Une année scolaire de fin février-début mars à mi-décembre

Un calendrier scolaire réunionnais : la solution à 0 euro pour éviter les fermetures de classe à cause des cyclones

14 septembre, par Manuel Marchal

400 millions d’élèves ont raté des cours à cause d’événements climatiques extrêmes depuis 2022. Les plus de 200000 élèves réunionnais en font partie à cause d’un calendrier se rapprochant de celui de la France, un pays très éloigné au climat bien différent. Si la priorité du système éducatif à La Réunion est la réussite scolaire des Réunionnais, alors un calendrier scolaire réunionnais s’impose comme une évidence. Un tel calendrier calqué sur l’année civile existe d’ailleurs depuis de très nombreuses années dans un territoire encore sous souveraineté de la République française : la Kanaky Nouvelle-Calédonie.

Dans son édition du 12 septembre, Témoignages rend compte d’un rapport de la Banque mondiale. Ce document indique qu’au moins 400 millions d’élèves dans le monde ont perdu des journées de classe à cause d’événements climatiques extrêmes depuis 2012. Ce sont les élèves de familles pauvres qui sont les plus touchés. Pour la Banque mondiale, une dépense de moins de 20 euros par élève permet de s’adapter pour régler en grande partie le problème.
La Réunion est forcément concernée par le problème. En effet, le calendrier scolaire imposé aux jeunes Réunionnais et à leur encadrant est totalement inadapté à la réalité climatique de La Réunion, île tropicale de l’Hémisphère Sud concernée par les cyclones et la canicule systématique en été.
Au fil des années, le calendrier scolaire dans notre île se rapproche de plus en plus de celui de la France. Les vacances d’été au cœur de la période des cyclones ont été raccourcies au profit d’un allongement des vacances d’hiver.

Mettre fin à un calendrier anti-climatique

L’objectif de ce rapprochement est avant tout de faciliter l’adaptation de nouveaux arrivants, enseignants et élèves. Ce calendrier est anti-pédagogique. Il augmente le nombre des jours de classe pendant la période la moins propice aux apprentissages, c’est-à-dire l’été.
C’est durant cette période que le risque de fermeture des écoles est le plus élevé à cause des cyclones. C’est également pendant l’été que les élèves souffrent le plus de la chaleur. Les décideurs de ce calendrier ne vivent pas les conditions intolérables des classes surchauffées, ou des cours d’EPS sous le soleil de l’été tropical.
Adapter le calendrier scolaire de La Réunion à sa réalité permettra de réduire considérablement le nombre de jours d’école supprimés pour cause d’événements climatiques extrêmes. De plus, cette mesure coûtera bien moins de 20 dollars par élève : cela ne coûtera pas un euro au contribuable.
La meilleure solution est une année scolaire débutant fin février-début mars pour se terminer en décembre. Ainsi, la période la chaude et au risque cyclonique le plus élevé sera principalement pendant les grandes vacances d’été.

Opportunité pour développer l’Université de La Réunion

Les opposants à cette mesure pédagogique de bon sens arguent que cela pénalise ceux qui veulent faire des études en France. Tout d’abord, ce nombre représente à peine 1 % des élèves scolarisés. Au contraire, c’est l’opportunité de développer l’Université de La Réunion afin que des parcours soient créés en Sciences humaines, ou que la totalité du cursus des études en Sciences médicales soit installé à La Réunion. Notre île a d’ailleurs déjà un Centre hospitalier universitaire.
Quant à ceux qui veulent absolument aller en France pour continuer leurs études, la période allant de janvier à septembre peut être mise à profit pour une première expérience professionnelle sous la forme d’un stage. Ces quelques mois peuvent également servir à des cours de soutien.
En effet, pour que le taux de réussite au Baccalauréat dépasse largement 80 %, le niveau d’exigence a été considérablement réduit. Le premier grade universitaire a été fortement dévalorisé.
Une des conséquences est un taux d’échec très important des étudiants en première année, car le niveau d’exigence à l’Université n’a pas suivi la tendance de celui de l’Éducation nationale.

Un tel calendrier existe en Kanaky Nouvelle-Calédonie sous souveraineté de la RF

Ceci impose une remise en cause profonde de mentalités essentiellement tournées vers un pays lointain, la France. Mais cela permettra de lutter contre un phénomène qui touche en premier lieu les enfants des familles les moins riches, comme l’a rappelé le rapport de la Banque mondiale.
Si la priorité du système éducatif à La Réunion est la réussite scolaire des Réunionnais, alors un calendrier scolaire réunionnais s’impose comme une évidence.
Un tel calendrier calqué sur l’année civile existe d’ailleurs depuis de très nombreuses années dans un territoire encore sous souveraineté de la République française (RF) : la Kanaky Nouvelle-Calédonie.
Cela montre qu’il est possible d’améliorer la situation des Réunionnais tout en restant dans le cadre de la République française.

M.M.

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Messages

  • En Nouvelle-Calédonie-Kanaky, en effet, la rentrée scolaire débute en février pour s’achever en décembre qui est donc le mois des examens. Les habitants y sont habitués, et par exemple pour les élèves qui ont choisi de poursuivre en métropole, ayant eu leur examen et leur admission avant (ou après, c’est vrai aussi) les élèves de l’hexagone, ils "patientent". Certains en profitent pour partir bien avant, afin de découvrir le pays, revoir leur famille aussi parfois. D’autres utilisent ce temps pour préparer et réussir leur permis de conduire, bien utile pour tous.D’autres encore, décident de faire un séjour en Australie, surtout en Nouvelle-Zélande pour cette fois-ci, se faire embaucher pour ramasser les fruits, les kiwis par exemple, les pommes, faire les vendanges, que sais-je encore. C’est bien de sortir de son île, que ce soit pour les études, la famille, le travail qui permettra de gagner des sous qui seront bien utiles plus tard, c’est certain. Il faut savoir qu’il y a environ 10 ans, un "référendum" avait eu lieu sur le caillou, autre nom donné à ce TOM. Il concernait justement les futurs calendriers scolaires locaux, que pouvait-on choisir ? Plusieurs propositions de l’administration, le Vice-Rectorat comme on dit là bas : 1°, ne rien toucher, 2° faire comme en ce moment à la Réunion, rentrée anticipée par rapport à la métropole, grosse coupure pour l’été austral, 3° copier celui de la Polynésie française, un autre TOM, 4° idem pour celui de Wallis et Futuna, un autre TOM encore. Résultat, majoritairement, les citoyens ont choisi le statu quo, soit, "on ne change rien", c’est pas plus mal. Il faudrait que la Réunion, qui est à la même latitude y réfléchisse, et agisse, pour le meilleur de ses futurs citoyens sur lesquels la France compte pour participer au développement du pays, et pour les retraites de nos anciens qui en ont tant besoin. Bon WE zot tout, Arthur. NB ; bientôt vont venir les journées du patrimoine, ainsi que la semaine des mobilités, partout en France, il faudrait là aussi y participer, vérifier que le projet du train électrique futur "Ste Rose- St Joseph", est bien sur les rails, comme le développement des pistes cyclables, il y a tant à faire jusqu’ici......