréatique et la destruction du système d’électricité nécessaire à l’alimentation du Vanuatu en eau courante. L’ONG « Save the children » avait prévenu une semaine après le passage de Pam que les réserves d’eau potables seront épuisées dans certaines des îles les plus reculées de l’archipel.

Le manque est arrivé, notamment dans le Vanuatu qui est en proie à une grave crise alimentaire et à une pénurie d’eau potable, car l’aide internationale peine à se concerter et se coordonner.

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