Un rapport sur le changement climatique alerte

Vers une hausse dramatique des températures avant la fin du siècle

23 janvier 2013

Un rapport commandé par la Banque mondiale prédit que la température moyenne mondiale risque fort d’augmenter de 4°C dans les années à venir. Cette hausse entraînera notamment des vagues de chaleur extrême, avec des sécheresses catastrophiques, des cyclones plus nombreux et plus violents, ainsi qu’une élévation dangereuse du niveau des mers.
Selon ce rapport, les effets délétères du réchauffement climatique frappent plus durement une bonne partie des régions les plus pauvres de la planète et risquent de saper les efforts et les objectifs de développement.
À La Réunion, comme le préconise depuis de nombreuses années le P.C.R. avec Paul Vergès, une des priorités du développement durable est de prendre des initiatives axées sur l’atténuation et sur l’adaptation, ainsi que sur une « croissance verte et solidaire » et un développement « climato-intelligent », dont parle ce rapport. Qu’en font les responsables politiques au pouvoir ?

« Nous pouvons et nous devons éviter une hausse de 4 degrés. Il faut limiter le réchauffement à 2 degrés » , déclare le président du groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. « Si nous n’agissons pas suffisamment contre le changement climatique, ajoute-t-il, nous risquons de léguer à nos enfants un monde radicalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Le changement climatique est l’un des principaux obstacles auxquels se heurtent les efforts de développement, et nous avons la responsabilité morale d’agir pour le bien des générations futures, et en particulier les plus pauvres ».

Élaboré pour la Banque mondiale par l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) et par Climate Analytics, le rapport a été examiné par des scientifiques de renommée mondiale et intervient avant la parution, en 2013-2014, des prochaines études détaillées du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il fait par ailleurs suite au Cadre stratégique pour le développement et le changement climatique mis au point par la Banque mondiale en 2008 et à son "Rapport sur le développement dans le monde" consacré au changement climatique.

Un appel à l’action urgente

Cette étude offre une synthèse des études scientifiques récentes sur le sujet et une analyse inédite des conséquences du réchauffement. Notamment sur les risques qui pourraient en découler, en particulier pour les pays en développement. Il donne des exemples de changements et de conséquences déjà observables (vagues de chaleur et autres événements extrêmes) ainsi que des projections pour le siècle à venir concernant une variété d’aspects fondamentaux : sécheresses, canicules, élévation du niveau des mers, denrées alimentaires, eau, écosystèmes et santé humaine.

La situation que dépeint le rapport appelle à l’action urgente : même si les pays respectent leurs engagements actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la température moyenne globale, qui dépasse déjà d’environ 0,8°C les niveaux préindustriels, pourrait encore grimper de 4°C d’ici 2100.

Une croissance verte et solidaire

« Ce rapport nous fait prendre conscience du fait que la volatilité climatique actuelle influe sur tout ce que nous faisons, indique Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale chargée du Développement durable. Nous devons redoubler d’efforts pour renforcer notre capacité d’adaptation et de résistance, et pour trouver des solutions aux défis climatiques d’aujourd’hui ».

L’an dernier, la Banque mondiale a doublé son portefeuille de prêts consacrés aux mesures d’adaptation. Elle prévoit de soutenir davantage les initiatives des pays visant à réduire leurs émissions de carbone et à promouvoir une croissance verte et solidaire ainsi qu’un développement climato-intelligent. Qu’en font les élu(e)s et autres responsables politiques de La Réunion au pouvoir pour permettre à notre pays d’aller dans ce sens, notamment après les actions déjà menées par l’Alliance avec Paul Vergès à la Direction de la Région ?

L’élévation du niveau des mers et la route littorale

Selon le rapport de la Banque mondiale, l’élévation du niveau des mers n’a jamais été aussi rapide qu’au cours des deux dernières décennies. Et cette montée des eaux est perceptible dans de nombreuses régions tropicales de la planète.

Ce phénomène s’explique en partie par la fonte de la calotte glacière du Groenland et de l’Antarctique. De fait, la rapide expansion des zones de fonte de la calotte glaciaire du Groenland observée depuis les années 1970 illustre clairement sa vulnérabilité croissante.

En septembre 2012, la superficie de la banquise arctique n’avait jamais été aussi réduite. Selon le rapport, « certains éléments indiquent que la fonte des glaces la plus importante observée au cours des 225 dernières années a eu lieu durant ces dix dernières années ».

« Certains petits États insulaires et des communautés côtières commencent déjà à rechercher sérieusement des solutions, affirme Erick Fernandes, co-directeur de l’équipe d’experts internationaux de la Banque mondiale sur l’adaptation au changement climatique. La nécessité de s’adapter face au changement climatique va s’exacerber, sachant que la population mondiale devrait atteindre les 9 milliards d’habitants en 2050 ».

Face à l’élévation du niveau des mers, que fait la Région Réunion aux mains de l’UMP avec le soutien du PS sinon gaspiller des milliards dans le projet insensé de nouvelle route littorale…
Les effets de l’acidification des océans sur nos coraux

Les récifs coralliens sont extrêmement sensibles aux variations de température de l’eau ainsi qu’à son acidité.

Le rapport de la Banque mondiale nous alerte sur le fait qu’au moment où les températures auront augmenté de 1,4°C dans les années 2030, les récifs coralliens pourraient cesser de se développer, à cause de l’acidification des océans, elle-même due à une hausse de leur concentration en CO2. Et à 2,4°C, les récifs coralliens dans plusieurs zones pourraient commencer à se dissoudre.

Les conséquences en seraient dramatiques aussi bien pour les personnes qui sont tributaires des coraux pour leur alimentation et leur revenu que pour le tourisme et pour la protection des côtes. Quelles conséquences pour La Réunion ? On y pense à la Région ?
Vers une baisse des rendements agricoles et donc une hausse des famines

Une augmentation des températures de 4°C pourrait faire reculer les rendements agricoles, générant des inquiétudes quant à la sécurité alimentaire de demain, souligne le rapport de la Banque mondiale.

Des expériences sur le terrain ont montré qu’au-delà d’un certain seuil, les cultures sont extrêmement sensibles aux températures. Selon une étude citée dans le rapport, d’après les calculs avec les « degrés-jours de croissance » , chaque journée où la température atteint 30°C réduit les rendements de 1% pour une culture pluviale en l’absence de sécheresse.

En outre, les zones touchées par la sécheresse passeraient du taux actuel de 15,4% des surfaces cultivées à environ 44% d’ici 2100.

Les régions les plus fortement affectées au cours des 30 à 90 prochaines années seront vraisemblablement l’Afrique australe, les États-Unis, l’Europe du Sud et l’Asie du Sud-Est. Le rapport prévoit qu’en Afrique, 35% des terres arables deviendront inadaptées à l’agriculture si la température augmentait de 5°C.

La politique agricole menée à La Réunion tient-elle compte de ces données alarmantes ?
Des risques immenses pour les systèmes indispensables à l’humanité

Le rapport de la Banque mondiale identifie plusieurs risques graves liés aux effets délétères sur les ressources hydriques disponibles, surtout en Afrique du Nord et de l’Est, au Moyen-Orient et en Asie du Sud. Les bassins hydrographiques du Gange et du Nil sont particulièrement vulnérables.

En Amazonie, les incendies de forêt pourraient être deux fois plus fréquents d’ici 2050. En cas de réchauffement climatique de 4°C, la planète pourrait perdre plusieurs habitats et plusieurs espèces.

Si le réchauffement climatique mondial approche ou dépasse les 2°C, cela risque de déclencher des éléments de basculement non linéaires, qui affecteraient énormément les écosystèmes, les fleuves, l’agriculture, la production énergétique et les moyens de subsistance. De tels phénomènes viendraient encore renforcer le réchauffement mondial du 21ème siècle et auraient une incidence sur des continents entiers.

D’où l’importance et l’urgence d’actions internationales rapides et coopératives, que le peuple réunionnais pourrait intégrer dans le cadre d’une politique de co-développement régional solidaire.

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