Conseil supérieur de l’Education

Appel pour bâtir le collège pour tous

2 octobre 2007

« Le ministre de l’Education nationale a annoncé une disparition du collège unique afin d’en finir, explique-t-il, avec le "formatage" des élèves et de donner plus d’autonomie aux établissements pour s’adapter aux particularités des élèves. Il omet de préciser que le collège unique, c’est l’unicité de la nature des établissements et pas l’uniformité de ce que y est fait. Ce qui est en jeu, c’est la garantie d’un même droit à la scolarité obligatoire pour tous les élèves.
Le collège unique n’existe pas : entre les différentes options, les SEGPA, les classes “découverte professionnelle”, les CHAM, les sections internationales ou sport études, etc..., les différenciations en œuvre aujourd’hui débouchent trop souvent sur la création de classes d’élites et de classes de relégation.
Par ailleurs les équipes pédagogiques ont pu parfois mettre en place des dispositifs permettant d’accompagner tous les élèves sur la voie de la réussite. Pour généraliser ces pratiques, souvent hélas mises à mal par les restrictions budgétaires, il faut accorder aux équipes les moyens de fonctionnement nécessaires avec des garanties dans la durée.
Avant le collège unique, instauré par la Loi Haby de 1975, existaient trois types de collèges (CES, CEG et CET), puis trois filières séparées (classique, moderne, technique). S’agit-il de revenir à cette sélection précoce que le Président de la République récuse par ailleurs ? Associée à la suppression de la carte scolaire, une telle évolution ne pourrait qu’aggraver les inégalités scolaires. Elle serait incompatible avec l’objectif fixé de 50% d’une classe d’âge diplômée de l’enseignement supérieur et entraînerait une régression des résultats (moins 30% d’accès au Bac) ainsi que l’ont démontré les études internationales comme PISA.
Nos organisations s’opposent catégoriquement au retour de toute sélection précoce.
Il est urgent que le ministre sorte de l’ambiguïté des slogans et s’engage clairement en faveur de la démocratisation du second degré, à travers l’absence de sélection, l’hétérogénéité des classes et l’acquisition par tous d’un ensemble commun de connaissances et de compétences que l’école s’engage à faire acquérir à tous les élèves. »

Organisations signataires : CFDT, FCPE, FEP-CFDT, FSU, JPA, Ligue de l’enseignement, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SI-EN-UNSA, SNEP-FSU SNES-FSU SNPDEN-Unsa, SNUIPP-FSU, UNEF, UNL, UNSA-Education, UNSEN-CGT.


Du 4 au 5 octobre 2007
Préavis de grève dans l’Éducation nationale

« Monsieur le Préfet, Monsieur le Recteur d’Académie,
Nous vous informons que nous déposons un préavis de grève pour les 4 et 5 octobre 2007 pour couvrir toutes les actions qui pourraient être conduites par les personnels précaires et titulaires pour faire valoir leurs revendications et exiger des réponses concrètes à celles-ci .
Par le biais de ce préavis, nous voulons vous signifier notre refus de voir disparaître plus de 1.200 emplois dans nos services dont plusieurs centaines à la fin de l’année civile, c’est-à-dire dans moins de 90 jours.
Si les pouvoirs publics ne prennent aucune mesure d’urgence, c’est non seulement une catastrophe économique, sociale et humaine pour ces hommes et ces femmes qui, pour certains, servent avec abnégation depuis plus de 7 ans, voire 10 ans la communauté éducative, mais aussi un désastre annoncé pour le système éducatif à La Réunion.
La mise sur le carreau de ces personnels précaires administratifs, de Vie scolaire et TOS va avoir des incidences désastreuses sur le fonctionnement des services, au plus grand détriment du service rendu à l’élève, et cela, nous ne pouvons l’accepter. On ne peut par ailleurs admettre que l’on jette comme de vulgaires kleenex ces personnels après les avoir utilisés à moindre frais pour faire tourner les établissements scolaires. Ces collègues, pour la très grande majorité d’entre eux, n’ont eu le droit ni à des actions de formation dignes de ce nom, ni à des concours réservés pour une intégration dans la fonction publique, ni même à des actions de reconversion dans le secteur marchand.
Par le dépôt de ce préavis visant à couvrir toutes actions éventuelles, nous exigeons la mise en œuvre d’un moratoire interdisant toute fin de contrat et la mise en œuvre d’un plan d’intégration dont les modalités doivent faire l’objet d’un véritable concertation.
Par ailleurs, nous sollicitons d’urgence une audience sur ce sujet avec le ministre de l’Outre-mer présent sur notre île en fin de semaine.
Veuillez agréer, Monsieur le Recteur d’Académie, nos cordiales salutations. »

Le Secrétaire général du SGPEN-CGTR, Patrick Corré
Le Secrétaire départemental de la FSU, Christian Picard


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