
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
20 septembre 2006
À-t-elle rempli sa mission originale de contribuer à la mixité sociale ? Mérite t-elle d’être supprimée, améliorée ou remplacée ? Quels autres moyens pourraient être envisagés pour assurer l’égalité éducative ?
Nous avons profité de la visite d’Anne Kerkhove, Présidente de la Fédération Nationale de parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), pour contraster les opinions sur ce sujet dans le contexte réunionnais. C’est ainsi que Agnès Kohler, responsable régionale à La Réunion de cette même institution, Raymond Mollard, Vice-président du Conseil Régional, délégué à l’Education et membre du Syndicat National des Enseignants de Second degré (SNES), Erick Chabrier Couty, Sécretaire Général adjoint de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes et Michel Zerwetz, Secrétaire académique (SNES-FSU), ont délivré leurs opinions.
La Carte Scolaire, une garantie de mixité ?
Pour Anne Kerkhove, en France métropolitaine, la carte scolaire n’a pas atteint son objectif. "La carte scolaire est souvent contournée. C’est vrai que par rapport à l’objectif qui a été fixé en 1963 à savoir favoriser la mixité sociale, on peut dire que ce dispositif a complètement échoué. Mais ce problème de carte scolaire et de sectorisation ne concerne pas seulement l’Education Nationale", a-t-elle observé. C’est également un problème de politique de la ville, donc ça nous dépasse largement. À ce propos, Erick Chabrier Couty la rejoint : il considère que "la carte scolaire est un élément indispensable au fonctionnement de l’école publique, un moyen de favoriser la mixité sociale. Mais cette carte est gérée par les mairies et il y a des décisions politiques qui ne sont pas prises pour le découpage de certains secteurs, par exemple. Donc, la mixité sociale est liée aussi à l’aménagement de la ville". Il explique qu’il doit exister d’abord "une harmonie sur le territoire" pour ainsi arriver à un équilibre des logements dans tous les milieux sociaux et s’inscrire dans une carte vraiment mixte.
Raymond Mollard est catégorique. Pour lui, la ségrégation a toujours existé : "en commençant par les enseignants", a-t-il commenté, avant d’évoquer quelques excuses pour les parents informés qui cherchent à éviter la carte scolaire : "Le latin ou l’allemand en première langue vivante n’étaient pas assurés dans toutes les écoles, donc c’était une bonne raison pour aller ailleurs. Par conséquent, toutes les élites sociales se sont regroupées dans les mêmes endroits... sans "contourner vraiment" la loi, car celle-ci n’interdit pas de choisir votre langue vivante, ni de prendre le latin". Il a rappelé que cette situation s’est reproduite avec les classes européennes. "Il y aura toujours quelque chose : on peut inscrire dans la constitution française des règles pour mettre les enfants à l’école et les Français trouveront toujours un moyen pour les contourner. Demain, ce sera l’histoire des religions, l’informatique ou d’autres spécialités", a-t-il commenté. En ce sens, Anne Kerkhove a ajouté que ce contournement de la carte contribue à la création d’"un système à deux vitesses".
Une spécificité réunionnaise ?
Agnès Kohler a parlé des réalités sociales des Hauts et des Bas de la Réunion. "Il faut savoir qu’à La Réunion, les particularités font que, selon les secteurs géographiques, vous avez des populations qui sont plus ou moins présentes. Par exemple dans les centre villes, vous retrouvez des niveaux de revenus sociaux conséquents. Donc les élèves des classes supérieures ou moyennes se retrouvent dans les collèges de la zone. Par contre dans les Hauts, il y a en général des populations souvent défavorisées dont une grande partie des familles se trouvent en dessous du seuil de pauvreté. Il y a par conséquent deux sortes de collèges, selon l’endroit où ils se trouvent" a-t-elle signalé. Est-ce que la carte scolaire a vraiment joué son rôle de mixité à La Réunion ? "Je dirais que ce n’est pas si flagrant, par rapport à certaines villes métropolitaines", a-t-elle ajouté. Cependant, elle reconnaît que la mixité existe déjà à La Réunion, par rapport à son histoire et à l’intégration de cultures différentes.
Erick Chabrier a une autre vision des choses par rapport à l’aménagement du territoire. "Au niveau des communes, il y a un taux de construction sociale imposé par la loi, donc il y a un équilibre sur le territoire qui s’établit. Le développement de l’Île permet à la carte scolaire de répondre à cette volonté de mixité, car les logements sociaux se font à proximité des autres logements, il n’y a pas de vraie sectorisation par rapport aux logements", a-t-il expliqué.
Faut-il supprimer la Carte Scolaire ?
"Dans l’état actuel d’hypocrisie sociale et politique, je ne suis pas favorable à la continuer. Par contre, je suis pour rechercher les solutions qui favorisent une véritable mixité sociale" explique Mollard, qui préconise que cela passe par ce qu’il appelle "le principe de discrimination positive" qui consiste à se donner plus de moyens là ou l’environnement socio culturel est plus défavorisé, pour avoir des surveillants, des conseillers d’éducation et autres personnels qui contribuent à l’encadrement. "Il faut des collèges de petites dimensions, avec un personnel d’accueil et de dialogue, une présence d’adultes suffisamment performants pour créer une vraie vie pédagogique et qui ne laissent pas se développer des groupes d’individus qui répercutent à l’intérieur, sous forme d’agressions, de racket, de tentatives de viols et de délinquance en général, les violences de l’extérieur", ajoute-t-il.
Les représentants des autres institutions s’accordent à dire que, si cette carte scolaire est souvent contournée et présente des disfonctionnements, elle reste un dispositif important de l’éducation. "Si on la supprime, on va se retrouver avec des ghettos. On va tous se précipiter sur un collège en particulier", affirme Agnès Kohler .
"Pour une révision géographique"
Michel Zerwetz reconnaît que le SNES n’a jamais considéré que l’instauration de la sectorisation était la solution miracle au problème de la mixité sociale dans les établissements scolaires. "Cette mesure, qui visait un recrutement diversifié des populations d’élèves, s’est en effet heurté à deux phénomènes : les caractéristiques du milieu urbain et les dérogations à la carte scolaire". Cependant, il a ajouté que "tout cela ne justifie pas d’accuser cette sectorisation de tous les maux, de "jeter le bébé avec l’eau du bain", comme on a pu l’entendre récemment pour justifier sa suppression". Il encourage les mesures d’améliorations : "il paraît plus utile de réfléchir aux moyens d’améliorer le fonctionnement de cette carte scolaire afin qu’elle se rapproche de l’objectif visé à son instauration. La révision géographique de cette sectorisation associée à une meilleure répartition des formations, permettrait sans doute d’améliorer les choses plutôt que de les dégrader", a-t-il dit.
"Il faut véritablement faire une analyse de cette carte scolaire, la façon dont elle est mise en œuvre, comment elle fonctionne, comprendre ses problèmes et voir comment avec ses maigres possibilités l’Education Nationale peut apporter des solutions", explique Anne Kerkhove. "C’est en ce sens que le Ministre de l’Education a lancé une consultation en vue de se concerter avec les acteurs concernés : chefs d’établissements, enseignants, parents et élus locaux et trouver des solutions pour améliorer la carte scolaire", a-t-elle conclu.
Jany Leseur
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