Emploi : à situation exceptionnelle mesures exceptionnelles — 2 —

Comment intégrer l’école dans le contexte réunionnais ?

20 août 2011

Pour les jeunes Réunionnais, la rentrée scolaire est une immersion dans un monde qui parle une langue étrangère, et qui est le vecteur d’une culture sans rapport avec notre Histoire. Cette coupure entre la réalité du jeune et le milieu scolaire ne favorise pas sa réussite.

Nos enfants ont fait la rentrée cette semaine, par milliers.
Les parents fondent un espoir considérable dans l’enseignement transmis par les enseignants, père et mère voulant que leurs progénitures passent le brevet, le Baccalauréat et obtiennent des diplômes universitaires. Ils souhaitent alors que les conditions d’accueil, les méthodes d’apprentissage, le respect mutuel soient réunis.
Prenons le cas d’un enfant qui rentre en petite section de maternelle, dont malheureusement, les parents n’ont pas eu d’instruction, sont illettrés et de surcroît sans moyen financier. Bien entendu, la langue maternelle est le créole.
Ses parents se démènent pour que l’enfant fasse une bonne rentrée scolaire. La mère ou le père l’accompagne à l’école. L’enfant est, alors, conduit dans une classe, et le nouvel enseignant ne parle pas la langue de communication de l’enfant qui est le créole. L’élève observe son maître et risque de ne pas comprendre ce qu’il dit et se met à dire : « mi veut momon, mi veut aller mon case » et le répète en plusieurs fois, et que fait le maître ?
On imagine bien facilement que le lien est coupé, que l’enfant se retrouve dans un monde étranger et dès le départ c’est la rupture entre l’élève et le maître. Ce cas peut d’ailleurs se retrouver en primaire.
Ce qui revient à dire que dans un milieu créolophone il est nécessaire d’avoir des enseignants qui connaissent La Réunion, sa langue, sa culture... il ne s’agit pas de stigmatiser ceux qui arrivent, mais à situation exceptionnelle nous revenons à des mesures exceptionnelles : le chômage est très important à La Réunion, il y a des bacheliers et plus qui souhaitent se former et deuxièmement, il faut connaître le contexte local.
Il appartient au rectorat, aux enseignants, aux fédérations parents d’élèves de combiner un programme ordonnancé par l’État, le respect de notre langue et la connaissance de notre histoire et culture locale.
Cent vingt mille illettrés
Cent trente mille chômeurs
Des milliers de bacheliers et plus sans emploi

Cela suffit !

Jean-Max Hoarau

Luttes pour l’emploi

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