Baccalauréat 2006

9.068 candidats vont plancher

26 mai 2006

Le recteur d’Académie Paul Canioni a présenté hier les nouveautés et les particularités de la session 2006 du Bac qui démarre par la traditionnelle épreuve de philosophie le 12 juin prochain. 9.068 candidats sont inscrits.

9.068. C’est le nombre de candidats qui plancheront dès le 12 juin prochain sur l’épreuve de philosophie du Baccalauréat 2006. Un effectif quasiment stable - à 65 candidats près - par rapport à celui de l’année dernière. On reste au-dessus de la barre symbolique des 9.000 élèves, franchie en 2005.
En dévoilant ces chiffres, le recteur Paul Canioni a présenté avant-hier les nouveautés et les particularités de la nouvelle session d’examen. Cette année donc, seul le nombre de candidats au Bac professionnel est en hausse (+ 5,2%). Les filles qui représentent 55,4% de l’ensemble des bacheliers sont toujours sous représentées dans la filière technologique (50,5%) et surtout professionnelle (49,6%).
En série scientifique (S), le Rectorat a décidé de modifier la partie pratique de l’épreuve de sciences de l’ingénieur "pour permettre la prise en compte du Projet pluritechnologique encadré (PPE) à l’examen", souligne le recteur d’Académie. Par ailleurs, dans les 3 séries générales (L, ES, S), les points supérieurs à la moyenne, obtenus à l’épreuve facultative de latin ou de grec ancien, seront multipliés par le coefficient 3 pour les candidats ayant fait le choix de l’une ou l’autre de ces disciplines comme première épreuve facultative lors de l’inscription à l’examen.
Dans les séries générales et technologiques, la session 2006 verra l’entrée en application des nouveaux programmes de classe Terminale pour les langues vivantes suivantes : allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, hébreu moderne, italien, portugais, russe... Autres nouveautés annoncées par Paul Canioni, la modification de la liste nationale des épreuves d’Éducation physique et sportive. 5 nouvelles disciplines sont au programme : arts du cirque, course en durée, disque, relais vitesse et sauvetage.
Enfin, pour les élèves de Première, les "Travaux personnels encadrés" (TPE) seront évalués dans le cadre d’une épreuve anticipée obligatoire. Pour les élèves de Terminale, des dispositions exceptionnelles permettant de valoriser à l’examen des Travaux personnels encadrés conduits en 2004-2005 seront prises.
Tandis que débute la session 2006 du Baccalauréat, celle de l’année prochaine se prépare déjà, a enfin rappelé Paul Canioni. De longs mois de préparation sont en effet nécessaires pour l’organisation des différents Baccalauréats, dont la responsabilité incombe à l’administration centrale du ministère, aux corps d’inspection de l’Éducation nationale et, pour l’essentiel, aux différentes Académies.


Les principales dates à retenir

o Baccalauréat général:12 juin, épreuve de philosophie ; 14,15 et 16 juin, principales épreuves ; 29 juin, résultats du premier groupe en fin de journée dans les centres de délibérations ; du 3 au 5 juillet, épreuves orales de rattrapage et résultats.
o Baccalauréat technologique:12 juin, épreuve de philosophie ; du 14 au 20 juin, principales épreuves ; 30 juin, résultats du premier groupe en fin de journée dans les centres de délibérations ; du 4 au 6 juillet, épreuves orales de rattrapage et résultats.
o Baccalauréat professionnel : Pour toutes les spécialités (31 ouvertes cette année) : épreuves écrites les lundi 19, mardi 20, mercredi 21 et jeudi 22 juin après-midi, vendredi 23 juin ; pour les épreuves écrites et orales facultatives, les mercredi 21 et jeudi 22 juin. Selon les spécialités : épreuves pratiques et orales à partir du lundi 29 mai jusqu’au au mercredi 28 juin. Les résultats sont prévus du 30 juin au 5 juillet, selon les spécialités.

Session de remplacement

o Baccalauréat général et technologique : Les épreuves écrites sont fixées aux dates suivantes : les 4, 5, 6, 7 et 8 septembre.
o Baccalauréat professionnel : Les épreuves écrites se dérouleront les lundi 18, mardi 19, mercredi 20, jeudi 21 et vendredi 22 septembre.


Le baccalauréat en chiffres

o Baccalauréat général : 1.899 candidats en série S (scientifique) ; 1.603 en série ES (économique et social) ; 993 en série L (littéraire). Total : 4.495 (4.592 en 2005) dont 60,7% filles.
o Baccalauréat technologique : 1.670 candidats en STT ; 685 en STI ; 348 en SMS ; 71 en STL et 20 en hôtellerie. Total : 2.794 (2.855 en 2005) dont 50,5% de filles.
o Baccalauréat professionnel : Principales spécialités : 344 candidats en secrétariat ; 338 en comptabilité ; 273 en commerce et 115 en électrotechnique énergie équipements communicants. Total : 1.779 (1.686 en 2005) dont 49,6% de filles


Le cadet et l’aîné

Le candidat le plus jeune de l’Académie de La Réunion est un garçon de 15 ans, né en avril 1991. Scolarisé au lycée de Bellepierre, il passe un Baccalauréat général, série S.
Le candidat le plus âgé est une femme de 51 ans. Elle passe en candidat libre un Baccalauréat professionnel, spécialité Maintenance des systèmes mécaniques automatisés (MSMA).
Il y a par ailleurs 483 candidats non scolarisés qui sont inscrits pour cette session 2006 dont 67 en Bac général ; 88 en Bac technologie et 328 en Bac professionnel.
54 candidats handicapés passent également le Baccalauréat cette année dans notre académie : 28 un Bac général, 14 un Bac technologique, 12 un Bac professionnel. Ils peuvent solliciter un aménagement des conditions d’examen (temps supplémentaire, secrétariat ou assistance, matériel d’écriture en braille...)


Candidats inscrits dans les centres étrangers

Les centres d’examens de Maurice, Afrique du Sud, Kenya et Madagascar sont rattachés à l’Académie de La Réunion. 839 candidats sont inscrits cette année dans ces centres. Ils étaient 801 en 2005. Ils se répartissent cette année de la façon suivante : 678 en Baccalauréat général et 161 en Baccalauréat technologique.


L’histoire du Bac

C’est le décret organique du 17 mars 1808 qui crée le Baccalauréat. Les candidats doivent être âgés d’au moins 16 ans et l’examen ne comporte que des épreuves orales portant sur des auteurs grecs et latins, sur la rhétorique, l’histoire, la géographie et la philosophie. Les premiers bacheliers sont au nombre de 31. Le diplôme du Baccalauréat a la double particularité de sanctionner la fin des études secondaires et d’ouvrir l’accès à l’enseignement supérieur dont il constitue le premier grade universitaire.
Le Baccalauréat va se démocratiser au fil du temps : en 1880, à peine 1% d’une classe d’âge obtient le Baccalauréat, une proportion qui passe à 3% en 1945, 25% en 1975, pour atteindre 62% en 2005 au niveau national (51% à La Réunion).
De 1930 à 1948, le nombre de candidats reçus à l’examen double, passant de 15.000 à 30.000. Il atteint 150.000 en 1973, 250.000 en 1985 et 470.000 en 1998. En 2004, on compte 484.000 bacheliers.
En 1993, les nouvelles séries du Baccalauréat général sont instituées : ES (économique et social), L (littéraire), S (scientifique). Ces 3 Bacs généraux visent la poursuite d’études supérieures (universités, grandes écoles, instituts universitaires de technologie.).
Créé en 1968, le Baccalauréat technologique associe une formation générale à une formation technologique. Il implique la poursuite d’études (BTS, DUT, écoles spécialisées). Il existe 8 Bacs technologiques.
Le Baccalauréat professionnel a vu le jour en 1985. Créés en étroite relation avec les milieux professionnels, les Bacs professionnels répondent à la demande des entreprises en techniciens d’atelier, employés ou ouvriers hautement qualifiés. Leur objectif est prioritairement l’entrée dans la vie active, même s’ils permettent dans certains cas la poursuite d’études.


Une logistique impressionnante

Le Baccalauréat, c’est environ 300 sujets différents ; près de 800.000 pages produites par le service reprographie du Rectorat ; 4 tonnes de papiers utilisées ; près de 300 personnes mobilisées dans les établissements pour les secrétariats ; plus de 60.000 copies à corriger et 3.000 correcteurs mobilisés.


Réédition de "Bourbon à l’École, 1815-1946"

L’école réunionnaise et son histoire

Raoul Lucas, maître de conférence en Sciences de l’éducation, réédite "Bourbon à l’école, 1815-1946" chez Océan Editions. Revu et enrichi, cet ouvrage scientifique nous éclaire sur l’histoire de l’école réunionnaise, de la colonie à la départementalisation. Son livre est disponible chez tous les libraires.

"Qu’est-ce que l’école dans une société enfantée par la colonisation et soumise à des réaménagements continus de l’esclavage à la citoyenneté, puis de celle-ci à l’assimilation ?". C’est la question centrale de l’ouvrage de l’universitaire, qui s’inscrit dans une double perspective, sociologique et historique. Exploitant de nombreuses sources publiques et privées, inconnues ou peu utilisées, Raoul Lucas dresse une synthèse de l’école coloniale à La Réunion jusqu’à sa transformation statutaire en 1946. L’histoire de l’école réunionnaise débute après le Traité de Paris (1814), qui "disloque les possessions françaises de l’Océan Indien et qui dès lors prive les colons de Bourbon de la possibilité d’envoyer leurs enfants au lycée de l’Ile de France (Maurice)", précise l’auteur dans sa conclusion. Ainsi est créé à Bourbon le collège royal, "après d’ultimes réticences des autorités centrales qui voient là un moyen donné aux colons d’affirmer une éventuelle autonomie", note Raoul Lucas. Ainsi, de 1815 à 1946, le chercheur réunionnais établit avec précision l’historique de notre école. Il nous permet aussi de dégager le rôle de l’éducation dans un système colonial esclavagiste, qui ne donnait que peu de place aux colonisés, noirs ou blancs. Faut-il rappeler que les blancs furent victimes de la paupérisation ? Et puis, comment l’école a-t-elle évolué à partir de la date historique de 1946 ? Était-elle en rupture avec le système colonial d’avant la départementalisation ? Nul doute que vous trouverez toutes les réponses à vos questions.

Un travail en lien avec les autres RUP

Cependant, ses travaux s’ouvrent aux autres régions européennes ultramarines, notamment avec les Antilles, qui font partie des quatre dernières colonies françaises. Les recherches qu’il entreprend va au-delà de cette date historique. "Elles s’étendent désormais à l’étude de l’École dans le cadre des mutations socio-institutionnelles et socio-politiques qui ont affecté La Réunion dans les décennies qui ont suivi la mise en place de la départementalisation jusqu’à sa transformation actuelle en Région européenne ultra-périphérique", lit-on dans l’avant-propos que signe l’auteur. En le lisant, vous vous ouvrez à une partie de l’histoire réunionnaise peu connue jusqu’à aujourd’hui, à moins d’avoir profité des cours de l’universitaire. Ce livre s’adresse aux étudiants, aux enseignants, mais surtout au grand public, du moins ceux qui s’intéressent à l’histoire de notre pays.

Babou B’Jalah


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