La rentrée scolaire vue par le recteur

Aucun problème majeur, tout va bien

18 août 2004

Le recteur de l’Académie de La Réunion faisait hier sa rentrée officielle. Une rentrée « de la mobilisation, d’un élan sous le signe du projet académique », toujours en voie d’achèvement. Christian Merlin affiche optimisme et satisfaction, et se félicite des efforts consentis par le gouvernement en termes d’effectifs pour notre académie.
Inquiétudes syndicales et rééquilibrage ne sont pas inscrites à l’ordre du jour.

Cette nouvelle rentrée scolaire va concerner un tiers de la population réunionnaise, soit 239.900 élèves et étudiants, de la maternelle à l’Université, et dont les deux tiers sont boursiers. Comme les années passées, l’effectif scolaire de l’académie est encore en progression, et particulièrement aux niveau de l’enseignement élémentaire (+950 élèves par rapport à 2003) et des lycées (+1.400), alors que l’accueil en collège reste stable.
Du coté des personnels, ce sont 18.565 enseignants et non enseignants (ATOSS) qui sont mobilisés pour cette session 2004-2005. "Face à cette croissance, l’Académie de La Réunion bénéficie de créations d’emplois en nombre très satisfaisants, ce qui en fait l’une des académies les mieux dotées de France cette année", insiste le Recteur qui parle ainsi d’"amélioration du taux d’encadrement". Concrètement, cela représente 346 créations de postes répartis comme suit : 40 enseignants supplémentaires pour le premier degré (soit 6.190 enseignants pour 122.800 élèves), 146 pour le second degré (soit 8.200 enseignants pour 102.800 élèves estimés cette année), 23 TOS, 150 assistants d’éducation, 2 personnels de direction et 1 conseiller principal d’éducation.

"Un effort national"

Christian Merlin insiste sur les 106 AVS (Auxiliaire de vie scolaire) à temps plein dévolus à l’académie, grâce à l’"effort national" en faveur des élèves handicapés. À noter qu’à ce jour, l’académie accueille au total 2.250 élèves déficients, répartis en primaire, collège et lycée ; mais beaucoup attendent encore d’obtenir une place. L’ouverture d’une UPI (Unité pédagogique d’intégration) au collège de Terrain Fayard, à Saint-André, permettra la prise en charge d’élèves souffrant d’un handicap mental.
Cette année verra également l’ouverture d’une école primaire à Saint-Pierre, d’une école maternelle à Sainte-Marie, la fusion de plusieurs établissements et l’ouverture, déjà inaugurée, du Lycée du Tampon 3, très importante pour la région et qui représente "une valeur ajoutée dans l’académie". Enfin, à noter que de quatre classes de CP à dix élèves l’année dernière, l’académie en compte neuf pour cette rentrée afin de prévenir l’illettrisme et d’aider à l’acquisition des savoirs fondamentaux. "Une démarche certainement positive mais aussi coûteuse en terme de moyens", souligne le Recteur.
En 2005, le gouvernement déterminera les lignes d’évolution de l’école en France grâce aux résultats du grand débat instauré par la commission de Claude Thélot et qui sera remis en septembre. À son tour, notre système éducatif va être remanié, modernisé, et les pôles d’intervention mis en place dans les régions et visant à structurer l’action de l’État amorcent déjà ce changement.
À La Réunion, 9 pôles ont été constitués. Le recteur aura à charge le pole "Éducation et formation" qui fixera des objectifs en matière d’enseignement et de formation et qui participera à l’élaboration du PASER, le plan d’action stratégique de l’État à La Réunion. Parmi les nouveaux outils proposés par le gouvernement, la LOLF (loi organique relative aux lois de finances) représente pour Christian Merlin "une petite révolution dans la gestion publique". Son objectif : "résultats et performance pour une meilleure efficacité de l’action publique, pour que le contribuable sache à quoi sert l’argent et pour que nous vérifions s’il est bien utilisé".

Estéfany


Les T.O.S. "lanterne rouge" à La Réunion

Par rapport à la moyenne nationale, La Réunion souffre d’un manque d’effectif en personnel TOS estimé approximativement à 300 personnes. Même si le Recteur reconnaît ce déficit et parle de "lanterne rouge" partagée entre les académies de La Réunion et celle de Nice en Métropole, il précise néanmoins que "les dispositifs ne consomment pas les emplois de la même manière".
Ainsi, pour cette rentrée, 23 postes de TOS ont été créés grâce à "l’effort national" consenti en faveur de notre région. Christian Merlin ne souhaite pas entendre parler des 1.200 postes manquants estimés par les syndicats et attend prochainement la mission de l’Inspection générale de l’Éducation nationale mandatée par le Premier ministre, "pour évaluer le besoin réel". Enfin, selon le recteur, le transfert des personnels TOS "ne changera rien", ils auront toujours des garanties en termes de cadre de mission et de statut.


Affectations : "nous faisons le maximum"

"J’ai ouvertement demandé aux chefs d’établissements de faire des efforts d’intégration (...). Tout a été fait de manière transparente pour ne laisser personne sur le coté", insistait hier Christian Merlin s’agissant des affectations en lycées professionnels. Les demandes sont particulièrement importantes et croissantes dans les régions Ouest et Sud de l’île. Les établissements de ces zones sont très chargés, alors qu’il y a encore des places vacantes dans la région Est.
"C’est un problème géographique et de pression de l’enseignement professionnel", interprète ainsi le Recteur qui estime que les chiffres avancés en juillet (à savoir 400 élèves sur le carreau) "ont considérablement dégonflés". Il préfère attendre un mois pour faire un bilan des affectations et estime que "la très grande majorité, pour ne pas dire la quasi totalité" des demandes seront comblées. Quoi qu’il en soit, "nous faisons le maximum".


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