Continuité territoriale

33% d’économie sur le passeport mobilité

13 octobre 2003

Lorsque en pleine campagne des législatives de 2002, Mme Brigitte Girardin, la nouvelle ministre de l’Outre-mer, annonça la mise en place du passeport-mobilité (PM), certains s’enthousiasmèrent à La Réunion. Ce n’est pas faire injure à nos confrères de la presse écrite de rappeler que l’un d’entre eux parla « d’avion gratuit » !.
Le bilan d’un an d’exercice fait ressortir que 44% de l’objectif annuel fixé (16.000 passeports) a été atteint. La formule qu’avait mise en place pour les jeunes allant se former en Métropole, le Conseil régional et le Conseil général ici à La Réunion, avant le passeport-mobilité fonctionnait et fonctionne bien mieux. Sans grosse publicité. Du coup, sans même chercher comment améliorer son dispositif, tirant rapidement les leçons de son échec, le gouvernement a décidé de réduire de 33% les crédits qu’il consacrera à la mesure en 2004. Il n’a pas attendu pour cela qu’un Marc Laffineur ou que la Commission des Finances de l’Assemblée nationale en prenne l’initiative.
De même, c’est par un artifice législatif et constitutionnel que le gouvernement a réussi a écarter l’outre-mer du bénéfice du "principe" de la continuité territoriale. Seule une "dotation" lui est accordée. Ce qui, traduit concrètement, signifie qu’il revient d’abord aux collectivités d’outre-mer de mettre en place un dispositif d’aide au passage aérien de ses résidents, l’État se "bornant" à jouer le rôle de soutien. Le résultat est que, au final, l’outre-mer recevra de Paris une aide qui, proportionnellement, n’a rien à voir avec celle apportée à la Corse. Cela serait trop onéreux explique tout simplement le Conseil Constitutionnel. Mais, là-aussi, on n’a pas eu besoin de Marc Laffineur, de Pierre Méhaignerie ou de Jean Arthuis pour arriver à un tel résultat.


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