2ème édition de l’action régionale Primo’Livres

50 euros en moins sortis de la poche

13 août 2005

La rentrée arrive à grand pas. L’éducation n’étant pas totalement gratuite, les petits budgets gèrent comme ils peuvent les dépenses “scolaires”. La Région Réunion réitère le système Primo’Livres, un bon d’achat ou de location de 50 euros pour les lycéens.

Les 40.000 lycéens réunionnais ont normalement tous reçu, lors de leur inscription, une fiche d’inscription pour un bon de 50 euros, à faire valoir auprès des associations de parents d’élèves, ou de l’une des 13 librairies spécialisées choisies. Les derniers inscrits pourront se rapprocher des associations, ou peut-être encore dans les lycées, pour bénéficier de ce système. "L’année dernière, 3 lycéens sur 5 ont pu bénéficier de ce dispositif", indique Anick Le Toullec, présidente de la Commission de développement humain. Elle note que, si les résultats sont pertinents, elle souhaite l’étendre à tout le public lycéen. "5 lycéens sur 5 doivent pouvoir bénéficier de ce système", déclare-t-elle.
Au nom de l’égalité des chances, c’est un fait. Le fonctionnement de Primo’Livres est simple. Deux formules : la location auprès des associations de parents d’élèves, ou l’achat auprès des 13 librairies spécialisées. Dans les deux cas, la déduction de 50 euros s’opérera, pour peu que l’intéressé ait rempli sa feuille d’inscription. Le système s’affine, et devrait trouver sa formule définitive.
Anick Le Toullec assure que le raffinement de la procédure devra s’opérer. La priorité va certes à la construction de lycées. Cinq devraient sortir de terre dans les années à venir. Et construire un lycée coûte cher. 200 millions de francs, soit presque 30,5 millions d’euros.
Effectivement, construire coûte cher, et La Réunion ne peut pourtant pas se passer d’établissements supplémentaires. Le taux de remplissage des collèges et lycées dépasse les 95%. Il faut penser la construction. Mais malgré toute la partie “construction de lycée”, la Région s’applique à contribuer à la démocratisation de l’éducation. Ce système d’aide aux familles représente 2 millions d’euros de budget. Cela pose la question de la gratuité, souvent exposée lors de la conférence de presse.

À quand les livres gratuits ?

Toutes les instances doivent participer à la promotion de l’égalité des chances. Les communes, par exemple, pourraient faire cet effort, pour que tous les élèves réunionnais profitent des mêmes avantages. Il est injuste en effet que les parents d’élèves de telle commune profitent d’une aide municipale pour faire face à l’achat de livre, ou encore bénéficient de livres gratuits, quand d’autres communes ne le font pas pour leurs élèves. Bien-sûr, on ne peut que souhaiter la gratuité des livres. Ce serait tout à fait normal, surtout pour les familles nombreuses, qui doivent acheter ou louer des livres scolaires, pour 4, 5, 6 enfants.
Mais nous n’en sommes pas là. La gratuité des livres ne fait pas partie des ordonnances gouvernementales pour la rentrée. Elle ne risque donc pas de faire disparaître les fédérations de parents d’élèves. "C’est à l’État de payer les manuels, au collège, comme au lycée", note Anick Le Toullec. Pour Raymond Mollard, vice-président du Conseil régional délégué à l’Éducation, "les manuels scolaires devraient être à la charge de l’État, de la même manière que pour les collèges, à qui des sommes sont allouées pour l’achat des manuels". Reste encore la proposition du chèque-livre, qui permettrait aux familles d’acheter directement les manuels scolaires. Pourquoi pas !

Bbj


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