Antennes de la haine et de la peur

3 avril 2006

Il semble qu’une partie de la population réunionnaise soit saisie d’une hystérie collective. Entre le chikungunya, les pluies diluviennes et l’effondrement de la falaise sur la route littorale, l’inquiétude et la peur gagnent. C’est compréhensible. Mais la peur est mauvaise conseillère et elle a parfois besoin de trouver un bouc émissaire.
Et voilà que les médias s’y mettent : ils “ouvrent l’antenne”, comme on dit ; l’antenne est ouverte... à la haine, à la peur et à l’appel au meurtre du bouc émissaire.
On se complaît dans la médisance. Ah les plaisirs de médire ! Le plaisir de se laisser aller à dire n’importe quoi, caché derrière son anonymat. Enfin, le plaisir de donner libre cours à sa haine ! Voilà ce qu’on observe.
En lisant les journaux nationaux, je voyais qu’après l’affaire d’Outreau, des journalistes avaient éprouvé le besoin de revenir sur leur travail : n’avaient-ils pas contribué à l’hystérie ? Ont-ils violé l’éthique du journalisme ?
Lire leur conversation est instructif et on se met à rêver : un jour peut-être, ceux qui ouvrent ici l’antenne à la haine et à la peur se demanderont quelle a été leur responsabilité dans la diffusion de la haine et, peut-être, auront-ils le regret d’avoir violé l’éthique du journalisme. On peut rêver...

Ginette Payet


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