Après la Chine et les États-Unis, l’Union européenne sur la voie de ratifier le traité

Vers une entrée en vigueur de l’Accord de Paris

1er octobre 2016, par Manuel Marchal

Le 12 février, les Fidji étaient le premier État à ratifier l’Accord de Paris. 7 mois et demi plus tard, le Conseil européen a autorisé le processus de ratification accéléré du texte adopté en décembre dernier lors de la COP21. Après les décisions favorables de la Chine et des États-Unis, celle des 28 États membres de l’Union européenne ouvre la voie à une application possible des mesures prévues pour lutter contre le changement climatique.

Un groupe de six scientifiques dont Robert Watson, ancien président du GIEC, vient de tirer la sonnette d’alarme. Le réchauffement climatique est en train de s’accélérer. C’est ce qui ressort d’un texte de 8 pages intitulé « La vérité sur le changement climatique ». D’après eux, l’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5 degré, inscrit dans l’Accord de Paris, ne sera pas atteint, et les 2 degrés pourraient même être dépassé si les efforts pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas doublés, voire triplés. Car pour contenir la hausse des températures, il faut réduire de 22 % les émissions de CO2 d’ici 2030, alors que la tendance actuelle tend vers une augmentation de 6 % à la même date.

La référence pour les températures se situe à l’époque pré-industrielle, c’est-à-dire au milieu du 19e siècle. Depuis cette époque, le modèle d’exploitation capitaliste s’est étendu à la planète, pendant que la Terre connaissait une croissance de sa population sans précédent. En conséquence, la température moyenne du globe est déjà supérieure de 1 degré par rapport au niveau de référence.

« Le réchauffement se produit maintenant et beaucoup plus vite que prévu », souligne Robert Watson. Cette nouvelle alerte intervient à un mois de la conférence de Marrakech sur le climat (COP22). Cette réunion internationale de haut niveau sera le moment de discuter de l’application de l’Accord de Paris.

Atteindre 55 pays représentant 55 % des pollutions

Cet accord a été adopté en décembre dernier par les représentants de 195 États. Ce traité international marque la prise de conscience de la nécessité d’agir. Il succède au Protocole de Kyoto, et pour le moment il semble connaître un sort plus favorable. Le Protocole de Kyoto avait en effet été plombé dès le départ par le refus du gouvernement des États-Unis de le ratifier. Aujourd’hui, la donne a changé.

Ce sont les États insulaires qui ont été les premiers à ratifier l’Accord de Paris, les Fidji l’ont fait dès le 12 février. Pour entrer en vigueur, le texte de la COP21 doit recueillir l’aval de 55 États représentant au minimum 55 % des émissions de gaz à effet de serre.

Le 3 septembre, la Chine et les États-Unis ont ratifié l’accord. Ils ont remis les documents au secrétaire général de l’ONU lors du sommet du G8 organisé le lendemain en Chine.

Depuis hier, c’est au tour de l’Union européenne de suivre le mouvement. Le Conseil européen a en effet décidé que les conditions sont réunies pour une ratification accélérée au nom des 28 États membres. Pour que les pays européens puissent intervenir dans les débats concernant l’Accord de Paris à la prochaine conférence de Marrakech prévue à partir du 7 novembre, cette ratification doit être effective sans tarder.

Passer à la vitesse supérieure

Avec le soutien des pollueurs historiques que sont l’Europe et les États-Unis, l’application de l’Accord de Paris est donc sur la bonne voie. Il pourrait donc entrer en vigueur à peine un an après son adoption. Mais pour que les objectifs soient respectés, il faudra passer à la vitesse supérieure en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Cela suppose aller vers une société qui soit capable de se passer des énergies fossiles telles que le pétrole, le gaz et le charbon. La transition vers cette nouvelle civilisation est un des défis de ce siècle.

M.M.

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