Maison des Civilisations et de l’Unité réunionnaise

23 ’collecteurs’ en quête de patrimoine culturel vivant

8 septembre 2005

La Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise a organisé la formation sur trois jours de 23 jeunes chargés d’œuvrer pendant un an à une collecte de données du patrimoine culturel vivant. La collecte a commencé hier dans le quartier dionysien de la Petite-Île.

Hier, sur le parvis de l’église de la Délivrance à Saint-Denis, la Région présentait une formation qui s’inscrit dans le cadre de la constitution de la collection de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.
"Avec cette collecte de données du patrimoine immatériel, nous entrons vraiment dans une phase de concrétisation de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise", explique Rajah Véloupoulé, conseiller régional et président de la commission “Épanouissement humain”, particulièrement impliquée, avec l’ensemble des élus, dans cette construction culturelle d’envergure.
C’est le premier acte, depuis la validation du programme scientifique et culturel, pour la constitution des collections qui, au fur et à mesure, vont apporter à la Maison son contenu et sa densité en tant qu’outil de restitution commune et de partage culturel.

Encourager la prise de parole

La collectivité a travaillé, pour cette formation, avec Delphine Grisot, chargée de mission de la Fédération des écomusées et des musées de société (FEMS), qui a son siège à Besançon et Philippe Mairot, universitaire à Paris I (Sorbonne). Ils ont animé la formation de trois jours et ils reviendront dans deux mois pour faire le point sur le fonctionnement et l’avancement de la collecte (voir encadré) .
Les jeunes ont reçu une formation à la fois sur la façon d’encourager le récit, la prise de parole avec des gens qui n’en sont pas forcément familiers ; les non-dits du discours réunionnais nécessitent souvent un décryptage. Ils ont appris également à manier les outils techniques de la collecte d’informations (photos, vidéos, enregistrements sonores).
Pour Rajah Véloupoulé, cette étape de concrétisation est importante "par rapport à une histoire dont les traumatismes (esclavage, engagisme, colonisation...) ont plus contribué à la disparition ou à la dissémination de notre patrimoine ; et aussi parce que dans la phase actuelle, de mutations rapides, nous sommes englobés dans une culture uniforme de masse et il nous faut faire connaître notre culture réunionnaise et les spécificités qui structurent notre vision du monde."
Au terme de cette formation, en guise de premiers travaux pratiques, les jeunes ont passé la matinée d’hier dans le quartier de la Petite-Île à Saint-Denis, où ils ont obtenu des premiers résultats très encourageants, qui ont été intégrés dans leurs échanges avec les formateurs.

À la rencontre de 860 Réunionnais

Éric Alendroit est l’un des permanents dévoués à la réalisation de la Maison, avec Françoise Vergès et Carpanin J-C Marimoutou, chargés de mission du projet culturel régional. "L’objectif est de constituer d’ici 2009, sur le patrimoine culturel vivant, une collection qui constituera l’une des séquences de l’exposition permanente de la Maison...", dit-il, en supervisant le départ des stagiaires. "Cette campagne va durer une année, avec un temps fort et le retour des formateurs en novembre. Nous avons identifié treize “territoires” en micro-régions et nous espérons aller pendant cette campagne à la rencontre de 860 Réunionnais", ajoute-t-il, en soulignant que le travail des collecteurs n’est pas orienté uniquement vers le passé mais aussi vers le patrimoine contemporain.
Entre temps, la collectivité va faire paraître vers la mi-octobre, le programme scientifique et culturel complet, tel que validé pour la mise en œuvre de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, assorti d’une plaquette plus succincte et de plus grande diffusion.
Un projet de Charte éthique du Patrimoine culturel réunionnais est également en préparation, ainsi qu’un relevé des donateurs, qui seront associés, en tant que “personnes ressources permanentes”, à la poursuite des travaux et aux rencontres publiques qui vont en découler.

P. David


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